Bakyono est secrétaire adjoint chargé de l’environnement et du développement durable dans le nouveau bureau exécutif national du MPP

Bienvenue Ambroise Bakyono est membre du nouveau Bureau exécutif national du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) issu du deuxième congrès ordinaire du parti.  Il y occupe notamment le poste de secrétaire adjoint chargé de l’environnement et du développement  durable. Dans cet entretien exclusif,  l’Honorable Bakyono que l’on ne présente plus, revient  sur le déroulement de ce 2e congrès ordinaire du MPP et se prononce sur d’autres questions d’intérêt national.

Bakyono est secrétaire adjoint chargé de l’environnement et du développement durable dans le nouveau bureau exécutif national du MPP
Bakyono est secrétaire adjoint chargé de l’environnement et du développement durable dans le nouveau bureau exécutif national du MPP

Burkina Demain : Vous faites partie de ceux à qui des responsabilités ont été confiées à l’issue du 2e congrès ordinaire du MPP, puisque vous avez été désigné secrétaire adjoint chargé de l’environnement et du développement  durable. Comment appréhendez-vous cette nouvelle responsabilité ?

Bienvenue Ambroise BAKYONO : C’est avec joie et humilité que je reçois cette nouvelle responsabilité au sein du BEN (ndlr ;  Bureau Exécutif National) du MPP. En rappel, j’étais le secrétaire adjoint chargé de l’énergie et des TICs du bureau précédent. Je suis simplement heureux de la confiance renouvelée à ce niveau stratégique  de mon parti.

Que comptez-vous faire pour assumer pleinement la mission ?

Dans la structuration de notre BEN, nos secrétariats sont dits secrétariats techniques. Cela veut dire que le parti attend de notre secrétariat  une contribution technique, voire innovante dans la politique sectorielle de ce pan important de notre économie.Au risque de me répéter, je vais me consacrer un peu plus à ce domaine, être une force de propositionstout en contribuant à la mise en œuvre  réussie  de nos options politiques actuelles.

Revenons sur ce 2e congrès du MPP que d’aucuns annonçaient explosif. Dans quelle ambiance s’est-il déroulé ?

C’est en toute sérénité que s’est déroulé le congrès comme vous avez dû le vivre, un congrès qui fera date dans l’histoire de notre parti et de notre pays. Ce fut le congrès d’un parti où le débat est ouvert, franc et direct, parfois explosif mais toujours constructif. Je profite de cette occasion pour saluer l’esprit militant de mes camarades et féliciter tous ceux qui ont été responsabilisés par le parti en premier chef le camarade Salifou Diallo, nouveau Président du parti.

Qu’est-ce qui a concouru pour que les choses se passent aussi bien ?

C’est la conscience collective de nos grandes responsabilités devant l’histoire et les Hommes. Nous sommes désormais un parti au pouvoir et nous savons que le peuple burkinabè attend beaucoup de nous.

Vous qui êtes de l’intérieur du parti, avez-vous par moment eu ce sentiment de rivalités, comme on le disait, entre les premiers responsables du MPP ?

Pas du tout.

Donc, pour vous, tout ce qu’on a pu dire sur les divergences de vue entre Roch, Salif et Simon n’est que pure invention ?

Je vous répète qu’au MPP le débat est ouvert, franc et direct. Chacun exprime librement et  de façon contradictoire ses opinions et les décisions sont prises après qu’on ait écouté tout le monde. Il est reconnu de tous, que le Président du Faso SEM. Roch Marc Christian quoi que Président de tous les Burkinabè est le leader naturel de notre parti le MPP. Ceux qui s’attendent à une implosion du MPP peuvent toujours attendre longtemps.

Comment avez-vous vécu les affaires de millions ou de tablettes dans lesquelles le Parlement a été impliqué ces derniers ?

