Il a vécu, gouverné en révolutionnaire et il sera jugé en révolutionnaire

Thomas Sankara dont le procès, de son assassinat le 15 octobre 1987, s’est ouvert ce lundi matin devant un tribunal militaire à la salle des Banquets de Ouaga 2000 ; a vécu, gouverné en révolutionnaire et a été assassiné en pleine Révolution burkinabè dont il était le leader.

Aujourd’hui, avec le désistement des généraux assesseurs Bayala et Ouédraogo, à l’ouverture du procès pour raison de santé et de proximité avec certains accusés, ; l’on s’achemine vers une autre révolution : la possibilité pour des militaires moins gradés burkinabè de juger des accusés plus gradés.

A l’ouverture du procès Thomas Sankara ce lundi 11 octobre 2021 à la salle des banquets de Ouaga 2000

Dans les normes de la justice militaire, le fait est assez rare pour ne pas être souligné. Il s’agit de la possibilité dans ce procès Thomas Sankara qui s’est ouvert ce lundi 11 octobre 2021 à Ouagadougou, de voir des militaires moins gradés juger des accusés plus gradés, à l’image notamment du Général Gilbert Diendéré.

En effet, les généraux Hioua Brice Bayala et Nazigouba Ouédraogo qui avaient été désignés pour être assesseurs aux côtés du juge principal, ont désisté pour raison de santé et de proximité pour certains accusés. Du coup, le tribunal désireux de progresser dans ce procès longtemps attendu (34 ans), devrait passer outre et désigner des assesseurs non généraux.

En tout cas, au sein de la grande muette burkinabè où les généraux se compte au bout des doigts, ce n’est pas facile d’en trouver qui répondent aux exigences d’objectivité du procès.

Il a fallu descendre jusqu’au grade de capitaine pour boucler l’équipe du tribunal. Capitaine : c’est à ce grade aussi que Thomas Sankara a été porté aussi à la tête du Comité national de la révolution (CNR). Et si on avait tenu compte du principe du plus gradé, il n’aura pas été président du CNR.
En cela, la logique révolutionnaire est respectée : n’est pas leader révolutionnaire qui veut, mais qui peut. De même, ne juge pas dans un procès du nom de leader de révolution qui on veut ou que la règle veut, mais qui peut.

Christian Tas

Burkina Demain

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