Alors que la confirmation des résultats des élections  par la Cour constitutionnelle est attendue lundi 21 janvier, l’Union africaine (UA) a demandé jeudi l’arrêt du processus de proclamation des résultats et a annoncé l’envoi d’une délégation de haut niveau à Kinshasa.

Cette décision vigoureuse de l’Union africaine, demandant l’arrêt du processus de proclamation des résultats des élections en République démocratique du Congo (RDC), notamment de la présidentielle, ne va certainement pas dans le sens des autorités de  Kinshasa et des responsables de la Commission électorale nationale indépendante, eux qui veulent demeurer maîtres du jeu.

L’UA a décidé de mettre le holà lors de sa réunion du jeudi 17 janvier, non seulement  de l’arrêt du processus électoral pour éventuellement permettre un recomptage des suffrages exprimés auquel est officiellement opposé Antoine Naanga, président de la CENI. Mais, l’organisation continentale enverra sur place à Kinshasa une délégation de haut niveau qui comprendra son président en exercice Paul Kagamé et d’autres chefs d’Etat de la région des grands lacs dont certains, à l’image du président congolais Denis Sassou N’Guesso, qui avaient déjà appelé au recomptage des voix. A Kinshasa, cette décision de l’UA est perçue comme une tentative d’ingérence dans les affaires intérieures de la RDC.

                            Antoine Naanga mal placé

Sans le savoir, certains responsables du processus électoral ont emmené, par leur comportement  l’UA, à prendre cette position. Par exemple, s’il est logique avec lui-même, le président de la CENI, Antoine Naanga, est mal placé aujourd’hui pour dénoncer ce que certains qualifient «d’ingérence de l’UA », lui qui appelait au lendemain de la proclamation des résultats provisoires par la CENI, les Nations-Unies à faire en sorte que les résultats proclamés soient respectés.

Ce n’est ni moins, ni plus qu’un appel à l’ingérence de l’ONU. Si l’ONU peut intervenir pour faire prévaloir les résultats de la CENI, l’UA peut aussi intervenir. Antoine Naanga aurait pu aussi adresser sa requête  à l’UA qui avait envoyé aussi ses observateurs dans le pays. Tout cela n’était pas de nature à favoriser les relations avec les responsables de l’UA qui pourraient avoir mal pris cette préférence de la CENI. En outre,  celui qui est proclamé vainqueur par la CENI en l’occurrence, Félix Tshisekedi, ne semble pas un proche du président de Paul Kagamé dont le pays, le Rwanda, est voisin de la RDC.

Jean Konombo

Burkina Demain

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