Des acteurs à l'ouverture de la formation ce lundi 24 avril 2023 à Bobo

Une vingtaine dacteurs de la gestion des boues de vidange de Bobo-Dioulasso bénéficient du 24 au 28 avril 2023 d’une session de formation.  Assurée par l’Association africaine de l’eau (AAE), cette formation est initiée par l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) avec le soutien financier de la Fondation Bill et Melinda Gates (FBMG).  Objectif : faire maîtriser aux participants les bonnes pratiques sécuritaires et hygiéniques dans la collecte, le transport, le dépotage des boues de vidange.

Tontama Sanou (milieu), directeur de l’exploitation assainissement de l’ONEA, a présidé l’ouverture de la formation

«Techniques de vidanges : collecte, transport, dépotage et exploitation, maintenance des camions de vidange». C’est l’intitulé de la formation qui a débuté ce lundi 24 avril 2023 à Bobo-Dioulasso. 05 jours durant, les vidangeurs mécaniques comme manuels et les gestionnaires des sociétés de vidange venus majoritairement de la ville de Bobo-Dioulasso et des alentours, vont acquérir de plus amples connaissances dans leur domaine pour savoir «comment mieux faire une vidange et comment mieux se protéger pour durer dans le métier».

Valentin Yao, responsable formation à l’AAE expliquant la genèse de la formation

Responsable formation à l’AAE, Valentin Yao donne une idée de la genèse de cette formation. « L’ONEA qui est très avancée dans la gestion des boues de vidange des villes qui sont sous son autorité, a eu un financement de la fondation Bill et Melinda Gates pour la construction de certaines infrastructures. Cet atelier fait partie de cette dynamique », explique-t-il.

Toute chose qui est corroborée par le directeur de l’exploitation assainissement de l’ONEA, Tontama Sanou : « cela fait maintenant quelques années que nous sommes sur un programme de structuration de la filière de gestion des boues de vidange dans un certain nombre de localités du Burkina Faso notamment Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Banfora, Dédougou, Ouahigouya.

C’est dans ce cadre que nous avons engagé un certain nombre d’études pour voir comment nous pouvons renforcer les investissements pour que ces acteurs-là, quand ils prennent les boues, qu’ils aient des sites où ils peuvent les dépoter. À côté de cela, on s’est dit qu’il ne faut pas seulement les investissements ; mais qu’il faut aussi renforcer les capacités des acteurs pour que chacun puisse rendre le service tel qu’il est attendu».

A travers cet atelier, les organisateurs souhaitent que les acteurs s’améliorent d’abord au niveau de ce qu’on appelle les EPI (les équipements de protection individuelles) ; parce qu’il s’agit d’un métier qui comporte beaucoup de risques et pour le pratiquer, «il faut prendre un minimum de précautions pour éviter de se faire contaminer ou d’avoir des soucis».

«Quand on va pour une prestation de vidange, c’est dans un environnement, c’est dans un ménage.  Il faut qu’on prenne les dispositions pour rendre sain le cadre de vie pour ne pas laisser des déchets après notre passage » a-t-il ajouté avant de marteler que les acteurs sont annuellement assujettis à un certain nombre de vaccins. « Il faut en tout cas un suivi sanitaire à leur niveau. Ils seront sensibilisés sur tous ces aspects», rassure- t-il.

Plusieurs thématiques au menu de la formation

L ‘atelier de Bobo-Dioulasso va se dérouler sous forme de communications assurées par des spécialistes notamment les formateurs Yacouba Konaté, Valentin Yao et Mansour Fall.  Cette phase théorique sera couronnée par une phase pratique à travers une sortie de terrain.

Plusieurs thématiques sont au menu de la présente formation. Il s’agit entre autres, :

-«Enjeux de l’assainissement urbain, Chaînes de valeur de l’assainissement » ;

-«Qualification et quantification des boues de vidange » ;

-«Boues de vidanges et Santé humaine » (maladies féco-orales, voies de transmission et diagramme de 5F) ;

-Le civisme de la pratique du métier du vidangeur ;

-«Les ouvrages d’assainissement individuels (Collecte, stockage et traitement) ;

-«Les différentes fosses et leurs caractéristiques » ;

– Les risques liés à la pratique de la vidange et la gestion des rotations.

-«Les équipements de la vidange mécanique » (les différents modes de transport et les difficultés rencontrées) ; «La maintenance préventive des équipement de la vidange (Théorie et Pratique) Mansour Fall ;

-«Les équipements de la vidange mécanique » (les différents modes de transport et les difficultés rencontrées) ;

-«La maintenance préventive des équipement de la vidange (Théorie et Pratique).

Etat des lieux de l’assainissement au Burkina

Tontama Sanou, directeur de l’exploitation assainissement de l’ONEA, dresse la situation de l’assainissement au Burkina Faso

La présente formation s’inscrit dans le cadre d’un projet global d’assainissement inclusif à l’échelle de la ville (CWIS) soutenu financièrement par la Fondation Bill et Melinda Gates (FBMG) et dont l’objectif principal est de renforcer les capacités des acteurs de la vidange du Burkina Faso, au regard des énormes défis en matière d’assainissement.

Selon le Directeur de l’exploitation assainissement de l’ONEA, l’état des lieux de l’assainissement n’est pas reluisant au Burkina Faso. «Nous avons beaucoup de chemin à faire sur le plan de l’assainissement car, depuis un certain nombre d’années, nous étions focalisés uniquement sur l’accès des ménages aux toilettes. Il fallait les accompagner pour en avoir. Il n’y avait pas d’infrastructures aménagées pour recueillir ces boues. Finalement ce qu’on voulait éviter en disant aux ménages de construire des toilettes nous rattrape parce que quand ces toilettes étaient pleines, les vidangeurs les récupèrent. Mais c’est encore dans notre environnement qu’on les retrouve. En ce moment, les risques de contamination qu’on cherchait à éviter, on n’arrive pas à les éviter» regrette-t-il.

Mais depuis les années 2014, dit-il, « nous avons commencé à prendre à bras le corps ce volet en réalisant des infrastructures pour accueillir les stations de traitement de boues de vidange. On a fait quelques investissements à ce niveau mais ce n’est pas suffisant. Il n’y a que les villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso où nous avons des stations de traitement de boues de vidange » indique-t-il avant de reconnaître que la route est encore longue.

«Cela demande beaucoup d’efforts et de ressources, que ce soit matérielles ou financières», confie-t-il. Ainsi après Bobo, ce sont les acteurs de la gestion des boues de vidange de Ouagadougou qui bénéficieront d’une formation en début du mois de mai 2023.

Chantal Sanou, Bobo»

Burkina Demain

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