Les journalistes s'imprégnant du système de pompage d'eau à la Coopérative WenWaogo de Louda

L’énergie solaire n’est pas une fin en soi. Bien utilisée, elle est un puissant facteur d’amélioration de la productivité agricole et des conditions de vie des  femmes en milieu rural. Une vingtaine de journalistes burkinabè venus de quatre régions (Centre, Centre-Nord, Plateau Central et Nord) peuvent aujourd’hui en témoigner avec des preuves à l’appui. Eux qui ont bénéficié du 10 au 12 juin 2020 à Kaya et dans 2 villages environnants (Louda 1 et Louda 2) d’une formation théorique et pratique sur les énergies renouvelables, notamment leurs utilisations par les femmes dans l’agriculture-élevage et la transformation des produits agricoles (étuvage du riz).

Le formateur Charles Didace Konseibo déclinant aux journalistes l’objectif de la visite de terrain au centre de Napamboubou

«Les Plaques solaires nous aident énormément. Grâce à elles, nous arrivons  à avoir facilement de l’eau et la lumière pour travailler. C’est grâce encore à elles que nous arrivons à charger les portables, les batteries, bref, c’est grâce aux plaques solaires que nous arrivons à faire tout ce que nous faisons ici», a expliqué jeudi dernier Awa Sawadogo, présidente des femmes de la Société coopérative simplifiée des étuveuses du riz Wenwaogo de Louda.

Awa Sawadogo, présidente des femmes de la Société coopérative simplifiée des étuveuses du riz Wenwaogo de Louda

Mme Sawadogo répondait là à une question des journalistes qui lui demandaient à quoi leur servait l’énergie solaire. Et Rasmané Ouédraogo, chargé de projets de la coopérative de renchérir : «L’énergie solaire est très bien appréciée ici. Le solaire nous facilite les choses et nous aide à la préservation de l’environnement. Nous ne regrettons pas le choix de l’énergie solaire».

«On a toujours besoin de l’énergie à toutes les étapes de la transformation», complète pour sa part le gestionnaire Gaël Ouédraogo.

Les journalistes s’imprégnant du fonctionnement du pompage d’eau à la Coopérative WenWaogo de Louda grâce au solaire

Ainsi, grâce à un dispositif opérationnel fonctionnant à base de l’énergie solaire, les femmes de la Société coopérative simplifiée des étuveuses du riz Wenwaogo de Louda arrivent à mener à bien leurs activités de lavage, séchage, de passage à la vapeur, de triage, décorticage et de conditionnement du riz. Par semaine, elles mettent sur le marché 2 tonnes de riz étuvé pour un bénéfice de 100 000 F CFA,

Le solaire dans la production maraîchère

Aminata Toé/Karambiri, chef de projet Agriculture durable et économie sociale à l’ATAD, expliquant l’importance de l’énergie solaire dans le fonctionnement du Centre

Un peu plus tôt, les journalistes, sous la conduite de leurs formateurs que sont Charles Didace Konseibo, Yamako Soulama et Albert Nagreogo, étaient sur le site maraicher de Napamboubou ou Louda 1. Là aussi l’énergie tient une place centrale dans les activités du Centre de formation sylvo-pastoral qui les a accueillis.

«C’est le système solaire qui permet vraiment toute l’irrigation et  l’éclairage de notre Centre. Nous sommes autonomes en termes d’irrigation et d’éclairage. Même tout le village est approvisionné en eau par  la borne fontaine située à l’extérieur mais qui est alimentée en énergie par notre dispositif solaire», a confié aux  journalistes Aminata Toé/Karambiri, chef de projet Agriculture durable et économie sociale, à l’Alliance technique d’assistance au développement (ATAD).

Une cinquantaine de femmes productrices

Au sein du Centre, une cinquantaine de femmes font des produits maraichers grâce à l’irrigation rendue possible par l’utilisation de l’énergie solaire. Une partie du dispositif solaire permet de capter directement les rayons du soleil pour pomper l’eau dans des deux châteaux d’eau et l’eau des châteaux d’eau en tombant produit de l’énergie hydraulique qui permet d’acheminer dans un premier temps l’eau vers deux bassins et ensuite vers les espaces irrigués à travers des tuyaux. L’autre partie du dispositif solaire comprend 4 batteries qui stockent les rayons solaires qui serviront à pomper l’eau la nuit pour remplir les châteaux d’eau.

