Ce 28 septembre 2015 s’annonce un grand jour pour la Guinée Conakry et ses pays frères de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) que sont le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau. En effet, ce jour historique de l’anniversaire de l’accession à l’indépendance du pays en 1958, connaîtra l’inauguration faste du complexe hydroélectrique de Kaléta doté d’une puissance de 240 Mégawatts.

3 kaleta vue du barrage

Le complexe hydroélectrique de Kaléta, dont les travaux ont démarré en 2011, est situé à 150 km au nord-est de Conakry, sur le fleuve Konkouré.
Pour le président guinéen, Alpha Condé, qui s’apprête, dans le cadre de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015, à solliciter de nouveau les suffrages de ses compatriotes, l’inauguration de l’ouvrage, ce 28 septembre, constitue une grande opportunité politique.
Doté d’une puissance de 240 MW, Kaléta devrait permettre de résorber une bonne partie du déficit énergétique de la Guinée, du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée-Bissau. L’ouvrage est devenu de ce fait l’emblème du premier quinquennat du président Condé. En cette période de campagne en vue l’élection présidentielle du 11 octobre, Kaléta est partout. Dans les discours, dans les médias, sur les affiches. «Votez Alpha Condé pour une indépendance énergétique de la Guinée», peut-on lire sur des bandes publicitaires. Et pour cette inauguration du 28 septembre, dix-huit chefs d’Etat ont été invités. On le voit, Condé joue à fond la carte électrique pour rafler la mise à ses adversaires. Il veut faire de ce complexe hydroélectrique le symbole de sa réussite à la tête de la Guinée en cinq ans seulement de présidence. Et c’est de bonne guerre. Et son principal challenger CellouDalein Diallo a beau crier dans ses meetings «le mandat d’Alpha Condé n’a servi à rien» ; le président sortant a visiblement de quoi convaincre les électeurs guinéens à lui accorder un second mandat.

La Guinée revient de loin avec Condé

Au regard du passé de la Guinée caractérisé par d’importantes pénuries d’électricité en dépit du potentiel énergétique du pays, les Guinéens devraient se réjouir un tant soit peu de la réalisation du barrage de Kaléta qui va contribuer à améliorer leurs conditions de vie. Tout en faisant de la Guinée un pays exportateur d’énergie vers les autres pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), le complexe hydroélectrique devrait favoriser aussi les investissements dans le pays. On ne le dira jamais assez, «Sans énergie, pas de développement». Avec Kaléta, c’est parti pour moins de pénurie d’électricité et pour plus de productivité. En cela, l’on peut dire que la Guinée revient de loin avec Condé. Faut-il le rappeler, élu en 2010, Alpha a hérité d’une situation chaotique dans le secteur de l’électricité et s’est efforcé depuis lors d’y apporter des solutions. Certes, il n’a pas pu résoudre en trois mois le problème comme il l’avait promis aux Guinéens pendant la campagne électorale, ce qui a occasionné plusieurs manifestations de rue durant son mandat ; le président guinéen apporte quand même là une solution palpable qui mérite d’être saluée à sa juste valeur.

2 alpha condo photo

Un succès aussi pour le PIDA de l’Union africaine

Kaléta n’est pas seulement une affaire de Guinée. Sous la direction des cadres de China International Water & Electric (CWE), près de 600 Chinois et 2 500 Guinéens ont travaillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour faire sortir l’ouvrage de terre. Son coût total,526 millions de dollars, est financé à 25 % par l’État guinéen et à 75 % par China Exim Bank. Kaléta fait surtout partie des projets de la première phase (2012-2020) du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) de l’Union africaine. Au même titre que le barrage de Sambangalou d’une puissance de 128 MW au Sénégal ou encore le géant complexe hydroélectrique de la Renaissance en Ethiopie qui va produire à terme 6 000 MW.Kaléta est un premier succès pour le PIDA qui ambitionne de faire passer la capacité de production électrique installée de l’Afrique, estimée actuellement à 125 gigawatts à près de 700 gigawatts à l’horizon 2040. Le taux d’électrification sur le continent est seulement de 30%, alors que le taux d’électrification est d’au moins 70% dans les autres parties en développement du monde.

 

Martin Philippe
Burkinademain.com

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