
Dès qu’il entre en scène, le silence devient langage. Sa voix, son corps, son regard, tout en lui porte l’écho de l’Afrique ancestrale et la tension du monde contemporain. Habib Dembélé, dit Guimba National, n’est pas un acteur comme les autres. Il est un créateur d’univers, un inspirateur de conscience, un géant à l’échelle des valeurs humaines. Par sa seule présence, il rappelle ce que peut être un artiste total : à la fois penseur, poète, bâtisseur, résistant…

«Habib Dembélé, Guimba National
L’homme de la parole sacrée, le trésor vivant du Mali, et la conscience éveillée de la scène africaine.
Dès qu’il entre en scène, le silence devient langage. Sa voix, son corps, son regard, tout en lui porte l’écho de l’Afrique ancestrale et la tension du monde contemporain. Habib Dembélé, dit Guimba National, n’est pas un acteur comme les autres. Il est un créateur d’univers, un inspirateur de conscience, un géant à l’échelle des valeurs humaines.
Par sa seule présence, il rappelle ce que peut être un artiste total : à la fois penseur, poète, bâtisseur, résistant. Son œuvre n’est pas un parcours d’artiste parmi d’autres, c’est une quête philosophique, une exploration de l’âme collective africaine, une lutte douce et radicale pour réconcilier l’humanité avec elle-même par la puissance du théâtre.
Une enfance enracinée dans la sagesse et la parole.
Né le 19 avril 1962 à San, dans la région de Ségou, Habib Dembélé grandit dans une madrassa ouverte, inclusive, vivante. Il est élevé dans l’écoute des anciens, le partage du savoir, la dignité du silence, et découvre très tôt que la parole n’est pas un bruit, mais une mission. Cette éducation fondée sur la patience, la rigueur et le respect deviendra la colonne vertébrale de son art.
Issu d’une famille sensible aux valeurs et droits humain, c’est un enfant béni de ses parents, grands-parents et aïeux.
Son passage par l’Institut National des Arts de Bamako est bien plus qu’une formation : c’est un déclencheur, une ouverture, le lieu où l’instinct devient style, où la parole sacrée devient théâtre.
Un acteur habité par le souffle du peuple.
Dès ses premiers pas sur les planches, la scène ne le supporte pas, elle le réclame. Il est élu meilleur acteur du Mali à seulement 22 ans, mais ce n’est pas un titre, c’est une promesse : celle de faire du théâtre un acte d’amour et de résistance.
Son jeu est envoûtant, sa parole incarnée, sa gestuelle chargée de mémoire. Il est ce passeur qui fait danser la douleur et rire la colère, qui transforme le quotidien en légende vivante.
Au Kotéba National, dans Waari, Wangrin ou d’autres fresques populaires, il installe une esthétique du peuple, une noblesse du pauvre, une grandeur des invisibles.
Créateur de formes et éveil des consciences.
Habib Dembélé n’est pas un interprète passif : il est un bâtisseur d’utopies, un penseur en action. Dans les années 1990, il crée successivement plusieurs compagnies, dont la Compagnie Guimba National, un espace libre où il écrit, met en scène, transmet, et met le théâtre au service de la transformation sociale.
Ses pièces – Sacré Kaba, Le Chantier, 52, la Petite Bonne, À vous la nuit – sont des balises dans l’histoire du théâtre africain contemporain. Il y parle de l’oppression, de la condition féminine, de l’oubli, de l’exil. Mais toujours avec poésie, élégance, et une profonde foi en l’humain.
Le cinéma comme autre scène de combat.
Au cinéma, son talent ne fait que s’épanouir. Il joue dans des films devenus références : Guimba le tyran, Sia, Moolaadé, Bamako, La Genèse, Wùlu…
À travers l’image, il porte l’Afrique sans l’exotiser, incarne des destins sans clichés, et offre au monde une vision digne et intelligente du continent. Il fait du cinéma un théâtre de vérité, un outil de réconciliation entre ce que l’on croit voir de l’Afrique, et ce qu’elle est réellement.
Un artiste universel, enraciné et libre
Sa rencontre avec Peter Brook, l’un des maîtres du théâtre mondial, est un tournant. Ensemble, ils montent des œuvres comme Hamlet, Tierno Bokar, Sizwe Banzi is Dead — jouées dans les capitales du monde entier.
