A en croire ses nombreuses victimes, c’est une experte en escroquerie avec un butin de plusieurs dizaines, voire centaines de millions que le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 a été obligé d’élargir provisoirement à l’issue de l’audience de ce 4 juillet 2025 après 71 jours d’incarcération en attendant l’audience du 18 juillet prochain pour son jugement.

Pour plus d’un, en attendant le jugement prévu pour l’audience du 18 juillet 2025, l’arrestation de LSK le 24 avril et sa détention pendant plus de 70 jours en elles-mêmes sont des preuves que quelque chose a changé en matière de justice au Burkina Faso.

«Elle répondait rarement aux convocations aux commissariats et sans conséquence. Elle se sentait et se disait protégée par un marabout et aussi des amis dans le milieu de la justice. Je l’ai convoqué chez un huissier, elle a répondu une fois après insistance et elle devait revenir 8 jours après cette première présence pour amener des éléments, cela fait 8 mois, elle n’est jamais repartie», a confié une autre victime à qui Dame S a escroqué des dizaines de millions et n’en a remboursé que moins d’une dizaine.

Arrêtée pour une affaire de 70 millions

Interpellée suite à une plainte pour escroquerie portant sur 70 millions, Mme S, a bénéficié ce 4 juillet une liberté provisoire sous contrôle judiciaire rapproché avec une interdiction formelle de quitter la commune de Ouagadougou sans autorisation du juge. Ses documents de voyage ont également été retirés.  Un semblant de répit pour l’accusée qui devrait répondre à beaucoup de plaintes pour escroquerie portant sur plusieurs dizaines, voire centaines de millions de francs CFA. Apparemment experte en escroquerie, elle a en effet fait plusieurs victimes toutes catégories confondues.

Mais, à écouter ses avocats, il n’en est rien. «Elle-même est victime de l’abandon de certains partenaires qui fait qu’elle se retrouve dans la situation actuelle. Souvent, c’est des gens qui prêtent de l’argent pour exécuter les travaux. Mais, dès qu’il y a des problèmes, ils fuient te laisser. Et c’est ce qui lui est arrivé», a confié un des avocats de la défense de LSK.

Première comparution le 2 mai

La prévenue qui avait comparu pour la première le 2 mai 2025 suite à son arrestation du 24 avril dernier a donc bénéficié finalement ce 4 juillet de la nouvelle règlementation en matière de détention préventive qui interdit une incarcération sans jugement au-delà de deux mois. Dans les audiences précédentes, ses avocats avaient beau plaidé pour sa liberté provisoire, invoquant son état de santé, leurs demandes avaient toutes été rejetées par le Tribunal. Mais, cette fois, c’est passé grâce à la nouvelle règlementation carcérale au grand dam des parties civiles dont certaines craignent la fuite de l’accusée.

Et c’est certainement pour toutes ces raisons, que la liberté provisoire de Dame S a été assortie de mesures restrictives : interdiction de voyages, obligation pour elle de se présenter chaque vendredi au Tribunal, etc.

Bref, le procès de Louise Sandoni Koné, pour ne pas la nommer, que certains observateurs comparent déjà à celui de Amidou Tiegna, s’annonce explosif en termes de révélations.

Affaire à suivre…

Jessica Zié

Burkina Demain