En marge du 35e sommet de l’Union africaine, à Addis Abeba, a eu lieu ce 7 février en mode hybride le cinquième Forum des Entreprises africaines qui vise à fournir une plate-forme de dialogue de haut niveau entre les secteurs privé et public, les investisseurs sur la problématique du transport aérien et du tourisme. Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de développer ce secteur en vue de favoriser l’émergence de l’industrie aéronautique africaine dans le contexte de mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF).
«Investir dans les infrastructures de transport multimodal afin d’optimiser les avantages de la Zone de libre-échange continentale africaine : focus sur le transport aérien et le tourisme». C’est le thème du cinquième Forum des Entreprises africaines qui s’est ouvert ce 7 février à Addis Abeba en marge du 35e sommet de l’Union africaine.
Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de développer les infrastructures de transport dans le contexte de mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF).
Les enjeux en données chiffrées
Comme lors des précédentes éditions la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue la carte de facilitatrice entre les principaux acteurs, notamment les partenaires financiers et le secteur privé dans le secteur des infrastructures.
Dans son intervention, la secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe a indiqué que les opportunités d’investissement dans le développement des infrastructures et l’expansion de la flotte variaient d’une sous-région à l’autre pour différents modes de transport».
Et de situer les enjeux à travers des données chiffrées. ‘’La ZLECAf a besoin de 1 844 000 camions pour le fret en vrac et de 248 000 camionneurs pour le fret en conteneurs d’ici 2030. Cela passe respectivement à 1 945 000 et 268 000 camionneurs si les projets d’infrastructure prévus sont également mis en œuvre.
La ZLECAf nécessite 126 navires pour le fret en vrac et 15 navires pour le fret en conteneurs d’ici 2030. Si les projets d’infrastructure prévus sont mis en œuvre, la plus grande demande de navires pour soutenir la ZLECAf se trouvera en Afrique du Nord (35 %).
La demande de l’Afrique du Nord à l’Est sera de 15,2 % et celle de l’Afrique du Nord à l’Ouest, à 11,4 %. La ZLECAf nécessitera 254 avions d’ici 2030. Le coût estimé des équipements requis par les différents modes de transport pour faire face à La ZLECAf est d’environ 411 milliards de dollars’’.
En droite ligne du PIDA
Cette initiative visant un développement des infrastructures s’inscrit en droite ligne du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), conçu pour mettre en place une vision commune et un partenariat global afin de développer des infrastructures durables et efficaces avec le but de promouvoir un développement socio-économique et l’intégration de l’Afrique dans l’économie mondiale.
C’est pourquoi la Commission de l’Union africaine qui pilote ce programme phare, a par la voix de sa commissaire aux infrastructures et à l’énergie Dr Abou Zeid relevé la pertinence du thème du 5e Forum des Entreprises africaines.
‘’Les coûts de transport en Afrique sont parmi les plus élevés au monde et la CUA, par le biais de PIDA Afrique, a mobilisé des efforts pour accélérer le développement et la mise en œuvre d’infrastructures de transport efficaces dans le coût », a-t-elle rappelé.
Ce qu’en dit le nouveau président de l’UA
A entendre Macky Sall, le nouveau président de l’Union africaine, le PIDA, qui se prépare à tenir à la fin de ce février à Nairobi au Kenya sa septième Semaine, fait partie des satisfactions de l’organisation continentale.
‘’ Alors que notre Union célèbre son 20e anniversaire cette année, nous pouvons être fiers des progrès accomplis dans le cadre d’initiatives majeures telles que le NEPAD, le PIDA, le MAEP, la Vision 2063, la réforme institutionnelle, la Grande Muraille Verte, la ZLECAF et plus récemment notre riposte coordonnée contre la pandémie COVID-19’’, a en effet estimé le président sénégalais le 5 février dernier à la tribune de l’UA dans son discours de prise de fonctions.
Et, on ne le soulignera jamais assez, le déficit en infrastructure en Afrique conduit à une croissance des coûts de production et des services, une baisse de la compétitivité des affaires, un impact négatif sur le flux des investissements directs étrangers vers le continent. Ce qui impacte négativement le taux de croissance économique et le développement social sur le continent. Vivement donc que ce 5e Forum des Entreprises africaines contribue à inverser la donne.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain