La Cour constitutionnelle est en train d’instruire les recours déposés suite à la réélection contestée d’Ali Bongo. Avec un verdict attendu d’ici au 23 septembre, la présidente de la Cour constitutionnelle Marie-Madeleine Mborantsuo, âgée de 61 ans, détient les clés du dénouement de la crise post-électorale.
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Ce ne sera pas faire offense à Marie-Madeleine Mboranstuo que de rappeler ce qui est sur la place publique à Libreville : elle a été la maîtresse d’El Hadj Omar Bongo avec qui elle a eu trois enfants. Ali Bongo est donc le demi-frère de ses trois enfants. L’un deux, Fabrice Andjoua Bongo, homme d’affaires, représentant au Gabon de la marque Volvo et dont le principal client est la Cour constitutionnelle, il occupe aussi les fonctions de directeur général adjoint du contrôle financier au ministère du budget et sans omettre qu’il est l’un des demi-frères d’Ali Bongo – actuel président du Gabon.

Jean Ping, lui, est l’ancien compagnon de Pascaline, la fille aînée d’Omar Bongo. Ali Bongo et Jean Ping, deux anciens beaux-frères.

Lors des élections de 2009, la Cour avait rejeté les onze requêtes en annulation déposées par l’opposition. « Nous étions là dans une succession de père en fils, dit un politologue, synonyme de stabilité et de continuité. Paris voyait cela d’un bon œil ».

Mais 2016 n’est pas 2009, le PDG est affaibli, de nombreux anciens caciques ont claqué la porte et la communauté internationale demande impartialité et transparence. « Cette femme est l’homme le plus puissant du Gabon. Même le Palais craint ses décisions… », déclare un diplomate.

Marie-Madeleine Mboranstuo est née à Franceville dans la province du Haut Ogooué, elle fut dans sa jeunesse l’ambassadrice de la beauté altogovéenne « la miss Haut Ogooué ».

Elle est titulaire d’une maîtrise en Droit obtenue à l’Université Omar Bongo ainsi que d’une maîtrise en Fiscalité et Droit Constitutionnel, obtenue cette fois-ci à l’Université de Paris II Panthéon Sorbonne puis couronnée par un Doctorat d’Etat en Droit soutenu à Aix-en-Provence, en France.

Magistrat hors hiérarchie de l’Ordre Financier, on la retrouve après ses études au ministère de la Planification où elle occupe la fonction de Conseiller du Ministre. Puis, elle devient présidente de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême qu’elle dit avoir mise en place.

Membre du parti démocratique gabonais (PDG ) au pouvoir, elle participe à titre à la conférence nationale de 1990 et devient 1991 la 1ère président de la cour constitutionnelle poste qu’elle occupe d’ailleurs sans interruption jusqu’à nos jours.

La miss veuve de la CC a été 1er vice-présidente du tout premier Comité International de Bio éthique créé par l’UNESCO et aussi présidente de l’association des Cours Constitutionnelles des pays ayant en partage l’usage du français.

La miss veuve de la CC est la propriétaire du très chic lycée privé international « Berthe et Jean » situé à Essassa, à 27 km à l’est de Libreville d’une capacité de 600 élèves selon la lettre du continent.

Et aussi « peut on entendre » dans le commérage de ses compatriotes du pays que le siège actuel de la cour constitutionnelle serait un de ses bâtiments qu’elle ferait payer à l’état un loué…

Et voici comment elle appréciait les recours introduits au lendemain de la présidentielle de 2009 dans une interview accordée à « Gabon Libre » « Ce n’est pas la première fois que, à l’issue d’une consultation électorale, certains citoyens contestent l’élection soit du Président de la République élu, soit en ce qui concerne l’élection des députés à l’Assemblée Nationale ou à l’élection de tel ou tel compatriote en qualité de député, même en qualité de sénateur.

Comme ce sont des procédures qui sont tout à fait banales, ce sont des procédures justement qui sont en vigueur dans un État de droit démocratique, certains compatriotes candidats à la dernière consultation électorale ont bien voulu soumettre certaines requêtes devant la Cour. Celles-ci ont été examinées par les magistrats rapporteurs.

Dans certaines d’entre elles, les requérants avaient sollicité le recomptage des voix. Ce à quoi la Cour a répondu positivement. En les invitant à désigner des huissiers pour pouvoir suivre le déroulement de ces recomptages de voix. Pour des raisons qui sont les leurs, à la dernière minute, ils ont estimé qu’il n’était pas nécessaire d’y désigner leurs huissiers.

Mais toujours est-il que la Cour a procédé à ce long travail de recomptage des voix, de vérification des procès-verbaux, des feuilles de dépouillement et des feuilles d’émargement. Ce qui nous avait pris sept jours et sept nuits. Nous rentrions chez nous à trois heures, voire quatre heures du matin, pour reprendre ce travail dès neuf heures.

C’est pour vous dire que les membres de la Cour et ceux qui les assistent dans cette mission avaient mis suffisamment du temps pour pouvoir confirmer, après naturellement examen des pièces communiquées par les partis, après examen des moyens de défense soulevés aussi bien par les parties requérantes que défenderesses, les membres de la Cour ont rendu donc cette décision qui a confirmé l’élection du Président de la République.

Lequel a été installé dans ses fonctions, comme vous le savez, à la Présidence de la République ».

Anderson Koné
Burkina Demain
Source: Gabon Libre

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