Les acteurs de la société civile se sont mobilisés pour peser de tout leur poids sur les négociations de Durban
La ville de Durban en Afrique du sud, accueille depuis ce lundi 18 juillet et ce jusqu’au 22 juillet, vingt-unième la conférence internationale sur le sida.
Les acteurs de la société civile sont mobilisés pour peser de tout leur poids sur les négociations de Durban
Réfléchir sur les voies et moyens de mettre fin à l’horizon 2030 au Sida, à travers notamment l’accès du plus grand nombre de séropositifs au traitement antirétroviral et le développement de la recherche en vue de la mise sur pied éventuellement d’un vaccin efficace contre le VIH. Ces sont entre autres les objectifs de la vingt-unième conférence internationale sur le Sida qui s’est ouverte hier à Durban en Afrique du Sud.
Atteindre la cible 90-90-90
Cela revient en clair pour les acteurs de la lutte contre le VIH/Sida de fournir des efforts pour atteindre la cible 90-90-90 définie par l’Onusida en 2014 dans le but d’accroître le potentiel du traitement antirétroviral et d’aboutir à la fin de l’épidémie à l’échéance 2030. Et pour y parvenir, l’objectif est que, d’ici 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur séropositivité, 90% des personnes informées de leur statut aient accès à un traitement antirétroviral et enfin que 90 % de celles qui reçoivent un traitement n’aient plus de charges virales détectables. C’est la cible 90-90-90 . Aujourd’hui, on est encore loin du compte, avec des chiffres qui sont respectivement de l’ordre de On en est encore loin aujourd’hui puisque ces chiffres sont respectivement de l’ordre de 57%-46%-38%.
D’où tout l’intérêt de la présente conférence de Durban qui doit absolument tenir ses engagements au regard de nombreuses attentes. En 2015, dix millions de séropositifs n’avaient toujours pas accès à un traitement antirétroviral.
Burkina Demain
A l’avant dernière journée du Fasofoot, le Rail club du Kadiogo (RCK) a remporté le championnat de première division de la saison, le samedi 16 juillet 2016, grâce à sa victoire de 3 buts à 1 face aux « Fonctionnaires de Bobo-Dioulasso » (ASFB) au stade Issoufou Joseph Conombo de Ouagadougou.
La rencontre avait pourtant mal débuté pour le RCK . L’ASFB a marqué au but à la 47 e min, grâce à Issouf Zonon.
Il a fallu attendre la seconde période pour que les Faucons se remettent en ordre de marche. Ils ont bénéficié d’un penalty consécutif à un cafouillage. Ismaël Bandé ne tremble et permet à son équipe d’égaliser à la 64 e min.
Le RCK a profité pour prendre le jeu à son compte. Il est parvenu à marquer à la 72 e min grâce à un tir de To Elisée, un milieu défensif. Quelques minutes plus tard, Ouiya a assommé l’équipe visiteuse. D’une frappe lointaine, tendue, il a marqué le 3e but. La messe est dite et le championnat est plié, le RCK peut se tourner vers d’autres compétitions.
«Il faut maintenant voir comment préparer le match contre l’ASFA-Yennenga», a avancé l’entraîneur du RCK Kamou Malo. De fait, l’équipe doit affronter l’ASFA-Y en demi-finale de la coupe du Faso.
«On ne nous a pas déroulé le tapis rouge. Vous avez suivi les péripéties de ce championnat depuis la première journée. Nous avons tout bravé pour en arriver là. Je remercie les journalistes, qui ont apporté des critiques constructives et qui nous ont permis d’obtenir ce résultat», foi de Kamou Malo.
C’est la deuxième fois que le RCK est couronné depuis son premier sacre en 2005. Les Faucons empocheront la somme de 10 millions FCFA pour ce titre et ils défendront les couleurs du Burkina Faso en Ligue africaine des champions l’année prochaine.
Le président de l'ODT est le plus grand perdant de la crise
L’élection du maire de l’arrondissement 4 de Ouagadougou, censée se dérouler le samedi dernier n’a pu avoir lieu. Et pour cause, le quorum n’a pas été atteint.
