L’insécurité au Burkina Faso est tellement récurrente ces derniers temps que l’on est obligé de porter regard sceptique sur l’avenir de la nation. En effet, quand ce ne sont pas des terroristes qui attaquent de postes des forces de l’ordre, ce sont des communautés qui s’irritent l’une contre l’autre. Pour ce faire, lors d’un point de presse organisé, ce jeudi 26 juin 2019 à Ouagadougou, le conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) s’est interrogé justement sur la tenue des élections prochaines dans un contexte où nombres de Burkinabè se retrouve refugié dans leur propre pays et la cohésion sociale au sein des populations indigènes.

Issiaka Ouédraogo du CISAG

Les têtes pensantes du CISAG étaient face à la presse ce jeudi matin au centre de presse Norbert Zongo de Ouagadougou. « Face à la perspective de nouvelles élections qui approchent, les appétits s’aiguisent et de près ou de loin, les ambitions fleurissent, les promesses affluent ». C’est ce que le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo a laissé entendre ce matin. Il a ajouté qu’en dépit de la situation nationale, des acteurs politiques se sont déjà lancés dans la bataille de 2020, comme en témoignent les luttes de positionnement internes dans certains partis politiques.

Comment tenir des élections dans une telle atmosphère ? Pour lui, c’est un problème qui doit être appréhendé avec toute la hauteur requise, afin que les populations dans le désarroi puissent néanmoins regagner leurs demeures respectives, là où elles étaient établies auparavant. « La patrie est en danger et les Burkinabè sont dans le doute», s’exclame Issiaka Ouédraogo.

Il faudra donc rechercher des solutions idoines par des mécanismes de régulation socioculturels dont nous pouvons tirer intelligemment des éléments pertinents, pour gagner la bataille de l’apaisement des cœurs et des esprits.  Concernant le procès du putsch manqué de 2015, le CISAG pense que la sanction à l’encontre des accusés et coaccusés permettra d’amorcer l’étape cruciale d’une réconciliation utile et salutaire.

«Gouverner, savoir écouter»

Néanmoins, l’action vigoureuse des Forces de défense et de sécurité, sous le leadership actuel, affirme le président du conseil en question, a immanquablement contribué à faire reculer et bouger les lignes. Dans cette dynamique, le CISAG salut la concertation entreprise entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, au sujet de la bonne mise en œuvre du programme d’urgence pour le Sahel et estime que l’action militaire doit s’accompagner d’actions de développement, pour accroitre la capacité de résilience des populations locales.

Il y a eu lieu aussi de féliciter l’ensemble des communautés religieuses du Burkina, pour avoir fait montre d’un esprit de dépassement, vis-à-vis des tentatives malheureuses de certains esprits obscurantistes et désarticulés. Autre point abordé au cours de cette conférence de presse, c’est la question relative à la présumée sortie frauduleuse de minerais par une société minière de la place et qui contiendrait de l’or.

Le président du CISAG et ses compagnons veulent que la question soit tranchée au plus vite. Car pour eux, la confiance est sérieusement érodée entre les populations. Ils interpellent alors le président du Faso Roch Kaboré a donné des gages en termes de bonne gouvernance. « Gouverner c’est aussi savoir écouter et savoir reculer », a conclu monsieur Ouédraogo.

Nicolas Bazié

Burkina Demain

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