Avec le blocus aérien imposé par l'Arabie Saoudite et ses alliés, les marges de manoeuvre de Qatar sont limitées au Moyen-orient

Au Qatar, ce n’est vraiment pas la sérénité, depuis la crise qui l’oppose à son géant voisin l’Arabie Saoudite, soutenue par des alliés moyen-orientaux et africains. L’isolement diplomatique et économique est un fait aujourd’hui pour l’émirat gazier et pétrolier. Et s’il y a une entité économique de ce pays qui paie le plus fort dans cette crise, c’est bien la compagnie publique Qatar Airways qui a connu une expansion prodigieuse ces dernières années.

Avec le blocus aérien imposé par l’Arabie Saoudite et ses alliés, les marges de manoeuvre de Qatar Airways sont limitées au Moyen-orient

Plus va perdurer le blocus sur le pays, plus la compagnie publique Qatar Airways va en pâtir pour sa notoriété et pour ses affaires. Conscient des risques encourus, son président directeur général Akbar al-Baker crie à une violation de la Convention de 1944 sur l’aviation civile internationale, dont l’Arabie Saoudite n’est pas signataire. M. al-Baker a en effet appelé ce lundi l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) à déclarer « illégal » l’embargo imposé à son pays par l’Arabie saoudite et ses alliés.

L’OACI « doit fortement s’impliquer et peser de tout son poids pour déclarer (ces mesures) comme un acte illégal », a-t-il indiqué sur CNN.En effet, en vertu de l’embargo aérien instauré à la faveur de la crise, il est interdit à toutes les compagnies aériennes et avions enregistrés au Qatar d’atterrir dans les aéroports ou de transiter par l’espace aérien des pays comme les Emirats, le royaume saoudien et le Bahreïn. La seule possibilité pour les vols de Qatar Airways en provenance ou à destination du Qatar est de passer par l’espace aérien de Bahrein, qui leur reste accessible malgré la rupture des relations diplomatiques, pour ensuite emprunter l’espace aérien iranien. Tout cela se traduit par des détours conséquents et des surcoûts importants dus notamment à la consommation accrue de carburant. Et cela commence à faire trop pour Akbar al-Baker qui dirige la compagnie depuis 1997.

Comprendre la réaction du PDG de Qatar Airways

Akbar al-Baker, PDG de Qatar Airways, crie à la violation de la Convention de 1944

Elles sont rares, les compagnies de transport aérien qui ont  connu un développement aussi rapide que Qatar Airways. Qatar Airways est la compagnie nationale dont le capital (143 800 000,00 Riyal du Qatar) est détenu à 100% par l’Etat. Fondée en novembre 1993, elle  commença ses activités en 1994. De seulement 4 avions en 1997, elle passe à 28 à la fin de 2003, 50 en 2006. Basée à Doha, la capitale de l’émirat gazier et pétrolier, Qatar Airways exploite à ce jour, 175 avions passagers, 19 avions cargo. Avant la crise, elle desservait 157 destinations en Afrique, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie, en Europe, en Océanie et au Moyen-Orient. Et avait un effectif de de 39.369 au mars 2016  comprenant 160 nationalités.

L’âge moyen de la flotte de Qatar Airways est de 6,4 ans, soit l’une des plus récentes du monde. Elle opère donc des vols internationaux sur les cinq continents depuis son principal hub à l’aéroport International de Doha. Qatar Airways est classée 5 étoiles selon Skytrax, organisme indépendant, et a été élue meilleure compagnie aérienne du monde en 2012 et 2015  et 2e en 2013, 2014 et 2016 ainsi que meilleure classe affaires pour la deuxième année consécutive. Pour l’année 2015-2016, Qatar Airways a transporté quelque 30 millions de passagers.

Martin Philippe

Burkina Demain

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