Le sénat américain a confirmé mercredi la nomination de l’ex-PDG d’Exxon Mobil, Rex Tillerson, au poste de Secrétaire d’Etat de l’administration Trump. Le capitaine d’industrie réputé proche du président russe Vladimir Poutine succède ainsi à John Kerry à la tête de la diplomatie américaine.

Rex Tillerson est donc désormais la voix et le visage de la première puissance mondiale à l’international. Le sénat américain a en effet confirmé mercredi la nomination de l’ex-PDG d’Exxon Mobil au poste de secrétaire d’Etat de l’Administration Trump. La mission de ce Texan de 64 ans ne s’annonce pas des plus aisées, vu que les premières ont suscité beaucoup mécontentement aussi aux Etats que dans le monde. Plus grave, il est fait état au sein du département d’Etat d’un mémorandum signé par « environ un millier » de diplomates et fonctionnaires contestataires. Naturellement, c’est à Tillerson que revient en tant que nouveau chef de la diplomatie de travailler à apaiser toutes ces tensions.
Trump mise beaucoup sur Tillerson
« Il a quitté un très bon boulot pour (faire) ça », a indiqué Donald Trump lors d’une cérémonie de prestation de serment à la Maison Blanche, estimant qu’avec le 69e secrétaire d’Etat, « un homme respecté à travers le monde », les Etats-Unis « pourront parvenir à la paix et à la stabilité en cette époque très, très troublée ».
« Je représenterai toujours et à tout moment les intérêts de l’ensemble du peuple américain », a promis Rex Tillerson qui devrait s’adresser ce jeudi aux cadres du département d’Etat lors de son installation au 7e étage de « Foggy Bottom », ce gigantesque édifice situé au sud de Washington. Le département d’Etat, faut-il le relever, c’est le plus vaste réseau diplomatique et consulaire au monde avec ses 7quelques 70.000 employés.
Ingénieur de formation, Rex Tillerson est entré tout jeune à ExxonMobil en 1975 avant d’en gravir tous les échelons jusqu’à en devenir le grand patron de 2006 au 31 décembre dernier.Père de quatre enfants, Rex a été aussi président des scouts américains.
Saura-t-il maintenir la proximité avec Poutine
Intelligence froide, carrure imposante, voix grave et visage impassible, ce novice complet en politique avait exposé mi-janvier, durant neuf heures d’audition au Sénat, sa vision de la politique étrangère de l’Amérique. De manière inattendue, il s’était démarqué des options diplomatiques de Donald Trump, qu’il s’agisse de la Russie, de la prolifération nucléaire ou du changement climatique.
Bien que proche du président Poutine qui l’avait décoré en 2012-2013 de l’ordre de l’Amitié pour les investissements d’Exxon dans le pétrole russe, Rex Tillerson avait accusé Moscou de représenter « un danger » pour l’Europe et l’Otan. Il avait asséné que les Etats-Unis et la Russie ne seraient « probablement jamais amis ».
Des propos belliqueux qui tranchaient avec ceux laudateurs de Donald Trump qui n’a cessé de saluer « l’intelligence » du chef de l’Etat russe dont il veut se rapprocher.
A l’instar du nouveau président américain, son secrétaire d’Etat était en revanche resté évasif sur le maintien des sanctions anti-russes prises à partir de 2014 par l’administration de Barack Obama en raison du conflit en Ukraine.
En tant qu’ex-grand patron d’un géant pétrolier opérant en Afrique, Rex Tillerson devrait aussi avoir ses entrées dans certains palais présidentiels africains.
Martin Philipe
Burkina Demain