Le président Denis Sassou N'Guesso veut rempiler à tout prix

Les électeurs du Congo-Brazzaville se sont rendus aux urnes, ce dimanche, dans le cadre de la présidentielle du 20 mars qui oppose le président sortant, Denis Sassou Nguesso et huit de ses opposants. Une présidentielle congolaise inédite qui s’est déroulée sans outils de communication.

Le président Denis Sassou N'Guesso entend remporter la présidentielle dès le premier tour
Le président Denis Sassou N’Guesso entend remporter la présidentielle dès le premier tour

Alors que le président sortant, Denis Sassou N’Guesso, se disait assuré de remporter dès le premier tour la présidentielle congolaise de ce dimanche 20 mars ; un de ses hommes de main, le ministre de l’Intérieur Raymond Mboulou a intimé à la veille du scrutin l’ordre aux opérateurs de télécommunications de couper les réseaux. Pour officiellement des raisons de sécurité et de sûreté nationales.

C’est donc déconnectés, sans téléphone, ni internet que les Congolais ont passé cette journée électorale. La mesure restera en vigueur jusqu’à lundi, le temps pour la Commission électorale officielle de prendre tout le contrôle du processus. Cette décision des autorités congolaises de couper toutes les télécommunications limite manifestement et sérieusement la marge de manœuvre des rivaux du président sortant. En effet, méfiants vis-à-vis de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) chargée de publier les résultats, cinq présidentiables – Guy-Brice Parfait Kolélas, Jean-Marie Michel Mokoko, Claudine Munari, André Okombi Salissa et Pascal Tsaty Mabiala – avaient mis en place leur commission technique parallèle pour surveiller le scrutin.

 

Il est clair qu’avec la prise de ces mesures draconiennes et peu respectueuses de la liberté d’expression de ses compatriotes, le président Sassou N’Guessan ne veut prendre aucun risque dans sa volonté de rempiler dès le premier dès le premier tour de la présidentielle. Le président sortant n’a voulu rien négligé. Les forces de sécurité du pays sont restées sur le qui-vive toute la journée, et devrait l’être davantage pendant la phase cruciale du dépouillement des suffrages. Sassou est allé trop loin pour reculer dans sa détermination de régner sur le Congo. La question que l’on peut se poser, jusqu’où ira-t-il ?

D’abord au pouvoir de 1979 à 1992 sous le régime du parti unique, M. Sassou Nguesso était revenu aux affaires par les armes en 1997, avant d’être élu en 2002 et réélu en 2009 lors d’élections plus ou moins démocratiques. Pour pouvoir se présenter à la présente présidentielle, il a dû opérer par referendum un changement de Constitution contesté.

L’opposition, qui avait qualifié de « coup d’Etat constitutionnel » le projet de changement de constitution, avait appelé à boycotter le référendum, dont elle a rejeté les résultats.

Martin Philippe

Burkina Demain

 

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