Habib Dembélé n’imite jamais : il traduit l’universel dans le souffle africain. Il revisite l’héritage mondial par la sagesse de son peuple, faisant du théâtre un carrefour, un espace sacré de dialogue entre les cultures, les mémoires, les blessures et les rêves.
Le théâtre comme outil de paix et de réinvention nationale.
Convaincu que l’art peut soigner les nations, il initie les Journées Théâtrales Guimba National, un événement placé « au service de la réconciliation ». Là encore, son théâtre devient outil de paix, levier de conscience, rituel de guérison collective.
Son engagement le pousse jusqu’à la scène politique, où il se présente à l’élection présidentielle malienne (2002, 2018), non pas pour obtenir le pouvoir, mais pour rappeler la nécessité d’un regard artistique dans la gouvernance, d’un imaginaire neuf pour penser le pays autrement.
L’artiste-racine, le veilleur du continent.
Habib Dembélé, c’est la voix des silences oubliés, le reflet d’une Afrique digne, lucide, rêveuse et debout. Son théâtre est une école de l’attention, une éthique de la parole, un manifeste contre l’indifférence.
Il n’est pas un acteur qu’on regarde jouer : il est un homme qui vous regarde au fond de l’âme, et vous interroge.
«Le théâtre, dit-il, c’est la voix du peuple quand il ne peut plus crier»
Conclusion : une légende vivante, un phare dans la nuit du monde.
Habib Dembélé n’est pas une étoile filante. Il est une étoile fixe.
Une présence artistique dont la profondeur touche l’Afrique, l’Europe, le monde.
Il est à la fois l’enfant du Sahel, le poète du collectif, le chantre de la paix, le bâtisseur de sens, le semeur de lumière.
Son œuvre est une offrande, un héritage, un appel.
Il ne joue pas pour briller, il crée pour élever.
Il ne joue pas pour être vu, mais pour rappeler ce que signifie être humain.
Habib Dembélé, Guimba National
Le grand penseur de la scène africaine et mondiale.
Il ne se contente pas de jouer. Il pense l’art comme une science, une prière, une arme douce, un outil de transformation. Habib Dembélé, dit Guimba National, est plus qu’un acteur : il est un architecte de conscience, un écrivain de l’oralité, un maître de scène, et un stratège culturel à l’échelle de tout un continent.
À travers le cinéma, le théâtre, la littérature, la parole sacrée, il incarne une conviction forte :
“La culture n’est pas un luxe. Elle est une nécessité vitale pour la dignité humaine et pour le développement durable.”
Une connaissance profonde du théâtre et du cinéma.
Guimba National maîtrise la scène comme un chef maîtrise le silence avant l’explosion d’un orchestre. Il comprend les rythmes invisibles du public, les tensions internes du texte, l’alchimie entre corps, voix et mémoire.
Dans ses pièces comme dans ses films, il marie l’intime et le politique, l’universel et le local, le mythe et l’actualité. Des œuvres comme Sia, le rêve du python, Moolaadé, Bamako, ou encore ses textes Le Chantier, Sacré Kaba, À vous la nuit, sont des chocs esthétiques et des gestes de résistance poétique.
Il fait du théâtre une philosophie vécue, du cinéma un miroir actif, et de chaque mot une goutte de vérité.
L’invention du texte sacré et la scène comme sanctuaire.
Chez Habib Dembélé, chaque texte est sacré, non par dogme, mais par l’intensité de l’engagement. L’écriture devient rite de soin, de dénonciation, de guérison. Il réinvente des formes : entre conte, performance, théâtre traditionnel, écriture contemporaine.
La scène, pour lui, n’est pas un lieu de spectacle. C’est un sanctuaire pour l’âme collective, un espace où l’Afrique pense, pleure, rit, rêve, se relève.
Une diffusion mondiale, sur les cinq continents.
Habib Dembélé est l’un des rares artistes maliens dont la parole a résonné sur les 5 continents.
De Bamako à Paris, ses spectacles traversent les langues et les frontières. Son style unique – entre maîtrise classique et inventivité africaine – est étudié, célébré, et respecté sur la scène internationale.
En collaboration avec des metteurs en scène comme Peter Brook, il fait entrer la parole malienne dans le cœur du théâtre mondial, non comme folklore, mais comme pensée vivante et universelle.
