Ibrahim Boubacar Kéita, président du Mali
Nous le disions, le pouvoir de Bamako allait droit dans le mur avec son projet de nouvelle Constitution qu’il entendait valider par referendum dès le 9 juillet prochain ;  alors que le rang des opposants au projet et la liste des attentats terroristes meurtriers dans le pays ne cessaient de s’allonger,  au fur et à mesure qu’approchait l’échéance référendaire. Mais, ayant réalisé  la menace, le pouvoir malien a fini par reculer en annonçant le report à une date ultérieure de ce referendum qui continue de diviser la classe politique et le peuple malien, en ces temps de crise sécuritaire.
Ibrahim Boubacar Kéita, président du Mali
Si le report à une date ultérieure du referendum sur la nouvelle Constitution au Mali préalablement prévu pour le 9 juillet, peut satisfaire tout  le monde, les uns et les autres n’ont pas pour autant la même lecture.
Pour le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, il faut surtout y voir une preuve d’écoute de la part du pouvoir, en attendant éventuellement le moment propice pour relancer le projet. Dans l’entendement d’IBK, le report ne devrait en aucun cas être interprété comme un abandon du projet de referendum, encore moins comme un recul face aux menaces et pressions de son opposition. Une opposition qui  a sonné samedi dernier la grande mobilisation dans les rues de Bamako pour décerner un carton rouge franc au projet de réforme constitutionnelle, considéré par les opposants comme une manœuvre du pouvoir de renforcer les pouvoirs du président et de faciliter sa réélection à la présidentielle de 2018.
Se remettre dans le sens de la démocratie
L’actualité malienne de ces dernières semaines reste marquée par les attentats et la mobilisation monstre de l’opposition dans la rue
Dans la logique des opposants, ce report du referendum signifie que le pouvoir a bien compris son message. Ils espèrent que le pouvoir de Bamako va renoncer définitivement à son projet de nouvelle Constitution, qui n’est pas, disent-ils, en ce moment  une priorité pour le Mali, englué dans des problèmes sécuritaires sans précédent.
Le temps semble jouer contre IBK. Si les attentats persistent et que les opposants tiennent mordicus à leur carton rouge, ce sera très compliqué pour le chef de l’Etat malien de tenir coûte que coûte son pari référendaire. Avec tout ce qui se dit déjà, à tort ou à raison,  sur ce projet de referendum, le président gagnerait à y renoncer, vu qu’il n’y a plus assez de temps avant la présidentielle. Le report en soi est déjà un bon début pour lui de se remettre dans le bon sens de la démocratie.
Mathias Lompo
Burkina Demain

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