Le député Moussa Zerbo (à gauche) sollicite le soutien de Yacouba Savadogo sur cette affaire de la forêt de Kua

Alors que le débat sur l’affaire de la forêt de Kua fait rage ; le député UPC Moussa Zerbo a rendu visite, ce vendredi 17 mai 2019, au Prix Nobel alternatif, Yacouba Savadogo, dans sa forêt située en périphérie de Ouahigouya. A travers cette visite, l’élu national a voulu rendre hommage à ce héros de la protection de l’Environnement et lui demander de joindre sa voix à la sienne pour dénoncer le déclassement de la forêt de Kua et toutes les atteintes à l’Environnement.

Le député Moussa Zerbo (à gauche) sollicite le soutien de Yacouba Savadogo sur cette affaire de la forêt de Kua

C’est vendredi aux environs de 11 heures que le député Zerbo est arrivé dans la forêt du vieux Savadogo, entretenue  avec amour depuis 46 ans. Deux fils du Prix Nobel ont été chargés de guider le visiteur du jour.

Moussa Zerbo a pu visiter la pépinière, certains endroits de la forêt, les abreuvoirs d’animaux sauvages, le centre de médecine traditionnelle en construction, «Tout simplement merveilleux », selon le parlementaire, comparant ce vaste espace de vie au triste désert qu’il était.

Mais, le revers du « Miracle de Ouahigouya » est stupéfiant : la forêt de Yacouba Savadogo, qui symbolise le retour de l’amitié entre l’homme et la nature, est sérieusement menacée. En effet, jusqu’à ce jour, le vieux Savadogo ne dispose pas de titre de propriété de sa forêt. Toutes les démarches sont restées vaines jusque-là.

Suite à des lotissements de 2013, la forêt a été parcellée et attribuée par la Mairie à des particuliers. Ces derniers ont commencé d’ailleurs à construire, à l’image de cette jeune dame qui a fait abattre près d’une centaine d’arbres quadragénaires (plus âgés qu’elle-même) pour ériger sa villa. A côté, il y a des habitations spontanées, aussi appelées «non-loties», qui grignotent la mythique forêt. Des espèces rares sont carrément dessouchées. Le héros de la nature supplie parfois les « propriétaires » d’épargner la vie de certaines plantes fréquemment utilisées dans la pharmacopée traditionnelle.

A l’issue de la visite guidée, Moussa Zerbo a rencontré « l’homme qui a arrêté le désert », au milieu de sa forêt. Les deux hommes ont échangé sur l’urgence et l’importance de protéger l’environnement.

Yacouba SavadogoA est revenu sur la genèse de son engagement. Il a replongé ses visiteurs dans un passé d’horrible sécheresse où il a vu  hommes et animaux mourir de famine et de soif, où il n’y avait pas de plantes pour se nourrir.

Ayant religieusement écouté le vieux Savadogo, le député Zerbo a usé de parenté à plaisanterie pour détendre l’atmosphère. Il a par la suite demandé au Prix Nobel de peser de toute sa légitimité pour que la forêt de Kua ne soit pas déclassée. A cette doléance, M. Savadogo a répondu favorablement, en disant clairement qu’il est contre la destruction de la forêt de Kua pour y construire un hôpital, car, « le tout premier hôpital que Dieu a donné aux hommes, c’est l’Environnement ». Et de témoigner qu’il ne se passe pas un seul jour sans qu’il ne consulte et soigne des patients avec des plantes de sa forêt.

Le député Zerbo s’est dit profondément choqué du fait que les autorités municipales et administratives laissent des gens détruire la forêt de M. Savadogo, le fruit de toute une vie de labeur. Pour lui, cette forêt qui a attiré le regard admiratif de toute la planète Terre, mérite une protection particulière. « Permettre que des gens détruisent cette forêt qui symbolise l’espoir, c’est une grande honte pour notre pays », a dit M. Zerbo.

Moussa Zerbo s’est engagé, en tant que citoyen, député et Président de la commission Environnement de l’Assemblée nationale, à lutter farouchement pour que des mesures de protection urgentes et à long terme soient prises dans l’optique de protéger la forêt de Yacouba Savadogo. Il a promis en outre de travailler avec le Prix Nobel alternatif, pour décourager les autorités dans leur projet de déclassement d’une partie de Kua.

En définitive, Moussa Zerbo a dit repartir avec en tête, une phrase du Prix Nobel alternatif : «l’arbre, c’est la vie; sans arbre il n’y a pas de vie.»

Correspondance particulière de Mike Konkobo

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