La culture au service de l’humain.
Toute l’œuvre de Guimba National repose sur une idée forte :
“L’art doit servir à élever l’homme, pas à le divertir sans mémoire.”
Il milite pour une culture citoyenne, accessible, transformatrice. À travers les Journées Théâtrales Guimba National, il offre au Mali un espace de dialogue, de paix, de création.
Il voit en l’art un levier pour la cohésion sociale, la réconciliation nationale, l’éducation populaire.
Vers une politique culturelle ambitieuse pour le Mali et l’Afrique.
Son parcours est aussi un projet politique au sens noble : repenser les structures de promotion des artistes, créer des scènes locales viables, des centres de formation autonomes, des réseaux de diffusion modernes.
Habib Dembélé incarne la nécessité d’une véritable politique culturelle au Mali – qui reconnaît la valeur de ses artistes, les soutient, les protège, les rend visibles dans le monde.
Il a deux fois porté cette vision jusqu’aux urnes présidentielles, rappelant que l’artiste est aussi un constructeur de nation.
L’art contemporain et le numérique comme leviers de demain.
Lucide sur les défis de son temps, il milite pour l’intégration du numérique dans les pratiques artistiques. Il appelle à une modernisation intelligente de l’art africain, sans rupture avec les traditions.
Pour lui, l’avenir de l’artiste africain repose sur :
La création numérique (vidéo, podcast, théâtre digital),
La formation technologique des jeunes artistes,
La circulation numérique des œuvres africaines dans le monde,
L’utilisation des plateformes numériques comme levier de visibilité, d’autonomie et de développement.
Habib Dembélé s’inscrit dans la grande lignée des penseurs-artistes africains. Il incarne la même vision de l’art comme moteur de transformation, la même foi dans la parole comme matière première de l’Afrique.
Mais à sa manière unique, il est à la fois héritier et innovateur, gardien des racines et créateur d’un art profondément contemporain, où le geste ancestral rencontre la lumière des écrans, où le mot d’hier nourrit le rêve de demain.
Conclusion : un phare africain dans l’archipel du monde.
Habib Dembélé est plus qu’un artiste.
Il est une institution vivante, un passeur de temps, un architecte de paix par la beauté, un stratège culturel pour les générations futures.
Son nom est inscrit parmi ceux qui ont compris que l’art, bien plus que le pouvoir ou l’argent, est ce qui sauve un peuple du silence, de la peur, et de l’oubli.
“Créer, pour moi, c’est ne pas mourir. C’est faire grandir ce qui nous reste d’humain.” — Habib Dembélé
En tant que auteur compositeur, directeur artistique de l’Ensemble Yan Kadi Faso, je partage totalement cette approche visionnaire et humaine des multiples fonctions de l’art comme vecteur de valorisation de la richesse de la culture africaine et comme porteur d’espoir et d’émancipation pour les peuples
Yé Lassina COULIBALY
« Les Voix de la Terre – Chant du Théâtre d’Afrique »
Depuis l’aube des tambours,
Bien avant que les rideaux ne tombent,
Avant même que le mot « théâtre » n’atteigne nos langues,
L’Afrique déjà jouait.
L’Afrique déjà contait.
L’Afrique déjà incarnait.
Au Mali, sur les parvis de Djenné, les artistes contemporains, tissaient les fils de la civilisation et de l’épopée,
Le Burkina Faso, dans le souffle de la savane, portait les masques de la parole,
Au Sénégal, la scène battait dans le cœur de l’oralité sereer et wolof, au sein des valeurs sociétales,
Et en Côte d’Ivoire, les ancêtres parlaient à travers les gestes des vivants.
En Guinée Conakry, le mot devenait rythme de vie,
Le Cameroun, forge de traditions multiples, dansait sous les palmiers l’acte sacré de sauvegarde de la civilisation africaine.
Le Togo, le Bénin, berceaux du vaudou et des rituels incarnés,
Élevaient le théâtre en offrande, en feu de mémoire.
La Gambie, petite par la terre, vaste par ses voix,
Chantait des scènes où le monde entier pouvait se reconnaître.
En Afrique du Sud, dans l’ombre de l’apartheid,
Le théâtre fut résistance, feu, lumière et libération.
