Dans le cadre de son engagement à toujours créer le débat sur des questions essentielles, le Rassemblement de intelligences pour la souveraineté de l’Afrique (RISA) a organisé ce samedi 7 octobre 2023 à Ouagadougou un grand panel sur la problématique du rôle de l’intellectuel dans une société en crise comme le nôtre. Panel modéré par le Dr Boukary Nébié, enseignant-chercheur.
Idrissa Ouédraogo, expert en communication ; Adama Siguiré, écrivain et consultant ; Firmin Diallo, ingénieur informaticien et économiste et Dr Zacharia Soré, sociologue et enseignants chercheur. Ce sont les animateurs du grand panel organisé ce samedi 7 octobre 2023 à Ouagadougou par, le Rassemblement de intelligences pour la souveraineté de l’Afrique (RISA), fidèle à son engagement à toujours contribuer à l’animation du débat public sur des questions essentielles du pays.
«La souveraineté s’affirme par la communication»
Thème central : «L’intellectuel dans une société en crise». C’est Dr Boukary Nébié, enseignant-chercheur et secrétaire de la RISA qui a assuré la modération de ce grand panel qui aura tenu toutes ses promesses.
Décortiquant le sous-thème ‘’Communication et souveraineté de nos Etats », Idrissa Ouédraogo a insisté sur l’importance de la communication dans l’affirmation de la souveraineté d’un Etat dont l’existence repose avant tout sur des éléments comme le territoire, la population, un gouvernement. Selon ses explications, des éléments comme le drapeau, l’hymne national et tous les autres symboles étatiques relèvent éminemment de la communication et sont des actes de la communication, de la publicité.
«L’intellectuel doit quitter la neutralité pour prendre position»
Dans sa communication sur le sous-thème ‘’Littérature et engagement sociétal’’, Adama Siguiré a mis en exergue la nécessité pour les intellectuels de s’engager dans un contexte de crise comme le nôtre afin contribuer à faire évoluer leur société, prenant exemple sur sa propre expérience, lui qui totalise à ce jour 11 productions littéraires. «S’engager, c’est prendre position, c’est quitter la neutralité que j’assimile à la lâcheté».
A l’écouter, ce n’est pas toujours aisé de s’engager pour l’intellectuel car il peut tantôt être adulé, tantôt être vilipendé. Mais, tout compte fait, il reste convaincu de cette nécessité de s’engager pour l’intellectuel car cela contribue à l’évolution positive de sa société. «Le faire aujourd’hui, ce n’est pas soutenir le Capitaine Ibrahim Traoré mais c’est œuvrer au développement du Burkina Faso».
«De la nécessité de libérer la parole»
Abordant sa communication sur »la sociologie de la crise sécuritaire au Burkina Faso », Dr Zacharia Soré estime que la situation actuelle est une opportunité pour la société, ses intellectuels de réfléchir pour trouver aux problèmes.
Et d’insister sur la nécessité de libérer la parole, de permettre à tous ceux ou toutes celles qui ont quelque chose à dire sur la gestion ou direction du pays, de pouvoir l’exprimer. Car, à l’entendre, les critiques traduisent un certain patriotisme et participent de la bonne gestion du pays.
Des intellectuels très actifs mais divisés pendant la Révolution d’août 1983
«Contribution de l’intellectuel dans le processus révolutionnaire 1983-1987». Du développement de ce sous-thème par Firmin Diallo, l’on retient que des intellectuels ont été actifs pendant la période révolutionnaire. Mais, ils n’ont pas fait dans l’unité, avec beaucoup de fortes oppositions entre eux et finalement les opposants à la révolution se sont imposés.
Conscient de cette expérience malheureuse, l’expert Idrissa Ouédraogo exhorte les intellectuels actuels à soutenir ensemble les autorités actuelles dans leur volonté d’affirmation de la souveraineté du Burkina Faso. A défaut, que ceux qui veulent ramer à contre-courant du mouvement, soient habités par la sagesse de s’écarter et de laisser le mouvement suivre le cours. «Car l’on ne gagne rien à appartenir à un Etat faible».
Appel à éviter le piège de la distraction sur les ‘’religions importées’’
Sur la question des religions importées que certains veulent voir combattre dans le pays, le modérateur Boukary Nébié tout comme l’expert Ouédraogo appelle à la prudence, à la tolérance et à laisser chacun pratiquer sa foi. Car, disent-ils, «il s’agit en fait d’un faux débat sur un sujet sensible et qui vise à nous distraire de l’essentiel : se mettre ensemble pour soutenir le développement de notre pays».
Bernard Bazié
Burkina Demain