Février 2018- Septembre 2019, cela fait exactement 1 an, 8 mois, que le tribunal militaire de Ouagadougou juge les têtes pensantes du putsch manqué du 16 septembre 2015. Ce 2 septembre 2019 dans la salle des banquets de Ouaga 2000, la sentence finale.

Ce lundi 2 septembre au tribunal militaire de Ouagadougou, que d’émotions dans la salle. Tous les yeux et les oreilles n’attendait que ce que l’on appelle « le verdict final ». Un verdict qui fait multiplier la vitesse des battements cardiaques des accusés. Que va dire le juge ? Va-t-il être sévère ? ou tout sera ‘’no pitié’’ comme le disent certains ? En tout cas, le coup du marteau du juge a sonné et la sentence a été proclamée. Ainsi, les peines retenues contre les accusés sont de plusieurs catégories selon la gravité des infractions. Mais après avoir mis l’assistance au parfum des charges retirées contre certains accusés pour infractions non constituées, le président du tribunal Seydou Ouédraogo livré le verdict tant attendu aussi bien par les accusés eux-mêmes, que par les victimes et le peuple burkinabè. Alors, le général Gilbert Diendéré considéré comme le patron du coup d’Etat contre le président Michel Kafando et son gouvernement a écopé 20 ans de prison ferme avec déchéance de ses médailles d’honneur. Le général Djibril Bassolé lui, a été condamné à 10 ans de prison ferme avec aussi déchéance de ses médailles d’honneur.

De nouveaux visiteurs à la MACA

Pour ce qui concerne L’adjudant-chef Roger Koussoubé dit Touareg et le sergent-chef Laoko Zerbo, ils ont été reconnus coupables et ils ont écopé 15 ans de prison ferme. Léonce Koné, Hermann Yaméogo et le major Boureima Kéré, ont écopé la peine de 5 ans avec sursis. Les capitaines Abdoulaye Dao et Oussein Zoumbri ont reçu la peine de 5 ans de prison ferme. Le major Eloi Badiel écope 19 ans de prison ferme tandis que l’adjudant-chef Moussa Nébié dit Rambo doit purger la peine de 17 ans de prison ferme. Minata Guélwaré, le soldat de 1ère classe Seydou Soulama et le colonel Mamadou Bamba sont matés par la peine de 10 ans d’emprisonnement ferme. Pour ce qui est du journaliste Adama Ouédraogo, il est condamné à 5 ans de prison ferme. Les accusés ont 15 jours pour contester le verdict final prononcé par le tribunal.

L’échec est consommé

A la sortie de la salle d’audience, on se croirait à un match de football dominé par les Etalons au stade du 4 aout face à une équipe adverse. En effet, les visages de la partie de la société civile transmettaient des messages assez intéressants. « Nous sommes très heureux pour ce jugement. En effet, désormais tout le monde saura que le coup d’Etat est interdit au Burkina Faso. Au-delà du verdict, le plus important pour nous est de voir le procès se tenir jusqu’au bout. Nous félicitons le tribunal pour ce travail abattu », a affirmé Me Prospère Farama, avocat de la partie civile. « Pour nous, c’est une victoire du peuple burkinabè, une victoire pour la démocratie et l’Etat de droit. Ce que nous espérons, c’est que tout le monde tirera comme leçon que jamais aucun Burkinabè, armé ou non, ne pensera qu’un coup d’Etat puisse le conduire au pouvoir. Seul le peuple, par sa légitimité, donne le pouvoir », a ajouté Me Farama.

Mais du côté de la défense, les déclarations sont contraires. A écouter Me Somé, avocat du général Gilbert Diendéré, le procès est à une dimension politique. « Nous pensons que le droit de la défense n’a été respectée. On parle d’attentats à la sureté de l’Etat alors le régime de la transition était illégal, car il n’était pas conforme à la constitution. Aussi, aucune preuve objective n’a été démontrée par le parquet militaire », a-t-il dit. Quant au procès des accusés en fuite poursuivis dans le cadre dudit coup d’Etat, il débutera le mardi 3 septembre 2019 toujours au tribunal militaire de Ouagadougou.

Nicolas Bazié

Burkina Demain

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