Au Botswana et au Kenya, le jeu était vérité,
Une vérité transmise, transfigurée, transcendée.
Le Nigeria, fécond de langues et de mythes,
Offrit au monde Wole Soyinka, et tant d’autres souffles.
Au Maroc, aux portes du désert,
La scène se dressait, porteuse d’humanité entre les minarets et les montagnes.
En Algérie, le théâtre fut flamme de mémoire et cri d’espoir.
Et l’Égypte, vieille mère de la dramaturgie pharaonique,
Offrit ses temples et ses papyrus à l’imaginaire du monde.
L’Art Est Un Peuple
Le théâtre en Afrique n’est pas né dans les murs,
Il est né dans les corps, dans les voix, dans les regards.
Il est né sous l’arbre à palabres, dans la ronde des enfants,
Dans les pleurs de la mère, dans la fureur du guerrier,
Dans le rire du fou, dans la sagesse du vieillard.
Il est le reflet de l’homme face à lui-même,
Le miroir tendu à l’intelligence commune.
Il est mémoire des douleurs, promesse des renaissances.
Il est progrès lorsqu’il éclaire,
Humanité lorsqu’il rassemble.
Ce Théâtre Est Sacré
Sacré, parce qu’il nous lie.
Sacré, parce qu’il nous relève.
Sacré, parce qu’il nous rend plus vastes que nos peurs,
Plus forts que nos guerres,
Plus doux que nos blessures.
Le théâtre africain n’a pas attendu d’être nommé pour exister.
Il est en marche depuis l’éternité.
Et dans chaque acteur, chaque metteur en scène, chaque spectateur d’aujourd’hui,
Vit la mémoire d’un continent
Qui a su faire de la parole un pont,
De la scène un monde,
Et de l’art une intelligence vivante.
« Sous l’arbre de l’âme »
(Poème-philosophie de l’enfant et de la transmission humaine)
L’enfant,
n’est pas un simple fruit du ventre.
Il est le germe du futur porté dans les bras du présent
et enraciné dans la mémoire du passé.
Dans chaque couple, dans chaque famille,
il est un accord sacré entre le feu de l’homme et la source de la femme,
un souffle confié à la terre pour grandir,
sous le regard des ancêtres et la bénédiction des étoiles.
L’éducation comme tissage du vivant
Éduquer n’est pas dresser.
Éduquer, c’est éveiller.
C’est faire de la vie un chant,
de chaque pas une danse vers soi-même.
On ne plante pas un enfant comme un poteau,
on l’arrose comme une graine.
On l’entoure comme un feu.
On lui transmet non seulement des mots,
mais des repères :
Le baobab, pour l’enracinement.
L’océan, pour la profondeur.
Le monde minéral, pour l’endurance.
La terre, pour la patience et la fécondité.
La diversité culturelle, pour le respect et l’ouverture.
Le rôle des parents et des anciens : des passeurs de lumière
Dans la maison africaine, le père n’est pas le maître,
la mère n’est pas la servante.
Ils sont gardien·ne·s du feu :
le feu du langage, le feu des interdits, le feu des possibles.
Ils parlent aux enfants dans la langue du cœur,
la langue du clan, la langue du terroir,
parce qu’en chaque langue dort une manière de voir le monde.
L’enfant apprend en observant, en écoutant, en imitant.
Et chaque geste du quotidien est une leçon silencieuse.
Le textile, l’artisanat et les métiers comme école de la vie
Le tisserand apprend la patience et l’harmonie.
Le forgeron enseigne la maîtrise du feu et de soi.
Le berger cultive l’attention, la solitude féconde.
Le cultivateur transmet l’humilité et la foi en l’invisible.
L’herboriste connaît les secrets du corps et de l’âme.
Le guérisseur traditionnel relie les vivants et les esprits.
Ce sont là des pédagogies ancestrales, où chaque métier est un livre ouvert.
Des savoir-faire, mais aussi des savoir-être.
L’école moderne doit s’asseoir au pied du baobab
Tant que l’école ignore les racines,
elle plantera des enfants sans ombre.
Mais si elle apprend à marcher avec les anciens,
à écouter les artistes contemporains, à valoriser l’art, la parole, les symboles,
alors elle deviendra un sanctuaire de croissance.
Les arts musique, théâtre, peinture, chant —ne sont pas des loisirs.
