La force G5 Sahel comptera au final 5 000 hommes

Au sortir du sommet extraordinaire du G5 Sahel tenu dimanche dernier à Bamako, on a une vision un peu plus claire sur la force en gestation de 5 000 hommes. Le déploiement débutera entre septembre-octobre 2017 et les différentes parties réunies dans la capitale malienne (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad, Burkina Faso  + France) ont pris des engagements financiers de l’ordre de 58 millions d’euros. Mais, il semble manquer une pièce maîtresse dans ce puzzle qui se met progressivement en place : le Nigéria de Muhammadu Buhari.

L’absence prolongée du président Muhammadu Buhari pour raison de santé, se fait sentir au plus haut niveau de la coordination de la lutte anti-terroriste

Le président tchadien Idriss Déby Itno l’a abordé  dans sa récente grande interview à nos confrères du Monde, RFI et de TV5 lorsqu’il évoquait les problèmes auxquels son armée est confrontée depuis quelque temps dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. Il l’a même dit de façon crue en parlant «d’absence d’interlocuteur sérieux» du côté nigérian avec l’hospitalisation prolongée du président Muhammadu Buhari à Londres. Et le cas nigérian, devenu le ventre-mou du dispositif anti-terroriste, pourrait également se poser dans le cadre du déploiement de la force G5 Sahel contre le terrorisme dont le début est prévu dans quelques mois.

Il est vrai que le Nigéria ne fait pas partie du G5 Sahel mais il fait frontière avec deux pays  de la Coalition, en l’occurrence le Niger (plus de 1 000 km de frontière avec le géant voisin anglophone) et le Tchad. Et forcement, il faudra une certaine coordination avec le Nigéria.  Mais, comment le faire s’il n’y a pas comme dit Idriss Déby «un interlocuteur sérieux» en face. Peut-être que si Buhari était bien portant, il aurait été du sommet de Bamako, au même titre qu’Emmanuel Macron de la France. Les deux pays (France et Nigéria) ont d’ailleurs renforcé ces dernières années leur coopération dans la lutte contre le terrorisme, ce qui aurait permis à un moment donné d’enregistrer des succès. Mais, la guerre est encore loin d’être gagnée. D’où la nécessité de mobiliser toutes les synergies et forces de la région  pour se donner plus de chances de l’emporter sur les groupes terroristes.

Mathias Lompo

Burkina Demain

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