Pouvons-nous vraiment parler d’affaires ? C’est une incompréhension que nous avons assumé. En ce qui concerne les tablettes, il a été clairement établi qu’aucun député n’a reçu des tablettes d’un opérateur privé. Le circuit du don est connu de tous. Force est de reconnaître que, bien queles députés Burkinabè ne roulent pas sur l’or, je ne pense pas qu’on puisse corrompre un député burkinabè avec un don de cinq cent mille francs ! Cependant face à l’émoi et à la réprobation suscité par ce don nous avons retourné purement et simplement les tablettes à qui de droit.

Pour ce qui est de l’argent, je puis vous dire qu’à l’Assemblée nationale, nous avons un souci de transparence et cela a guidé le Président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo, que je salue au passage pour son courage politique, à faire l’annonce publique de la mise à disposition de cette somme aux députés. Cela dit en passant, c’est une pratique ancienne dans bon nombre de pays de tradition démocratique, qui contribue à aider le député dans son rôle d’acteur social. Le député est l’objet de nombreuses sollicitations aussi diverses que continues qui dépassent largement ses capacités financières ! Que faire ? Objectivement, il faut revoir le statut du député burkinabè et cela sans passion et sans tabou dans la cadre global de la volonté de transparence dans la gestion des fonds publics. Je suis prêt au débat sur cette question.

Justement, qu’est-ce qui pourrait être envisagé comme solution sur la question ?

Mais, regrettez-vous quand même ces situations qui ont quelque peu nui à l’image de l’institution parlementaire et partant, du parlementaire ?

Oui, bien sûr ; il y a eu globalement une mauvaise communication autour de ces sujets. En tout état de cause, c’est à l’Assemblée nationale de se faire comprendre, et cela nous devons l’assumer. Nous y travaillons et pour preuve vous avez vu bon nombre de députés aller en séance de redevabilité. Pour ma part, je me suis acquitté de ce devoir à deux reprises déjà en moins d’un an de mandat.

Pouvez-vous nous préciser votre idée sur le statut du Député ?

Il est difficile d’ouvrir un débat aussi important au détour d’une interview sans être sûr de l’épuiser au risque de ne pas être bien compris. Cependant il faut dire qu’un député burkinabè ne peut pas vivre uniquement de ses émoluments ; Or, à l’exception de certaines professions, la loi lui interdit d’exercer une autre activité pour éviter les conflits d’intérêt ou du trafic d’influence. Que faire ?

Vous êtes député MPP du Sanguié où votre parti est en concurrence avec d’autres formations comme la NAFA ou le CDP. Comment se porte votre parti dans la zone ?

C’est un abus de langage de parler de député du Sanguié, même au niveau protocolaire cette erreur est de mise. Il n’y a pas de député d’une province, tout député est un élu national.  Ceci étant dit, je suis député élu dans la circonscription électorale que constitue la province du Sanguié, et dans leSanguié mon parti a gagné un siège de député sur deux (2). Par contre, mon parti contrôle sept (7) communes sur dix (10) dont le chef-lieu de province qu’est Réo. Nous sommes donc statistiquement de nos jours, la première force politique dans le Sanguié.

Quelle appréciation faites-vous de la cohabitation au sein des exécutifs communaux de la province, surtout au moment où des conseils municipaux ont été dissouts pour difficultés de fonctionnements ?

J’en ai une bonne appréciation, je pense que c’est une bonne chose. Cela est signe de vivacité démocratique et une obligation de prise en compte d’opinions plurielles sur les questions de développement. Je souhaite que nos exécutifs locaux adoptent la démarche consensuelle comme mode principal d’action.

Cette question pour terminer : que pensez-vous de la question de l’évacuation sanitaire du Gal Djibrill Bassolé ?

Il faut respecter la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice. Il faut faire confiance en notre justice et l’aider à vider rapidement le lourd passif de dossiers pendants devant elle tout en améliorant ses performances en termes de célérité. Le peuple burkinabè doit aller de l’avant.

Entretien réalisé par Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

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