Le président de l’ODT est le plus grand perdant de la crise
Ont répondu à l’appel 12 conseillers sur l’ensemble des 20. Il aurait fallu un conseiller de plus pour atteindre le quorum, avec le chiffre 13.
« Il n’y a eu qu’un seul conseiller de l’ODT qui était là. On a constaté que le quorum n’était pas atteint. Il y a eu annulation. L’article 257 a été appliqué. On nous renvoie à la décision du ministère ou au conseil des ministres. Donc on attend »», a fait savoir le conseiller CDP du secteur 18, Christian Soré.
Le Haut-commissaire de la province du Kadiogo, Moctar Zongo, l’a confirmé en indiquant qu’il va rendre compte au ministre en charge de l’Administration territoriale.
« Comme les deux tiers ne se sont pas réunis, nous comptons adresser un rapport au ministre de l’Administration du territoire qui prendra acte du fait qu’on ne peut pas mettre en place les instances du Conseil municipal de l’arrondissement 4 », a-t-il précisé.
Si cet arrondissement venait à basculer sous la délégation spéciale, c’est Anatole Bonkoungou qui serait le plus grand perdant. Lui qui est arrivé en tête de l’arrondissement 4 avec 6 conseillers et qui avaient appelé l’ensemble de ses conseillers à voter le MPP lors de l’élection du maire de la commune. Verra-t-on s’il va entériner la volonté de ses militants en rompant avec la coalition de la majorité au pouvoir pour rallier le CFOP.
La décision d'instaurer une taxe sur les importations au profit de l'UA a été prise à Kigali ce dimanche 17 juillet 2016
Les chefs d’Etat de l’Union africaine ont décidé ce dimanche 17 juillet 2016 à Kigali d’adopter le principe d’une taxe sur les importations pour financer l’UA qui est dépendante des financements extérieurs. Il reste cependant à déterminer les modalités de mise en œuvre de la mesure.
La décision d’instaurer une taxe sur les importations au profit de l’UA a été prise à Kigali ce dimanche 17 juillet 2016
C’est peut-être la base de l’indépendance financière de l’Union africaine vis-à-vis des partenaires extérieurs qui vient d’être posée à Kigali. En effet réunis ce dimanche 17 juillet dans la capitale rwandaise dans le cadre du 27e sommet de l’UA, les chefs d’Etat du continent ont adopté le principe d’une taxe sur les importations pour financer l’organisation continentale et réduire sa dépendance financière aux pays donateurs.
Cette nouvelle taxe de 0,2% doit s’appliquer à toutes les importations des 54 Etats membres de l’UA, à l’exception de certains biens de première nécessité.
Une de manne de 1,2 milliards de dollars
L’application de cette taxe sur les importations devrait permettre de générer environ 1,2 milliards de dollars. Cette manne contribuera énormément à réduire la dépendance financière de l’UA vis-à-vis des pays donateurs.
A titre illustratif, le budget 2016-2017 de l’UA s’élève à 781 millions de dollars, hors opérations de maintien de la paix. Sur cette somme, les Etats membres ne financent que 212 millions, contre 569 millions de dollars par les donateurs étrangers (Union européenne, Etats-Unis, Chine, Banque mondiale), soit près de 73% du budget.
Progression de la contribution des Etats
L’on note une progression de la contribution des Etats membres au budget, passant de 131 millions de dollars en 2015 à 212 millions de dollars en 2016. Cette amélioration de la contribution des Etats est due au nouveau barème de contribution adopté en 2013 et couvrant la période 2014-2016.
Les plus gros contributeurs étant l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Egypte, le Nigéria, la Libye. Au terme du nouveau barème, chacun de ces Etats devrait contribuer au budget de 2015 pour 16 millions de dollars.
Explosion de la contribution extérieure
Dans le même temps, l’on enregistre une explosion de la contribution des partenaires extérieurs entre 2015et 2016. Cette contribution extérieure a plus que doublé passant de 225 millions de dollars en 2015 à 569 millions de dollars en 2016.
