Pour le Directeur de Power Schift Africa les conclusions de cette COP30 vont dans la bonne direction mais restent en deçà des attentes des pays du Sud

Ceci est une réaction du directeur de Power Schift Africa aux conclusions de la trentième Conférence des parties à la convention cadre des Nations Unies  (COP30) qui s’est achevée ce week–end à Belém.

Réaction de Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa, aux conclusions de la COP30 :

«Dans un contexte géopolitique de plus en plus fracturé, la COP30 a certes permis de faire quelques premiers pas dans la bonne direction, mais compte tenu de l’ampleur de la crise climatique, elle n’a pas été à la hauteur.

Parmi les lueurs d’espoir, on peut citer la création d’un Mécanisme d’action pour une transition juste, qui reconnaît que l’abandon des énergies fossiles à l’échelle mondiale ne laissera pas les travailleurs et les communautés les plus vulnérables sans soutien.

La COP30 a maintenu le processus en marche, mais ce processus seul ne suffira pas à refroidir la planète. Les feuilles de route et les plans de travail resteront vains s’ils ne se traduisent pas par des financements et des actions concrètes pour les pays les plus durement touchés par la crise.»

Malgré leur prétention à être des leaders climatiques, les pays développés ont trahi les nations vulnérables en ne mettant pas en œuvre de plans nationaux de réduction des émissions conformes aux données scientifiques et en bloquant les négociations sur le financement de l’adaptation des pays pauvres au changement climatique causé par les pays du Nord.

Les pays riches ne peuvent prétendre à une véritable feuille de route s’ils persistent à aller à contre-courant et refusent d’assumer la responsabilité des efforts qu’ils ont consentis au détriment des autres.

Adaptation

Belém a redonné une certaine intégrité à l’Objectif mondial relatif à l’adaptation, en supprimant les indicateurs dangereux qui auraient pénalisé les pays les plus pauvres du simple fait de leur pauvreté.

La lenteur des négociations financières est préoccupante. La promesse de tripler les efforts d’adaptation manque de clarté quant à l’année de référence et a été reportée à 2035, laissant les pays vulnérables sans soutien pour répondre aux besoins croissants des populations en première ligne. En l’état, ce résultat ne contribue en rien à réduire le déficit de financement de l’adaptation.

L’Europe

La COP30 était censée mettre l’accent sur la mobilisation de fonds pour aider les nations vulnérables à s’adapter au changement climatique. Or, les pays européens ont sapé ces négociations et supprimé les protections que les pays pauvres recherchaient à Belém.

L’Europe, qui a colonisé une grande partie du Sud global, puis l’a davantage mis en péril par ses émissions de carbone liées à l’industrialisation, s’oppose désormais même aux efforts visant à l’aider à s’adapter à la crise climatique.

Même si la COP30 n’a pas atteint nos objectifs, le simple fait que les énergies fossiles, le commerce et les besoins des populations vulnérables soient à l’ordre du jour est encourageant. Ce sont des problèmes urgents et concrets qui persisteront tant que des mesures ne seront pas prises.’’