Le Mouvement solidarité pour le droit au logement (MSP-DROL) a, à l’occasion de la journée mondiale de l’habitat qui se tient cette année sous le thème « les technologies d’avant-garde en tant qu’outil innovant pour transformer les déchets en richesse », tenu un point de presse, dans l’après-midi du 7 octobre dernier à Ouagadougou. L’objectif, c’était de faire le point sur l’état des localités burkinabè en matière de logement décent et de rappeler le droit fondamental de chaque Burkinabè à avoir « un logement convenable ».

Le MSP-DROL a échangé avec la presse, cet après-midi a son siège, sis au quartier Patte d’oie de Ouagadougou. L’urbanisation galopante marquée par un gonflement rapide des populations vivant en villes est une réalité au Burkina Faso. En effet, pour Innocent Bagoro, secrétaire général du mouvement solidarité pour le droit au logement, le taux d’urbanisation au Burkina est de 31,50% et pourrait même atteindre 39,60% d’ici 2025. Il continue en indiquant que dans le nombre d’habitants que compte le pays, plus de 25% de la population vit en ville. Ce qui signifie que l’exode rural bat son plein chaque année avec la justification de la recherche de meilleures conditions de vie. Pour tout dire, Innocent Bagoro a martelé que la population urbaine augmente rapidement deux fois plus que la population nationale. Ce qui est inquiétant dans cette affaire, c’est qu’il pense que cette migration de forte croissance va se poursuivre, et les villes comme Ouagadougou et Bobo en sont les victimes potentielles. Il faut donc une politique participative de tous les acteurs du développement urbain.

Selon le propos du SG, le MSP-DROL est un partenaire incontournable du ministère de l’urbanisme dont le but est « d’impulser une dynamique de développement soutenue à la base et s’inscrire dans une démarche d’appui au développement des collectivités territoriales, à travers le renforcement de leurs capacités, leur accompagnement en vue de les permettre de prendre en charge la problématique de la gestion urbaine ». A l’écouter, plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à un logement adéquat dans le monde, à cause souvent d’une mauvaise distribution des ressources, de conflits armés ou d’une propriété foncière précaire. Voilà pourquoi le thème retenu pour la commémoration de la journée mondiale de l’habitat pour cette année satisfait entièrement le président du MSP-DROL, en l’occurrence Seydou Traoré, car dit-il, il est interpellateur.

Dans cette optique monsieur Seydou Traoré ne digère pas du tout les conditions dans lesquelles les habitants de Kossodo vivent au point où on se demande souvent s’ils sont à Ouagadougou. Il fallait vraiment le voir s’exprimer, pour savoir que ce qu’il dit mérite beaucoup d’attention et méditation. « C’est un cri de cœur », a-t-il dit à haute voix.

Dans ses déclarations, il a affirmé que les usines implantées dans ces localités font rage sur la vie et la santé des pauvres humains. Il va renchérir en insistant que les femmes enceintes sont menacées d’avortement, les vieux sont à la merci de la pulmonie avec des toux aussi dangereuses qu’efficaces bref, tout le monde est exposé. Des révélations qui donnent froid au dos. Pour terminer, il a invité tout le monde à aller toucher du doigt le ‘’calvaire de Golgotha’’ qui a été imposé aux gens de Kossodo. Tout le monde a droit à un logement descend au Burkina Faso, a rappelé Seydou Traoré avec un pincement au cœur.

Comment comprendre que dans une ville comme Ouagadougou, des populations d’un quartier puissent vivre dans des poubelles voire des décharges pareilles. Tout ce que le président du mouvement en question demande à l’Etat, c’est de se lever dare-dare, pendant qu’il est encore temps et faire quelque chose au risque de ne pas ‘’conjuguer après le verbe regretter’’.

Il estime alors que les dirigeants du pays imposent aux usines d’avoir du matériel de stockage pour déverser les déchets toxiques qu’elles produisent et surtout utiliser ce qui est à leurs pouvoir, pour protéger les personnes victimes de l’expansion de la poussière du ciment et des ferrailles.

Nicolas Bazié

Burkina Demain

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