Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba

Au Burkina, la polémique sur les chiffres au vert (6,2% de taux croissance économique en 2016) avancés par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, lors de son discours sur la situation de la Nation, est loin de s’estomper. Pire, elle s’est même amplifiée au point d’entraîner d’autres interrogations.

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba ce 14 avril 2016 à l’Assemblée nationale

Le Premier Paul Kaba Thiéba, lors de son discours sur la situation  de la Nation ce vendredi 14 avril à l’Assemblée nationale, déclare :«l’économie du Burkina Faso se porte de mieux en mieux depuis 2016. En effet, la croissance économique est repartie à la hausse en 2016 avec un taux de progression du PIB réel de 6,2% contre 4% en 2014 et 2015. Cette performance économique retrouvée est le signe que le Burkina Faso a emprunté désormais le sentier d’une croissance forte, inclusive et durable objectif prioritaire de mon gouvernement. Je peux donc vous affirmer que notre pays redémarre».

Belle annonce, certes, mais elle ne fait pas l’unanimité. Si certains parlementaires de la majorité appellent à une compréhension du chef du gouvernement qui fait là  preuve d’un optimisme, les parlementaires de l’opposition ne l’entendent pas de cette oreille. Ils accusent le Premier ministre de vouloir ainsi infantiliser le peuple avec ces chiffres qui sont, dit- ils,  en déphasage avec la réalité. Ablassé Ouédraogo de la CODER et de Burkina Autrement lui parle purement et simplement de «fabrication de chiffres» et même de « faux chiffres ».

La polémique va  au-delà des camps politiques avec la société civile qui se signale avec de nouveaux chiffres qui tendraient à confirmer les allégations de l’opposition. Invité ce dimanche à un débat à la télévision BF1, c’est l’analyse politique et acteur de la société civile Siaka Coulibaly qui a avancé ces nouveaux chiffres qu’il aurait glané sur le site de la Banque mondiale. Selon ces chiffres, l’économie burkinabè a régressé en 2016 par rapport 2015. Le revenu par tête d’habitant serait ainsi passé de 700 dollars à 650 dollars. Finalement, qui dit vrai ? Le Premier ministre a-t-il surévalué le taux de croissance économique en 2016 ?

Et l’on devrait en savoir davantage auprès du Groupe de la Banque mondiale qui s’apprête à présenter ce mercredi 19 avril par visioconférence sa publication semestrielle «Africa’s Pulse», qui analyse les tendances économique du continent africain. Wait and See, comme disent les Anglais.

Philippe Martin

Burkina Demain

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