Créé depuis 2015 comme la coopérative WenWaogo, le Centre de Napamboubou dispense des formations à longue durée (9 mois)  et à la carte (courte durée) au profit des jeunes filles et garçons dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage.  La 6e promotion en formation longue durée comprend 16 éléments dont 5 filles et 11 garçons.

Connaissances et capacités des journalistes renforcés

La présente formation a renforcé les capacités des bénéficiaire sur la problématique, désormais ‘’ambassadeurs’’ de la cause de l’accès des femmes aux énergies renouvelables et aptes à apporter leurs concours.

«Briser les barrières : Promouvoir l’entrepreneuriat  féminin dans les chaînes de valeurs énergétiques durables grâce à des approches innovantes», pouvait-on sur une banderole.

Dans l’optique de permettre aux Hommes média d’être des acteurs clés de la question, ceux-ci ont bénéficié avant  et après les visites de terrain des communications sur plusieurs aspects de la problématique.

Charles Didace Konseibo, vice-président du Conseil d’administration de CEAS Burkina, a abordé plusieurs thématiques au cours de la formation

Charles Didace Konseibo, vice-président du Conseil d’administration de CEAS Burkina a abordé le thème des énergies renouvelables dans le développement des entreprises et les généralités sur le plaidoyer. M. Konseibo a défini le plaidoyer comme «une action qui se déroule sur une durée » et vise à changer une situation. ‘’L’objectif d’un plaidoyer doit être simple, mesurable, atteignable, réaliste et temporaire’’.

Généralités sur les  énergies renouvelables

Yamako Soungalo Soulama, responsable du département énergies renouvelables et technologies appropriées, au cours d’un de ses exposés

Yamako Soungalo Soulama a échangé avec les journalistes sur les généralités des  énergies renouvelables (solaire, biogaz, biomas) ainsi que sur celles portant sur les changements climatiques et sur les équipements d’énergies renouvelables des entreprises dirigées par des femmes. M. Soulama a également évoqué le plan de plaidoyer du projet FED qui a besoin, a-t-il dit, de l’engagement de toutes les parties prenantes pour connaître une mise en œuvre efficiente.

Les communications du  formateur Albert Nagreogo (à gauche), a porté sur les productions radiophoniques en rapport avec les énergies renouvelables

Les communications du  formateur Albert Nagreogo  ont porté sur la compréhension des concepts des énergies renouvelables en rapport avec les productions médias ; l’identification des genres radiophoniques adaptés à la production média. Ainsi, 27 sujets de productions radiophoniques langue nationale mooré  (10 micro programmes, 7 magazines et 10 tables rondes) ont été retenus à l’issue des travaux de groupes.

Salomon Nikièma, chargé de programme à Christian Aid, au cours de son exposé sur la capitalisation

Le communicateur Salomon Nikièma, chargé de programme à Christian Aid a abordé le concept de capitalisation  qui ne saurait à l’écouter, se résumer à un exercice de communication, ni à celui d’évaluation. Il est, a-t-il assuré, un processus collectif et individuel d’apprentissage orienté vers l’avenir.

Sentiments de satisfaction générale

Les journalistes bénéficiaires de la formation sont venus de 4 régions du pays : Centre, Centre-Nord, Nord et Plateau Central

Après deux jours d’échanges théoriques et un jour de sortie de terrain, les participants la présente formation des journalistes a pleinement atteint ses objectifs. En effet, initiée par Christian Aid avec le soutien financier de l’Union européenne, en partenariat avec CEAS et RMARP ; la formation avait principalement pour objectif de mieux outiller les hommes et femmes de médias sur les concepts « des énergies renouvelables/durables et entrepreneuriat féminin » en vue d’un plaidoyer pour un changement en faveur de réformes institutionnelles.

Charles Didace Konseibo s’est félicité des résultats de l’atelier de formation dans son mot de clôture

Et à écouter Charles Didace Konseibo qui a prononcé le mot de clôture et Lèbèyiri Sawadogo de Savane FM Gourcy (il s’est exprimé au nom de tous les journalistes), ce sont des sentiments de satisfaction générale qui se dégageaient au sortir de l’atelier. L’un s’est félicité de l’initiative qui a permis véritablement de renforcer les capacités des journalistes sur les énergies renouvelables ; leur impact socio-économique dans la vie des femmes en milieu rural ; l’autre a noté avec satisfecit la participation active des hommes de média tout au long de la formation, les exhortant à maintenir la même flamme lors des prochaines étapes du plaidoyer pour plus d’accès des femmes  aux énergies renouvelables en milieu rural au Burkina Faso.

Grégoire B. Bazié et Joachim Batao

Burkina Demain

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