Alpha Barry s'adressant aux Burkinabè de la diaspora depuis Bruxelles

La diaspora burkinabè qui dépend de l’Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles a, comme partout ailleurs au Faso, célébré lundi 11 décembre 2017, le 57è anniversaire de l’indépendance de notre pays avec à leurs côtés, leur ministre de tutelle, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur, SEM Alpha Barry.  Celui-ci, depuis la capitale belge et de l’Europe, a souhaité «une très bonne fête de l’indépendance à tous les Burkinabè de la diaspora où qu’ils se trouvent».

Alpha Barry s’adressant aux Burkinabè de la diaspora depuis Bruxelles

A l’instar des compatriotes vivants au Faso, Bruxelles, la capitale de l’Europe était aussi ce lundi 11 décembre, en effervescence pour les Burkinabè qui dépendent de cette juridiction qui couvre cinq pays à savoir : le Royaume de Belgique, le Grand-Duché du Luxembourg, le Royaume des Pays-Bas, l’Irlande et le Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord. En effet, c’est à Bruxelles que la diaspora burkinabè établie dans ces pays a été conviée par leur ambassade pour célébrer le 57è anniversaire de l’indépendance de notre pays pour lequel les festivités au plan national ont eu lieu à Gaoua, chef-lieu de la région du sud-ouest. De mémoire, il y a longtemps que l’Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles n’avait plus organisé de fête de l’indépendance avec leurs compatriotes. Les plus optimistes affirment que la célébration la plus récente remonte à décembre 2014.

La diaspora burkinabè de la juridiction de Bruxelles a eu l’honneur, de célébrer cette année leur 11 décembre, avec à leurs côtés, leur ministre de tutelle, Son Excellence Monsieur (SEM) Alpha Barry.

C’est au cœur  même du quartier européen, notamment à l’Hôtel Sofitel Bruxelles, autour duquel siège la plupart des institutions de l’Union que ce 11 décembre a été célébré.

Venus des différentes villes de la Belgique, mais aussi des Pays-Bas, du Luxembourg ou d’Angleterre ces burkinabè de la diaspora dans leur diversité ont communié avec les amis et partenaires du Burkina Faso dans cette partie du monde.

Cette fête a été rehaussée par la présence du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur, SEM Alpha Barry qui était en mission dans la capitale européenne dans le cadre d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du G5 Sahel avec leurs partenaires européens sur le financement de la Force conjointe.

Les collègues de SEM Barry ont d’ailleurs désigné leur homologue du Niger, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens à l’Extérieur, SEM Ibrahim Yacoubou pour les représenter à ces festivités de l’indépendance du Burkina Faso.

Les Burkinabè de la juridiction et leur ambassadeur, S.E. Mme Jacqueline Marie Zaba/Nikiéma en tête, ont été très honorés à cette fête puisque de nombreuses personnalités politiques, diplomatiques, des hommes d’affaires, des responsables d’ONG et d’associations intervenant au Burkina Faso sont venus participer à cette fête nationale du Burkina. C’est ainsi qu’on pouvait apercevoir çà et là, le secrétaire général des ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), SEM Dr Patrick Ignatius Gomes, l’Ambassadeur Angel Losada, représentant spécial de l’Union Européenne pour le Sahel et de nombreux hauts fonctionnaires de l’Union européenne qui s’occupent de l’Afrique, les ambassadeurs de pays africains comme ceux du Bénin, du Togo, du Niger, du Nigéria, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de Djibouti, ceux du Sultanat d’Oman, de la Corée du Sud etc….ainsi que des ambassadeurs-représentants d’organisations internationales et interafricaines en poste à Bruxelles et naturellement les représentants du Service public fédéral des Affaires étrangères (ministère des Affaires étrangères) de Belgique.

Facilement identifiable par leur tenue nationale, la plupart des Burkinabè arborait fièrement le faso danfani. Les mets exclusivement nationaux qui y étaient proposés ont rendu grandeur et fierté aux compatriotes tant leurs invités ont apprécié les saveurs et la richesse de la cuisine burkinabè.

Dans son adresse à ses compatriotes et devant les amis et partenaires du Burkina Faso, le ministre Barry qui avait à ses côtés l’ambassadeur du Burkina Faso à Bruxelles, SEM Mme Jacqueline Marie Zaba/Nikiéma a souhaité une très bonne fête de l’indépendance à la diaspora burkinabè dont il est le ministre de tutelle.