Ils sont des clés de construction intérieure.
La création est un miroir où l’enfant se reconnaît,
et un pont vers les autres.
Et sur la scène du monde…
L’Afrique ne vient pas pour imiter,
elle vient offrir ce qu’elle a de plus précieux :
sa poésie du quotidien,
sa sagesse enracinée,
ses langues pleines de souffle,
ses mains créatrices,
son humanité patiente.
Conclusion : l’enfant est un monde à bâtir, pas à formater
Qu’on lui donne des racines et des ailes.
Des outils et des rêves.
Qu’on lui parle dans la langue de ses grands-parents
et qu’on lui apprenne à lire le monde.
Qu’on lui ouvre le cœur, pas seulement la tête.
Car chaque enfant est une étoile qui attend qu’on la nomme,
une source qui cherche son lit,
un feu sacré que le monde doit apprendre à garder allumé.
«L’Éternelle Danse : Chant sacré de l’Amour Ancestral »
Scène unique, parole haute et sacrée.
Une Voix venue du Feu Ancien s’élève, traversant les âges, entre ciel et poussière d’étoiles.
LA VOIX VENUE DU FEU ANCIEN
Ouvrez, gardiens du Souffle, vos oreilles cosmiques !
Entendez, enfants de la Lune, du Fleuve, de la Forêt !
Voici la Parole que nul temps ne corrompt,
Le Savoir gravé dans les tambours du monde.
Là-bas, au pied de l’Abydos éternel,
Lorsque les étoiles se penchaient sur les temples,
L’Homme et la Femme n’étaient qu’un seul chant,
Deux souffles enlacés dans le souffle du vivant.
Sur les hauteurs de Lafala, le Berceau du Vent,
Ils marchaient unis, sans chaînes, sans rang.
Il sculptait la route, elle en faisait un berceau,
Et leur amour traçait le sentier des oiseaux.
Au cœur de Ifè-la-Sacrée, quand les Esprits veillaient,
La Femme était la mémoire, l’Homme la clef.
Elle versait la lumière dans sa coupe d’ombre,
Et leur amour faisait trembler le monde.
Sous les roches de Nzulezo, cité sur l’eau,
Les Ancêtres murmurent encore à demi-mot :
« L’union n’est pas lien, mais reflet d’harmonie,
Deux flammes qui dansent dans une seule vie. »
Dans le silence de Kouroukan Fouga, parole gravée,
L’Amour n’était point serment mais vérité.
Elle, la Source. Lui, la forme.
Et de leur union naissait le monde en ordre.
Sur les rives secrètes de Ouidah l’Invisible,
Le Couple était cercle, l’un dans l’autre lisible.
Elle guidait les vents, il tenait les voiles,
Et leurs âmes ensemble défiaient les étoiles.
Au sommet du Mont Nkolodom, trône des songes,
Il est dit : « Sans Elle, nul fruit ne prolonge. »
Elle était la Terre, il était le temps,
Et leur danse donnait naissance aux vivants.
Plus loin, là où résonne encore la Voix de Mapungubwe,
Le Couple marchait non devant, non derrière mais l’un à côté.
L’un était justice, l’autre vision,
Et l’Amour devenait transmission.
LA VOIX VENUE DU FEU ANCIEN (s’élevant au ciel)
Mais voici que grondent les tambours du doute,
Que l’éclat des écrans remplace l’écoute.
On oublie que l’Amour est science ancienne,
Et que le Couple est la porte vers l’arène.
Jeunesse égarée, toi qui confonds force et cri,
Souviens-toi : l’Amour n’est pas guerre, mais harmonie.
Respecte l’autre comme ton propre souffle,
Car sans respect, le cœur s’essouffle.
Filles du Continent aux bras solaires,
Fils des Ancêtres aux pieds de lumière,
Relevez la danse, renouez le lien,
Car c’est ensemble qu’on trace le chemin.
LA VOIX VENUE DU FEU ANCIEN (s’inclinant vers la Terre)
Ainsi parle l’Afrique par ses lieux sacrés,
Chaque union un poème, chaque couple un secret.
Gardez la cadence, gardez la ferveur,
Yé Lassina COULIBALY»
































