Le chef de file de l’opposition politique a rendu public un mémorandum sur la gestion de l’an I de Roch Kaboré. Il a fait une critique, sans concession de la  » gestion brouillonne et cacophonique » du ministère des mines, de l’énergie, dénonçant . Lisez plutôt!DISSA

La gestion du secteur de l’Énergie au cours des 12 mois de ce gouvernement est la parfaite illustration de toute la gouvernance de tâtonnements et revirements décriés dans le mémorandum sur les 100 jours au pouvoir des nouvelles autorités.

L’acte 1 observé de cette gestion est l’adoption précipitée par le nouveau Ministre d’un nouvel organigramme du Département sans avoir pris connaissance des activités du secteur. Cette situation a eu pour conséquence un retard dans l’exécution de certains projets dont l’organisation et l’exécution ont été bouleversées par ce changement.

Face aux délestages intempestifs et au pic du mois de mars 2016, le Ministre en charge de l’Énergie fait une sortie très médiatisée et annonce la volonté du Gouvernement de lutter contre les délestages par la location dès fin février de groupes de 110 MW pour aider la SONABEL à passer la période chaude. Dans la précipitation, les procédures ne sont pas respectées et le dossier est recalé au niveau du MINEFID. Et pour finir, face au tollé soulevé dans l’opinion à l’annonce du coût faramineux de cette location (25 milliards de Francs CFA) et des interrogations sur « pourquoi louer un groupe et pas l’acheter », le Président Roch Marc Christian KABORE, lors de l’émission « Dialogue citoyen » le mardi 26 avril 2016, est monté au créneau lui-même pour dire que l’idée de location du groupe a été abandonnée : « La première idée qui a été de louer le groupe, c’est une idée que nous n’avons pas suivie. Nous ne l’avons pas suivie parce que ça coûte cher ».

Dans le même temps, un processus de recrutement par appel d’offre de producteur indépendant thermique de 100 MW commencé en 2014 a été simplement annulé en conseil de Ministre en mai 2016, alors qu’on était au stade de dépôt des offres. Il n’y a pas eu d’explication sur cette annulation alors qu’on est en manque de puissance. Ce n’est qu’en octobre 2016, que l’appel à manifestation d’intérêt a été relancé. Deux années perdues inutilement. 

Dans ce même département, on observe qu’un appel d’offre pour le recrutement de producteurs indépendants solaires de près de 80 MW a été lancé et annulé deux fois au cours de l’année pour non-respect des procédures concurrentielles.  Au nombre des incohérences et du pilotage à vue du secteur de l’énergie, il faut noter qu’il a été créé par décret en octobre 2016 une Agence nationale pour la promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. En attendant sa mise en place, on se demande quelle articulation cette agence peut-elle avoir avec la Direction Générale des énergies renouvelables (DGER) et la Direction Générale de l’efficacité énergétique (DGEE), elles-mêmes nouvellement créées. Une agence et deux directions générales qui feraient le même travail !  Il a été adopté au cours du 2ème semestre 2016 la « Lettre de politique sectorielle du secteur de l’énergie ». Cependant, les acteurs et les PTFs attendent tous une planification claire des investissements dans le secteur de l’énergie. Là encore, on observe qu’il y a d’une part ce qui est annoncé dans le programme de gouvernement du chef de l’Etat et, d’autre part, ce qui se passe réellement, c’est-à-dire, sans fil conducteur.

On notera dans ce secteur, le démarrage de la construction de la ligne d’interconnexion avec le Ghana et de la centrale solaire de Zagtouli. Mais en réalité, ces actions sont le fruit de processus antérieurs à l’entrée en fonction de ce Gouvernement

Source: mémorandum du CFOP
Burkina Demain

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