«Je voudrais, à partir de la ville de Bruxelles, souhaiter une très bonne fête de l’indépendance à tous les Burkinabè de la diaspora où qu’ils se trouvent», a indiqué le ministre des burkinabè vivant hors des frontières nationales.

L’autre moment fort de la célébration du 11 décembre à Bruxelles

SEM Alpha Barry a rappelé les propos tenus la veille, à Gaoua, par le président du Faso, dans son «Message à la Nation» à l’occasion de cette Fête nationale. Le président du Faso «nous a invité à puiser dans nos racines les énergies indispensables pour raviver la flamme de la solidarité, gage d’une citoyenneté laborieuse et responsable, indispensable à une vie nationale porteuse d’harmonie et de bien-être pour tous», a dit le ministre.

Citant encore le chef de l’Etat, le ministre a dit que celui-ci disait qu’«à chacune de (s)es rencontres avec (ses) compatriotes vivant à l’extérieur, (il a) pu mesurer combien ils sont profondément attachés à la mère patrie».

«Je tiens à leur réitérer ma détermination et celle du Gouvernement à leur garantir la place qui leur revient tout naturellement dans l’œuvre commune de construction nationale. J’ai l’intime conviction qu’aujourd’hui, plus qu’hier, nous avons les ressources internes et les moyens de nous surpasser pour garantir aux générations montantes le Burkina Faso dont elles sont en droit de rêver. Un Burkina fort de la responsabilité plus que jamais affirmée de ses fils et filles, un Burkina riche de la diversité de ses cultures et traditions, un Burkina solidaire d’un monde à la recherche de solutions durables aux maux qui minent l’humanité», a indiqué le ministre Barry citant mot pour mot le chef de l’Etat.

«A la suite de ce message de Son Excellence Monsieur le Président du Faso, je voudrais vous demander, vous, chers frères et sœurs, fils et petits-fils, neveux et nièces, cousins et cousines vivant en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Irlande, au Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord…d’incarner, en tout temps et en tout lieu, l’image du Burkinabè sociable, intègre et intégré dans sa communauté, solidaire et vivant en harmonie, respectueux des lois et règlements de son pays d’accueil.

La Nation a besoin de nous tous et quelles que soient nos positions, n’oublions jamais la mère patrie. Car, comme on le dit souvent chez nous, le bois mort a beau séjourné dans l’eau il ne deviendra jamais un caïman et personne ne montre la maison de son père avec la main gauche», a dit le ministre à l’endroit de ses compatriotes.

Il a enfin demandé aux compatriotes de la juridiction de Bruxelles d’aller toujours dans leur ambassade à Bruxelles, car, elle est à leur disposition et que S.E. Mme l’Ambassadeur Marie Jacqueline Zaba/Nikiéma et les frères et sœurs qui y sont, sont là pour les servir et les assister.

Des acquis mais aussi de nombreux défis à relever

A l’attention de ses compatriotes expatriés et des amis et partenaires du Burkina Faso, le ministre a aussi rappelé les avancées réalisées par notre pays ces dernières années. Sur le plan politique, il a noté l’organisation sans faute des élections législatives et présidentielles du 29 novembre 2015 saluées par tous les Burkinabè et l’ensemble de la communauté internationale comme étant justes, transparentes et démocratiques. Il a surtout indiqué que le peuple burkinabè a réussi en quelques mois une insurrection populaire qui a permis de mettre fin au régime du président Blaise Compaoré mais aussi empêché la réalisation du putsch du 17 septembre 2017.

A l’égard de ses concitoyens vivant dans ces contrées et des amis et partenaires du Burkina Faso, le ministre Barry a ensuite dressé le bilan socio-économique du pays avec une croissance du Produit intérieur brut (PIB) projeté de 5,9% pour cette année 2017 et une inflation en dessous des 2%.

Il s’est félicité du succès de la table-ronde de Paris des 3 et 4 décembre 2017 qui a permis de mobiliser 18.000 milliards francs CFA dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national de développement socioéconomique (PNDES) du Burkina Faso pour la période 2016-2020.

Depuis la capitale de l’Europe, le ministre Barry a salué chaleureusement, les amis et les partenaires du Burkina Faso dont certains comme la Belgique ont repris leur coopération avec le Burkina Faso.

