Bajabulile Swazi Tshabalala est l'unique femme candidate à la présidence de la BAD face 4 hommes

A 59 ans, la sud-africaine Bajabulile Swazi Tshabalala est l’unique candidate au poste très convoité de Président de la Banque africaine de développement (BAD) dont les assemblées annuelles ont débuté officiellement ce mardi 27 mai à Abidjan.  Ces assemblées annuelles culmineront en effet avec la désignation du successeur du président sortant, Akinwumi Adesina, au terme de son second mandat. Et s’il y a bien une dame sur le continent qui se verrait bien dans le fauteuil présidentiel de cette première institution financière de l’Afrique, c’est sans doute la sud-africaine Bajabulile Swazi Tshabalala.

Bajabulile Swazi Tshabalala est l’unique femme candidate à la présidence de la BAD face à 4 hommes

Pour se donner les chances d’occuper le poste de président de la BAD à la suite du nigérian Adesina, la native de Soweto a pris tôt les dispositions nécessaires. Ainsi, après avoir obtenu l’aval de son pays pour sa candidature, Swazi Tshabalala n’a pas hésité une seconde à quitter ses fonctions de vice-présidente principale du Groupe de la Banque africaine de développement dès 2024.

«Suite à l’approbation par le gouvernement sud-africain de ma candidature au poste de président de la Banque africaine de développement en 2025, j’ai pris la décision de démissionner immédiatement de la Banque. Cette décision est conforme aux règles et règlements de la Banque, et vise à éviter tout conflit d’intérêt potentiel dans le cadre de ma candidature», avait-elle lors de sa démission.

Une décision qui a lui a permis sans doute de se donner tout le temps nécessaire pour préparer son dossier avec le soutien de son pays. Plus que jamais, elle doit se sentir prête pour piloter la plus puissante banque du continent, doté d’un capital de 318 milliards de dollars.

Pour autant, la bataille pour le poste ne s’annonce pas gagnée d’avance car, en face d’elle se dressent quatre hommes aussi intéressés par la charge de Président de la BAD. Comme elle, ils sont aussi compétents et rompus aux affaires économiques et financières. Il s’agit notamment du zambien Dr Samuel Maimbo, vice-président de la Banque mondiale et expert reconnu en développement économique ; du mauritanien Sidi Ould Tah, président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique ; du tchadien Abbas Mahamat Tolli, ancien président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale ; du sénégalais Amadou Hott, ancien vice-président de la BAD, chargé de l’électricité, de l’énergie, de la croissance verte et du changement climatique.

Tous ces éminents économistes ou financiers espèrent sortir du lot au soir du 29 mai prochain ; mais l’économiste sud-africaine croit aussi en ses chances de l’emporter. Pour ce faire, l’ancienne directrice générale adjointe de la Banque mondiale entend poursuivre dans le sillage des efforts du président sortant qui en 10 ans a consacré 46% des investissements aux infrastructures soit quelques 55 milliards de dollars. Dans ce domaine très crucial pour le développement du continent, Bajabulile Swazi Tshabalala entend prioriser notamment les projets de construction de routes et d’électrification en zones rurales.

Martin Philippe

Burkina Demain