
A une époque d’incertitude géopolitique croissante et d’urgence climatique, le directeur de Power Schift Africa, Mohamed Adow se félicite des décisions du deuxième Sommet africain sur le climat (AEC2) qui s’est achevé ce mercredi 10 septembre 2025 à Addis Abeba, en Ethiopie.

«Avec la Déclaration d’Addis Abeba, l’Afrique a montré qu’elle passait de la marge au centre de la prise de décision mondiale. L’Initiative pour une industrialisation verte en Afrique est l’effort le plus ambitieux jamais entrepris par l’Afrique pour transformer nos richesses énergétiques et en ressources en moteurs d’une croissance industrielle intelligente face au climat. De la déclaration de la COP28 sur le climat en 2023 à l’historique Cadre de coopération signé à Addis-Abeba cette semaine, où les principales institutions financières du continent ont engagé plus de 100 milliards de dollars pour sa mise en œuvre, nous disposons désormais d’un cadre conçu pour la rapidité, les projets concrets et la création d’emplois», a-t-il indiqué à la clôture de ce deuxième sommet africain sur le climat . Plus de précisions dans ce Communiqué.

«ADDIS-ABEBA, ÉTHIOPIE. 10 SEPTEMBRE 2025
Chers collègues et Amis de la Terre,
Je voudrais profiter de cette occasion pour féliciter les dirigeants africains, et en particulier ceux de la République fédérale démocratique d’Éthiopie, pour les résultats encourageants du deuxième Sommet africain sur le climat (AEC2), qui marque un tournant décisif pour notre continent et le monde, à une époque d’incertitude géopolitique croissante et d’urgence climatique. À une époque où de nombreuses nations hésitent ou reculent, les régions d’Afrique les plus vulnérables au climat ont, ces trois derniers jours, adressé un message sans équivoque.
Ce sommet montre que ce continent est non seulement engagé dans l’action, mais aussi déterminé à jouer un rôle moteur.
Grâce à ce sommet, l’Afrique assume un nouveau rôle de moteur de l’ambition climatique mondiale. Par exemple, l’engagement de produire 300 GW d’énergie renouvelable d’ici 2030 est absolument transformateur. Avec 40 % du potentiel mondial en énergie renouvelable, l’Afrique dispose des ressources nécessaires pour alimenter sa propre transition juste et contribuer à la transition énergétique mondiale. Pourtant, aujourd’hui, le continent n’attire que 2 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables. Ce déséquilibre est indéfendable et insoutenable.
Pour que la transition juste réussisse, les capitaux doivent affluer là où le potentiel est le plus important, et ce potentiel est le plus important en Afrique.
Notre ambition ne se limite pas à 300 GW d’électricité, mais 300 GW pour dynamiser les usines et les chaînes de valeur africaines, des batteries à l’acier vert et aux infrastructures numériques pour l’ère de l’intelligence artificielle, le tout soutenu par les minéraux verts d’Afrique. Grâce à la Stratégie africaine pour les minéraux verts (AGMS) et à l’Initiative pour une industrialisation verte en Afrique (AGII), nous disposons des plateformes d’exécution nécessaires pour industrialiser de manière verte, commercer à l’échelle régionale et être compétitifs à l’échelle mondiale. Avec unité, clarté et rapidité, l’Afrique peut transformer ses ressources en emplois décents et en prospérité résiliente au changement climatique.
L’AGII représente en effet l’effort le plus ambitieux jamais entrepris par l’Afrique pour transformer notre richesse énergétique et nos ressources en moteurs d’une croissance industrielle intelligente face au climat. De la déclaration lors de la COP28 sur le climat en 2023 au Cadre de coopération historique signé à Addis-Abeba cette semaine, où les principales institutions financières du continent ont engagé plus de 100 milliards de dollars pour sa mise en œuvre, nous disposons désormais d’un cadre conçu pour la rapidité, les projets concrets et l’emploi. En mobilisant des capitaux, en dynamisant des pôles industriels à zéro émission nette, en harmonisant les normes de la Zone de libre-échange continentale africaine et en développant les compétences, l’AGII passe de la promesse à la réalisation.
En ce qui concerne les minéraux verts, ce sommet a tracé une nouvelle voie pour l’Afrique. Le continent détient les réserves mondiales les plus critiques de cobalt, de lithium et d’autres minéraux de transition, essentiels à un avenir énergétique propre. Je suis heureux de constater que l’ère de l’extraction et de l’exportation touche enfin à sa fin. La nouvelle stratégie de l’Afrique consiste à progresser dans la chaîne de valeur, en veillant à ce que ces ressources contribuent non seulement à la décarbonation mondiale, mais aussi à l’industrialisation, à l’emploi et au développement du continent.
Concernant les systèmes alimentaires, l’ACS2 a donné la priorité à la résilience et à la transformation. Le changement climatique transforme déjà l’agriculture africaine, menaçant la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes. Le Sommet nous a tous rappelé l’urgence de développer une agriculture climato-intelligente, d’investir dans des pratiques durables et de placer les agriculteurs, en particulier les femmes et les petits exploitants, au cœur des solutions.
L’alimentation n’est pas seulement une question de survie, mais aussi de souveraineté, et l’Afrique montre qu’elle ne sera plus laissée à la merci des chocs extérieurs. Avec la Déclaration d’Addis-Abeba, l’Afrique a montré qu’elle quittait la marge des décisions mondiales pour s’y insérer, en proposant des énergies renouvelables pour alimenter ses industries, des minéraux pour accélérer la transition énergétique et des systèmes alimentaires qui peuvent être des modèles de résilience. L’Afrique est prête à prendre les devants ; la question est de savoir si le reste du monde est prêt à suivre.
À propos de Power Shift Africa
Power Shift Africa (PSA) est un groupe de réflexion qui propose des analyses de pointe, des idées politiques axées sur les solutions et une communication médiatique de pointe, d’un point de vue africain, tant sur le continent qu’à l’échelle mondiale. Notre mission est de mobiliser l’action climatique en Afrique, d’amplifier les voix africaines grâce à une visibilité accrue dans les médias et la communication publique, et de les faire entendre à l’échelle internationale. Dans le cadre de nos activités, PSA contribue à la création de plateformes dédiées d’organisations de la société civile africaine, d’experts techniques et de dirigeants de haut niveau qui s’engageront collectivement pour garantir des efforts transformateurs, menés par l’Afrique, afin d’accélérer et de renforcer l’exploitation de l’énorme potentiel énergétique renouvelable du continent. Nous cherchons à promouvoir et à soutenir l’Afrique dans l’atteinte de ses objectifs à court et long terme pour atteindre l’objectif de 1,5 °C grâce à une transition juste vers une énergie 100 % renouvelable.
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