Les marges de manœuvre de Taiwan auprès des puissances internationales  pour sa reconnaissance au sein de l’ONU s’annonçaient limitées à la 72e Assemblée générale, dominée jusque-là par le dossier nord-coréen. Mais, il n’empêche, des dirigeants de pays du Sud, qui par devoir de solidarité envers un pays ami, ont donné de la voix à la tribune de l’ONU, plaidant en faveur d’une reconnaissance de Taipeh au sein des instances onusiennes. Parmi ces dirigeants ‘’pro-Taipeh’’, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

«Le multilatéralisme est l’outil par excellence du dialogue et de la solidarité entre les peuples. A cet égard, la communauté internationale bénéficierait certainement d’une participation effective et élargie de la République de Chine (Taiwan) aux agences spécialisées et aux mécanismes du Système des Nations unies ». C’est ainsi que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a plaidé ce 21 septembre 2017 à la tribune de l’ONU,  la cause du pays ami, Taiwan.

21 septembre, Taiwan Day à l’ONU

Bien avant le président burkinabè, c’est son homologue haïtien, Jovenel Moïse, qui a joué la carte Taipeh à la tribune onusienne.

«La République d’Haïti, fidèle à ses idéaux de paix, de dialogue et de convivialité entre les peuples, exprime le vif souhait qu’une fenêtre d’opportunité soit offerte à la République de Chine (Taiwan), pour qu’elle puisse participer aux grandes décisions que, nous, Etats-membres de l’Onu, avions adoptées pour l’amélioration de la condition humaine sur la planète Terre », a-t-il soutenu.

Le président Kaboré n’était le dernier dirigeant du Sud à intervenir  en faveur de Taipeh ce 21 septembre, que l’on pourrait qualifier de Taiwan Day à cette 72e AG de l’ONU.

Après le chef de l’Etat burkinabè, il y a eu l’intervention du  président des Palaos,Tommy EsangRemengesau Jr., président des Palaos, qui a placé la République de Chine (Taiwan) en tête de liste des « partenaires autour du globe qui rendent possibles nos efforts en vue d’un avenir durable».

«Inacceptable que la 22e économie mondiale soit hors de l’Agenda 2030»

Plaidant lui aussi en faveur de la participation taiwanaise, notamment aux Objectifs de développement durable fixés par l’Onu à l’horizon 2030, le Premier ministre des Tuvalu, EneleSoseneSopoaga, a été on ne peut offensif :

« La dynamique démocratie de Taiwan, qui est depuis longtemps un partenaire actif et responsable du développement pour de nombreux pays dont les Tuvalu, se voit refuser la participation au Système des Nations unies. Il n’est pas acceptable que la 22e économie mondiale, dotée d’une capacité notable à contribuer, ne puisse pas participer effectivement à notre Agenda 2030.

Cela est malheureux, alors que notre Agenda 2030 a besoin de partenariats véritablement mondiaux de manière à mobiliser toutes les ressources disponibles pour réussir. Selon ce principe d’universalité, l’Onu devrait rendre effectif aux 23 millions de Taiwanais leur droit à participer pleinement au Système des Nations unies, et à bénéficier de et à contribuer à ces programmes»

«un déni du droit du peuple taiwanais»

La veille, 20 septembre 2017, d’autres dirigeants étaient montés au créneau pour jouer la carte Taipeh. C’est notamment le président du Paraguay, Horacio Cartes et  le roi Mswati III du Swaziland. Très incisif lui-aussi, Sa Majesté  a regretté que « parmi les questions politiques qui ont duré trop longtemps figure le déni continuel du droit du peuple de la République de Chine à Taiwan de participer au système des Nations unies ».

Victor Bassolé / New York

Burkina Demain

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