Suite au refus catégorique de Moise Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga, de participer au dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila, le régime en place répond par des perquisitions, menaces, interpellations et arrestations de ses proches.
MOISE

Ancien directeur de cabinet, gardes de corps, chauffeurs, fils d’un cadre du G7… Plusieurs proches de Moïse Katumbi, fraîchement passé à l’opposition, ont été arrêtés ces derniers jours à Lubumbashi. Certains, y compris un ressortissant américain, ont été transféré lundi à Kinshasa.

Le Pr Huit Mulungo, ancien directeur de cabinet de Moïse Katumbi, alors gouverneur du Katanga, a été interpellé par les services de sécurité à sa résidence le vendredi 22 avril, puis transféré dès le lendemain à la Cour d’ordre militaire de Lubumbashi, après avoir passé la nuit dans les locaux de l’Agence nationale de renseignement (ANR).
Des sources sécuritaires sur place indiquent qu’il est poursuivi notamment pour détention illégale d’arme. Les agents de sécurité ont trouvé un pistolet dans sa résidence. Une arme « déclarée et enregistrée » auprès des services publics, rétorque son entourage. En attendant, Huit Mulungo est détenu à la prison de Kasapa, dans le nord de Lubumbashi.

Quarante-heures plus tard, ce sont deux enfants de Pierre Lumbi, ancien conseiller spécial du chef de l’État et membre du G7, qui sont interpellés. Un sac avec des armes aurait été trouvé dans l’une des chambres de l’hôtel Rift dont ils sont les gérants.

Quatre autres personnes, liées à Moïse Katumbi, ont été transférées lundi à Kinshasa. La veille, elles avaient été interpellées à Lubumbashi lors du meeting dispersé à coups de grenades lacrymogènes. « Une dizaine d’autres sympathisants ont été également transférés à Kinshasa », ajoute un proche de Moïse Katumbi, dénonçant une « chasse à l’homme qui se poursuit » dans la commune de la Kenya (Lubumbashi) et des « arrestations arbitraires des personnes qui ont commis le crime d’assister à une marche pour la démocratie ».

Parmi les quatre personnes que les autorités congolaises reconnaissent avoir acheminés à Kinshasa se trouve un citoyen américain : Darryl Lewis. « Avec les trois autres sujets étrangers aussi, ils se sont présentés comme des gardes de sécurité de M. Katumbi : les services [de sécurité] sont en train de vérifier s’ils ont leur permis de séjour et leur permis de travail en RD Congo », explique à Jeune Afrique Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. Mais le ministre ne dit pas de quelles nationalités sont issus les trois autres personnes transférées à Kinshasa.

Des sources sécuritaires avancent que les trois autres détenus seraient des Congolais. Il s’agirait de Idi Sefu, Yannick Kabinda et Franck Mwashila.

Anderson Koné
Burkina Demain

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