Confronté à un mouvement de contestation inédit, le président zimbabwéen, Robert Mugabe, a mis ses menaces de répression à exécution : deux hauts responsables de l’Association des anciens combattants du Zimbabwe, qui avait osé critiqué le président au pouvoir depuis 36 ans, ont été arrêtés. µ
MUGABE

Douglas Mahiya, le porte-parole de l’Association des vétérans de la guerre de libération, a été arrêté mercredi soir à Harare, a annoncé jeudi un collectif d’avocats, les Avocats du Zimbabwe pour les droits de l’homme.
«Selon les informations que nous avons, la police est en train de l’inculper de subversion et d’insultes à la présidence», a indiqué le collectif d’avocats dans un communiqué.

Le secrétaire général de l’association, Victor Matemadanda, a lui aussi été interpellé, à Gokwe, dans le nord-ouest du pays et «son sort est inconnu pour le moment», selon le collectif d’avocats.
Alors que le Zimbabwe est plongé dans une crise économique catastrophique, les vétérans de la guerre d’indépendance, qui étaient des piliers du régime, avaient publié la semaine dernière une déclaration choc, dénonçant l’attitude «dictatoriale» de M. Mugabe et jugeant que son parti, la Zanu-PF, avait «lamentablement échoué à résoudre les problèmes économiques» du pays.

Il avaient prévenu qu’ils ne soutiendraient pas M. Mugabe lors de la présidentielle de 2018, à laquelle il compte se représenter.

Déjà en proie à une contestation vigoureuse de la société civile, le président Mugabe avait menacé mercredi les anciens combattants critiques.

«Quand nous aurons découvert qui ils sont, le parti prendra des mesures disciplinaires à leur encontre. La punition sera sévère», avait-il prévenu lors d’un discours devant des milliers de ses partisans réunis au quartier général de son parti.

Agé de 92 ans, Robert Mugabe dirige d’une main de fer le Zimbabwe depuis l’indépendance du pays en 1980. Son régime réprime régulièrement toute opposition.

Il est cependant fragilisé depuis plusieurs semaines par une série de manifestations, sans précédent depuis des années, pour protester contre la crise économique. Environ 90% de la population active zimbabwéenne travaille dans le secteur informel et le gouvernement manque de liquidités pour payer à temps militaires et fonctionnaires.

Anderson Koné
Burkina Demain
Source: AFP

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