D’où tout l’intérêt de l’adoption du principe d’une taxe sur les importations pour limiter la dépendance financière. Mais, il faut arriver rapidement à déterminer les modalités d’application pour éviter que la présente mesure ne connaisse le même sort que les précédentes restées sans suite. Il s’agit notamment des taxes sur les billets d’avion, les nuits d’hôtel et les SMS dont le principe avait été adopté en 2014. Grégoire B. Bazié Burkina Demain
Laurent Bigot, ancien diplomate français devenu consultant indépendant, invite à une révision des rapports au monde pour lutter efficacement contre le terrorisme
Ceci est une chronique de Laurent Bigot publiée au journal Le Monde dans son édition du 16 juillet 2016. Dans cette chronique, le consultant indépendant français analyse les tenants et aboutissants des attentats qui n’ont cessé de secouer la France, le dernier en date étant celui de Nice, perpétré le jour même de la fête nationale française, le 14 juillet. Lisez plutôt !
Laurent Bigot, ancien diplomate français devenu consultant indépendant, invite à une révision des rapports au monde pour lutter efficacement contre le terrorisme
«Attentats : repenser notre rapport au monde
La violence aveugle a encore frappé en France, à Nice. Tant de victimes qui n’ont eu qu’un tort, se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Alors que l’enquête ne fait que débuter, qu’aucune explication crédible n’est démontrée, le bal des vautours médiatiques et politiques s’est ouvert en grande pompe. J’ai tenu cinq minutes devant une chaîne d’information en continu.
Des pseudos experts se bousculaient déjà à l’antenne alors que je décelais une excitation malsaine de la part des journalistes en plateau. Lors de la finale de l’Euro de football, les 30 secondes de publicité à la mi-temps coûtaient 260 000 euros. Pour les terroristes, la publicité est gratuite, elle est offerte par les médias et la classe politique. Le président de la République a qualifié l’acte de terrorisme islamique quelques heures après le drame et plus de trente heures avant les premiers éléments sur la « radicalisation très rapide » de l’auteur de l’attentat dévoilés par son ministre de l’intérieur. Est-ce la sérénité que l’on est en droit d’attendre d’un chef d’Etat ? C’est le temps de la compassion pour les victimes avant tout. Répandre la peur, c’est le boulot des terroristes, pas des hommes d’Etat ni des médias.
La peur est devenue un business
Sur les plateaux s’empilent les supputations, se succèdent les experts de la guerre et de la peur alors que le monde a cruellement besoin d’experts de la paix. Les témoignages diffusés à l’antenne ainsi que les images confinent bien plus au voyeurisme qu’au devoir d’informer. Ce n’est plus de l’information, c’est de la mise en scène. Dans de telles circonstances, le devoir d’informer impliquerait de reléguer au second plan l’obsession de l’audimat. Il faut croire que les terroristes savent mieux profiter de nos faiblesses que nous des leurs.
La peur est devenue un formidable business. Les médias s’en donnent à cœur joie, les experts fleurissent, les politiques se prennent pour des chefs de guerre. L’hystérie a gagné notre République. Pas un homme ou une femme politique pour penser le monde différemment.
Affleurent à chaque propos la loi du talion, la loi de l’instinct animal, celui de la vengeance. Gandhi disait qu’à appliquer la loi de l’œil pour œil, l’humanité finira aveugle. Elle l’est devenue. Nous n’offrons plus que la guerre comme réponse. La même réponse que les terroristes.
Combattre le terrorisme par l’éducation
Le moine bouddhiste vietnamien Thich Nhat Hanh, dans son remarquable livre Apaiser l’esprit face à la violence, nous montre la voie : « Les racines du terrorisme sont l’incompréhension, la peur, la colère et la haine, et les militaires ne peuvent pas les repérer. Les missiles et les bombes ne peuvent pas les atteindre et encore moins les détruire. » Lorsque la Pakistanaise Malala, prix de Nobel de la paix à 17 ans et rescapée des talibans, a rencontré Barack Obama, elle lui a dit une chose : arrêtez de combattre le terrorisme par la guerre et faites-le par l’éducation et l’instruction.
