Le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, Maïza Sérémé et le commissaire du gouvernement du Tribunal militaire de Ouagadougou, Alioun Zanré, ont animé une conférence presse, ce mercredi 14 septembre 2016 à Ouagadougou, en vue de faire le point du traitement judiciaire des dossiers liés à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch manqué de septembre 2015.
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A en croire le procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance (TGI), Maïza Sérémé, le TGI a été saisi par six des cabinets d’instruction de sa juridiction pour des poursuites contre X pour « assassinat et meurtre et recherche de cause de la mort».

Cela étant, Mdme Sérémé a révélé qu’aucune aucune inculpation n’a été faite jusqu’à ce jour, même si, a-t-elle avancé, des témoins et certaines victimes ont été auditionnés. Le problème, « ’il n’y avait pas de la collaboration ni de la coopération avec les autorités de la place « . Autres difficultés, l’occupation des différents postes par les forces de maintien de l’ordre, l’identification des responsables de chaque unité, l’identification et l’adresse des victimes blessées, l’obtention des certificats médicaux et des actes de décès, la non-comparution de certaines personnes convoquées.

A propos, l’on a appris que l’ancien premier ministre de la transition, Yacouba Isaac Zida, a refusé d’être auditionné: « La commission est passée par le ministre de la défense, elle n’a pas pu l’entendre. Par sa boite mail, elle n’a pas pu l’entendre. Par convocation par voie d’huissier, le général Zida n’a pas répondu ».
Sa foi, c’est le lieutenant-colonel Zida, alors chef des opérations du Régiment de sécurité présidentielle (RSP, qui menait les opérations. Sans compter qu’ à partir du 2 novembre 2014 où il a pris le pouvoir, il y a eu encore des tueries et des blessés.  » S’il doit répondre, il va répondre devant le juge d’instruction et peut-être devant la Haute cour de justice si sa responsabilité est engagée », a-t-elle martelé.

Toutefois, elle a dit que les juges d’instruction ont glané des informations, grâce à la commission d’enquête, qui ont permis de connaitre la position de chaque unité dans la ville de Ouagadougou et même d’identifier certains auteurs qui ont eu à tirer sur des gens .

Quant au dossier relatif au putsch manqué, le commissaire du gouvernement, Alioun Zanré a dit que le procès ne pourrait pas se tenir en octobre 2016 comme initialement prévu, à cause des conseils d’un inculpé pourvu en cassation sur l’arrêt d’irrecevabilité prononcé par la Chambre de contrôle de l’instruction rejetant sa demande de retrait des écoutes de leurs transactions dans les pièces de la procédure. Il va falloir désormais attendre le délibéré de la Cour de Cassation avant d’en décider, a-t-il poursuivi.

Le bilan de l’instruction du coup d’Etat des 16 et 17 septembre se présente comme suit : 85 inculpés dont 39 en détention préventive, 34 en liberté provisoire, 10 en fuite (ils font l’objet de mandats d’arrêts internationaux), 29 témoins et 275 parties civiles entendus.

Mathias Lompo
Burkina Demain

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