Après avoir fait poireauté le monde entier, Yahya Jammeh a finalement quitté le State House et est arrivé à l’aéroport international de Yundum où il a embarqué pour une destination, pour la Guinée équatoriale.MANSAH

Il est 21h19, ce vendredi 21 janvier, lorsque Yahya Jammeh s’envole dans la nuit de Banjul. Embarqué à bord du jet du président guinéen Alpha Condé, l’ex-autocrate gambien a mis le cap sur Conakry, laissant derrière lui un pays qu’il a dirigé d’une main de fer pendant plus de vingt-deux ans.

Une demi-heure plus tôt, il était arrivé sur le tarmac de l’aéroport avec Alpha Condé à bord d’un imposant convoi. Après avoir écouté les hymnes de leurs deux pays joués par une fanfare, les deux hommes ont remonté le tapis rouge jusqu’à leur avion. Autour d’eux, le dispositif de sécurité était rapidement débordé, alors que les dizaines de journalistes locaux et internationaux, mais aussi certains partisans de Jammeh, tentaient de s’approcher de la passerelle.

Son coran dans la main

Avant de s’engouffrer dans l’appareil, l’ancien homme fort de Banjul se retourne et adresse un dernier au revoir, son inséparable coran dans la main. Sur le tarmac, certains militaires sont en larmes.

Pour eux comme pour des milliers de leurs compatriotes, le doute n’est plus permis : Yahya Jammeh quitte le pouvoir. Il aura fallu pour cela 48h d’une ultime médiation incertaine, tendue, menée à Banjul par Alpha Condé et le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, durant laquelle la Gambie a évité de justesse une intervention militaire de la coalition de la Cedeao.

Ce départ nocturne évite au dernier roi de Banjul de subir la vindicte populaire et les huées des Gambiens remontés, dans leur grande majorité, contre leur ancien président. Banni de son pays, l’enfant de Kanilaï laisse, aussi, derrière lui un village mythique devenu l’endroit le plus craint de la Gambie où, selon la légende volontairement construite par l’homme, un camp militaire avec un impressionnant arsenal militaire est construit avec des bunkers qui mettraient l’homme à l’abri de toute attaque militaire.

Anderson Koné
Burkina Demain

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