A l'ouverture ce lundi matin à Abidjan de la COP15

Après New Delhi (Inde) en 2019, c’est Abidjan, la capitale économique ivoirienne, qui abrite du 9 au 20 mai 2022 la quinzième Convention des nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). C’est le président ivoirien, Alassane Ouattara qui a prononcé l’allocution d’ouverture de cette COP15 en présence de plusieurs de ses pairs.

C’est le président ivoirien, Alassane Ouattara qui a prononcé l’allocution d’ouverture de cette COP15 en présence de plusieurs de ses pairs

C’est parti pour la quinzième Convention des nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). «Sécheresse et Restauration des Terres, dans le cadre de la 15e Session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification». C’est le thème de cette COP15 dont l’ouverture à Abidjan ce 9 mai 2022 a enregistré la présence de plusieurs chefs d’Etat, à la satisfaction d’Alassane Ouattara, président hôte.

Discours plein d’engagements et d’espoir du président Ouattara

C’est d’ailleurs au président ivoirien que tout l’honneur est revenu de prononcer le discours d’ouverture de cette COP15. Un discours plein d’engagements et d’espoirs d’ADO vis-à-vis de son peuple confronté au problème de désertification, mais aussi vis-à-vis des autres peuples qui font face à la même réalité.

Abordant la situation de son pays, le président Ouattara a dressé ce constat : «la désertification et la sécheresse touchent 60% du territoire national et 90% de sa partie septentrionale, et bouleversent profondément les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, socles de l’économie nationale. Ces fléaux constituent également une menace pour notre sécurité énergétique et sanitaire, et, à long terme, pour la paix».

Même sombre tableau, s’agissant de la situation planétaire : «la dégradation des sols affecte 52% des terres agricoles, menaçant ainsi l’existence de 2,6 milliards de personnes qui dépendent directement de l’agriculture ; la désertification et la sécheresse causent la perte de 12 millions d’hectares chaque année ; soit près de 23 hectares par minute ; la dégradation des terres affecte directement 74% des personnes pauvres dans le monde (…) le désert progresse de 5 km, chaque année, dans les zones semi-arides d’Afrique de l’Ouest».

«Nos peuples fondent beaucoup d’espoir sur nous. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres !», a exhorté le chef de l’Etat ivoirien. Et de rappeler  à juste titre que le présent sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement les politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse ; à un moment où les économies sont fragilisées par les impacts de la COVID-19, et subissent, de plein fouet, les effets de la guerre en Ukraine, «avec son lot de hausses des prix des denrées alimentaires et de l’énergie».

Sommet de l’espoir et de la mobilisation collective avec l’Initiative d’Abidjan

Pour le président hôte, ce Sommet d’Abidjan doit être celui de l’espoir, de la mobilisation collective des États et des partenaires au développement, en faveur des initiatives de restauration des terres et de reconstitution du patrimoine forestier de nos pays.

«Nous devons utiliser toutes les ressources de nos Conventions pour répondre aux besoins alimentaires et faire face au stress hydrique, toujours croissants, d’une population mondiale en constante augmentation, qui atteindra 9,7 milliards d’individus, en 2050. Cet accroissement de la population, notamment en Afrique, exercera une pression additionnelle sur les ressources naturelles telles que les terres, les forêts et les sources d’eau», a soutenu Alassane Ouattara.

Et de lever un coin de voile sur l’ambitieux programme dénommé «L’Initiative d’Abidjan » ou « Abidjan Legacy Program» élaboré par son gouvernement en réponse aux défis de la sécheresse et de la restauration des terres. «Ce programme dont la vocation est de permettre à la Côte d’Ivoire d’intégrer dans ses stratégies de développement, les approches de gestion durable des sols et de restauration de nos écosystèmes forestiers fortement dégradés, nécessitera, pour sa mise en œuvre, la mobilisation de 1,5 milliard de dollar US, au cours des cinq (5) prochaines années».  «L’Initiative d’Abidjan» sera lancée au cours de cette COP15.

Sa mise en œuvre effective viendra en renfort à d’autres initiatives internationales, à l’image du projet de la Grande Muraille Verte, dont l’objectif est de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées, en Afrique, sur une bande de 8000 km, au Sud du Sahara. Un projet de plus grande envergure impliquant une dizaine de pays africains de l’ouest, du centre et de l’est, allant du Sénégal à Djibouti en passant entre autres par le Burkina Faso, le Mali, le Nigéria, l’Ethiopie.

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

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