Parallèlement au dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila, le « Rassemblement » de l’opposition, regroupement politique rangé derrière Étienne Tshisekedi, a tenu le 4 octobre 2016, son conclave à Kinshasa. Une grande messe visant à dessiner les lignes de l’après Kabila.
etienne

Objectif : se mettre d’accord sur les positions communes quant au processus électoral en panne. Et voici les grandes ligne de ce conclave.
Pour ces forces de l’opposition, rangées derrière Étienne Tshisekedi et Moïse Katumbi, « le processus électoral est bloqué par la seule volonté de M. Joseph Kabila ». Elles reprochent, entre autres, au chef de l’État d’avoir « [confisquer] des ressources publiques à des fins partisanes » et d’instrumentaliser les forces de l’ordre et de sécurité. Et accusent le Parlement, le gouvernement, la Cour constitutionnelle, les juridictions de l’ordre judiciaire et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’être devenus des « simples bras séculiers du pouvoir en place ».

• Intensifier les actions pacifiques
Par conséquent, le « Rassemblement » promet d’«[intensifier] les actions pacifiques amorcées le 19 septembre ». Des manifestations qui avaient dégénéré en sanglants affrontements entre les militants de l’opposition et les forces de l’ordre. L’opposition demande d’ailleurs l’ouverture d’une enquête internationale pour établir les responsabilités de chacun.

• Démission des membres de la Ceni et restructuration de la Cour suprême
Tirant les conséquences du probable « glissement » du calendrier électoral, les alliés de Tshisekedi appellent aussi à la « démission immédiate des membres de la Ceni et du gouvernement pour leur responsabilité dans l’impasse électorale actuelle ».
Le « Rassemblement » accuse également Joseph Kabila de n’avoir pas joué son rôle de garant de la Constitution pour permettre la tenue des scrutins dans les délais.

• Vers l’installation d’un « régime spécial » en RDC ?
Le camp de Tshisekedi estime par ailleurs qu’il est devenu nécessaire de « définir un régime spécial devant assurer la gestion du pays de manière à organiser sans tarder les élections dans le respect de la Constitution et des normes démocratiques ». Autrement dit, le « Rassemblement » préconise une période transitoire sans Kabila à la tête du pays après le 19 décembre, date de la fin de son second mandat.
« Si par défi, il demeure, néanmoins, au pouvoir au lendemain de cette date (…), M. Joseph Kabila aura commis un parjure et une violation intentionnelle de la Constitution de la République constitutive de haute transition », selon le « Rassemblement ».
Dans cette hypothèse, ce dernier « appellera le peuple congolais à ne plus reconnaître l’autorité (…) de Joseph Kabila et à résister pacifiquement au coup d’État ainsi accompli avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle ».

• Priorité à la présidentielle et aux législatives
Contrairement au compromis trouvé au dialogue en cours à Kinshasa sur la séquence des élections à venir, le conclave de l’opposition estime lui que « la priorité doit être donnée à la présidentielle couplée, comme dans le passé, avec les législatives nationales ».
« Il n’est pas besoin de charger la barque avec trois scrutins simultanés (présidentielle, législatives et provinciales) : ce qui conduit à des délais très longs pour l’organisation de ces élections », commente Delly Sesanga.
Il faudra une inclusivité suffisante au nouveau dialogue, estime Delly Sesanga.

• Le « Rassemblement » plaide pour un « dialogue véritable, crédible et réellement inclusif »
L’opposition congolaise conduite par Étienne Tshisekedi ne ferme pas cependant la porte au dialogue avec le camp Kabila. Celui-ci comprend désormais, selon le « Rassemblement », la Majorité présidentielle et tous les autres opposants qui participent aux pourparlers ouverts le 1er septembre à la Cité de l’OUA, à Kinshasa. Vital Kamerhe y compris.

• Le profil du facilitateur
Le « Rassemblement » souhaite également un nouveau facilitateur « dont la stature internationale confère[rait] une autorité morale suffisante pour inspirer confiance aux parties prenantes (…) ».

Anderson Koné
Burkina Demain

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