Les chefs d'Etats de la CEDEAO semblent tous engagés dans la lutte contre le terrorisme

La multiplication, ces derniers jours des attaques terroristes dans la zone des trois frontières Burkina- Mali- Niger, est une menace à tout l’édifice sécuritaire en Afrique de l’Ouest dont font partie ces 3 pays sahéliens. «Et la CEDEAO dans tout ça ? », se sont légitimement demandé beaucoup de citoyens de la région, puisque cette CEDEAO qui est prompte à des sanctions à l’encontre des Etats en cas de coup d’Etat, se fait moins sentir lors des attaques terroristes meurtrières, alors qu’il n’y a pas pire atteinte aux processus démocratiques des Etats que ces tueries terroristes de masses.

Dans son communiqué relatif à la dernière attaque terroriste au Burkina Faso ayant fait 80 morts civils et militaires, le président de la Commission de la CEDEAO Jean Claude Kassi Brou indiquait que sa Commission se tenait aux côtés du gouvernement du Burkina dans la guerre contre le terrorisme

Dans son communiqué relatif à la dernière attaque terroriste au Burkina Faso ayant fait 80 morts civils et militaires, le président de la Commission de la CEDEAO Jean Claude Kassi Brou indiquait que sa Commission se tenait aux côtés du Gouvernement du Burkina dans cette guerre et réaffirmait son engagement pour l’accompagner dans cette lutte, faisant référence à un plan d’actions régional de lutte contre le terrorisme dont la mise en œuvre diligente devrait permettre de contenir le phénomène.

Mais, de quoi s’agit-il ? Il s’agit en clair du «plan de mise en œuvre de la stratégie de la cedeao pour la lutte contre le terrorisme» dont Burkina Demain a pu consulter.

Ledit plan est bâti sur trois piliers. Le premier est relatif à la prévention du terrorisme dans la région et énonce clairement le rejet total du terrorisme. «Chaque État membre doit rejeter sans ambiguïté et sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations indépendamment du lieu où il peut se produire ou de l’individu ou du groupe d’individu ayant commis l’acte de terrorisme, considéré comme une infraction pénale grave et chaque Etat doit  mettre en œuvre une politique de tolérance zéro contre le terrorisme», indique-t-on au niveau de ce pilier destiné à la prévention du terrorisme dans la région.

La batterie d’actions prévues par la CEDEAO visent entre autres à :

-éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme ;

-renforcer la coopération en matière de renseignements opérationnels et d’alerte précoce ;

-empêcher les terroristes d’accéder à l’espace régional, aux moyens et aux capacités techniques nécessaires à leurs opérations ;

-prévenir l’extrémisme et la radicalisation.

Pilier 2: la poursuite des acteurs terroristes

Les chefs d’Etats de la CEDEAO semblent tous engagés dans la lutte contre le terrorisme

Le pilier 2 du plan de la CEDEAO est axé sur la poursuite judiciaire des acteurs terroristes dans la région. A ce titre, tous les Etats membres de la CEDEAO doivent «signer, ratifier et/ou adhérer et mettre en œuvre efficacement les instruments juridiques régionaux, continentaux et internationaux sur la lutte contre le terrorisme».

Aussi, les Etats membres sont exhortés à «devenir de toute urgence partie à tous les protocoles et conventions de la CEDEAO, de l’Union africaine, des Nations unies et à tout autre texte universel en matière de lutte contre le terrorisme»

En outre, les Etats membres ont l’obligation de «prendre toutes les mesures législatives, exécutives et judiciaires nécessaires afin de bien intégrer dans le droit interne et faire appliquer les dispositions des instruments précités».

Par ailleurs, il est prévu la mise en place au sein de la Commission de la CEDEAO d’un répertoire d’assistance technique antiterroriste pour permettre aux États qui en ont besoin de recevoir une assistance technique, ainsi qu’un mécanisme de surveillance  de la mise en œuvre efficace des engagements pris grâce à la création et à la mise à jour régulière d’une liste des États respectant tous les instruments juridiques régionaux, continentaux et internationaux.

La reconstruction : 3ème pilier du dispositif régional anti-terroriste

La reconstruction constitue le troisième pilier du dispositif anti-terroriste de la CEDEO.  «Promouvoir les droits des victimes du terrorisme, y compris celles qui sont directement ou indirectement touchées par les conséquences du terrorisme, et s’assurer que leurs préoccupations soient prises en compte ; les fonds saisis ou récupérés devraient être distribués aux victimes ou à leurs familles ; offrir d’autres formes d’assistance aux victimes, notamment des soins médicaux et une aide à la réinsertion sociale», sont entre autres les actions envisagées au niveau de ce 3ème pilier.

On le voit, le plan de mise en œuvre de la stratégie de la cedeao pour la lutte contre le terrorisme est ambitieux. Mais, il urge à présent au regard de la multiplication des attaques terroristes dans la région, de passer à son application. Son application devrait permettre de juger davantage de son efficacité, de l’adapter à l’épreuve du terrain.

Martin Philippe

Burkina Demain

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