«Je remercie tout d’abord nos amis belges qui nous témoignent encore une fois leur fidélité et leur attachement aux liens qui existent entre nos deux pays. Je me réjouis de la décision des autorités belges, en considération des transformations intervenues dans notre pays, de reprendre nos liens de coopération après une période d’interruption. Nous avons tenu la première session de notre Commission mixte après cette reprise au mois de novembre dernier et ses conclusions sont fort prometteuses.

Je me félicite, par ailleurs, du dynamisme des relations de coopération décentralisée et transnationale qui existent entre nos deux peuples», a notamment affirmé SEM Alpha Barry.

A l’égard de l’Union Européenne, fortement représentée à cette célébration du 11 décembre à Bruxelles, SEM Barry a rappelé que l’UE est de loin le principal partenaire de notre pays et que sa présence aux côtés du peuple burkinabè comme celle d’autres partenaires a été souvent «déterminant(e)» pour le Burkina Faso confronté à de multiples défis ces dernières années.

«Je remercie l’Union Européenne, ses différentes institutions, pour son soutien multiforme au Burkina Faso. Elle est de loin, le principal partenaire de notre pays. Ma présence à Bruxelles s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de la coopération entre l’Union Européenne et le G5 Sahel, en matière de lutte contre le terrorisme, pour l’opérationnalisation de la Force Conjointe. Je saisis l’occasion pour réitérer nos remerciements à tous les pays membres de l’Union pour leur soutien dans cette lutte implacable contre l’obscurantisme et la violence inique que certaines personnes tentent d’imposer à nos Etats et à populations», a-t-il indiqué.

Le ministre a par ailleurs rappelé les principaux défis qui attendent le Burkina Faso dans les prochaines années.

«Cette année 2017 a été éprouvante pour le Burkina Faso. En effet, notre pays a été victime de plusieurs attaques terroristes ayant fait de nombreuses victimes. Le 17 août dernier, sur la belle avenue de notre capitale, la grande Avenue Kwame N’Krumah, nous avons encore été l’objet d’une attaque terroriste qui a visé le café Aziz Istanbul. Dix-neuf personnes y ont perdu la vie et de nombreuses autres ont été blessées. Des pays amis et partenaires du Burkina Faso ont perdu des nationaux dans cette barbarie. Le nord du pays, notamment la province du Soum, frontalière des pays frères et amis du Mali et un peu plus loin du Niger est l’objet d’attaques régulières contre nos postes de sécurité et de défense, nos soldats, nos populations et connait même parfois le saccage de nos infrastructures socio-économiques», a-t-il déploré.

Face à cette situation, il  a indiqué que le gouvernement s’est doté d’une loi de programmation militaire dans laquelle, il va réformer les institutions militaires et sécuritaires, procéder davantage à leur équipement et au renforcement de leurs capacités opérationnelles. A cet effet, il a invité les pays amis et les partenaires du Burkina Faso à rester à nos côtés pour nous permettre de faire face à la guerre asymétrique qui a été imposée notre pays.

Sur le plan politique, le ministre a dit que l’objectif du Gouvernement dans les prochaines années restera l’approfondissement de la démocratie et de l’Etat de droit.

«Notre défi est de renforcer nos institutions et vitaliser notre renouveau démocratique afin que le choix exprimé par les Burkinabè lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et la résistance héroïque au coup d’Etat de septembre 2015 pour une société démocratique, libre et ouverte ne soit plus tributaire des désidératas d’une personne mais reste un engagement de chaque Burkinabè et de tous les Burkinabè. Un projet de Constitution vient d’être finalisé par une Commission constitutionnelle ouverte à toutes les couches sociopolitiques et économiques de notre pays. Il sera bientôt soumis à la sanction du peuple burkinabè via un référendum», a indiqué le ministre.

Le ministre a aussi évoqué les défis liés au changement climatique, à l’emploi des jeunes et à l’immigration et appelé la communauté internationale à faire preuve de solidarité, d’imagination et de discernement face à ces fléaux.

Ce discours du ministre a été suivi de la levée du verre, de la coupure du gâteau d’anniversaire de l’indépendance. Les convives dont certains savouraient pour la première fois les délices de l’art culinaire du Faso sont repartis avec l’idée que jamais une fête nationale du Burkina n’a été aussi conviviale à Bruxelles.

Romaric Ollo HIEN,

Conseiller de Presse Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles

Représentation auprès de l’Union européenne

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