Nous autres Occidentaux prétendons diffuser des valeurs universelles au monde mais la réalité est que nous avons une culture de la guerre profondément ancrée en nous. C’est la réflexion que je me suis faite lors du défilé du 14-Juillet. 80 % du défilé est consacré à la guerre. Le 14-Juillet est la fête de la nation. Si les forces armées méritent la reconnaissance de notre pays, elles ne peuvent pas à elles seules le symboliser. Pourquoi, en plus des sapeurs-pompiers, policiers et gendarmes, ne pas faire défiler des médecins, des professeurs, des infirmiers et infirmières, des assistantes sociales, des éboueurs, des jeunes, des personnes en situation de handicap et j’en passe ?
Je vous épargne aussi le côté totalement monarchique de la mise en scène dudit défilé, François Hollande étant le seul dans la tribune à avoir un fauteuil quand tous les autres officiels n’ont droit qu’à une chaise…
Quels efforts pour la paix ?
Repenser notre rapport au monde, voilà l’urgence. Mandela rappelait que les oppresseurs et les opprimés avaient un point commun : ils étaient tous privés de leur humanité. Les victimes et les terroristes sont dans le même cas. Il est vrai que regarder le monde ainsi nécessite de l’audace, beaucoup d’audace. Quand on a pour seul cap les sondages et l’audimat, alors la démagogie et le sensationnel paraissent de bien meilleurs alliés. Cette hystérie médiatico-politique diffuse la peur dans tout le pays. On peut se demander dans quelle mesure cette hystérie ne contribue pas non plus au passage à l’acte. Il serait utile de faire une pause après de tels événements pour que les médias et les politiques réfléchissent à leurs actions et discours comme antidotes à la violence. Aujourd’hui ils ne sont pas un remède mais une formidable caisse de résonance surfant sur les émotions.
Si la riposte sécuritaire est incontestablement une partie de la réponse, elle ne peut pas être mise en scène ainsi ni promue comme le cœur de l’action politique. C’est d’abord ignorer les leçons d’Afghanistan, d’Irak et de Syrie, mais ce n’est surtout pas digne de la vieille Europe qui par la voix de Dominique de Villepin en 2003 rappelait à la tribune des Nations Unies que si « l’option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide, n’oublions pas qu’après avoir gagné la guerre il faut construire la paix ».
La France a envoyé 5 000 soldats au Mali pour faire la guerre et combien de personnes pour faire la paix ? Une seule, un diplomate de renfort à l’ambassade de France… On est capable de consacrer des milliards à la guerre, des années d’opérations militaires à travers le monde mais sommes-nous capables de ces mêmes efforts pour la paix ? Il est vrai que construire la paix nécessite discrétion, humilité, persévérance et tolérance. Des qualités que je cherche toujours au sein de la classe politique française.» Laurent Bigot Le Monde
Peu avant l’attentat de Nice, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a envoyé un SMS « se félicitant de s’être procuré un pistolet 7.65 et évoquant la fourniture d’autres armes », a rapporté ce dimanche 17 juillet 2016, qui s’est appuyé sur des sources proches du dossier.
Le chauffeur-livreur tunisien de 31 ans « s’est également pris en photo au volant du camion entre le 11 et le 14 juillet » avant de l’envoyer par SMS.
Plus de 200 enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) sont mobilisés pour « identifier l’ensemble des destinataires » de ces messages, a expliqué une des sources.
La candidate de la SADC a sa vision et stratégie de la présidence de la commission de l'Union africaine
En Afrique, l’exclusion est partout et parfois elle se développe même là où l’on s’y attend le moins. La polémique suscitée autour de la candidature de Pelonomi Venson-Moitoi à la présidence de la Commission de l’Union africaine en est une parfaite illustration. Il a juste suffi que la ministre botswanaise des Affaires étrangères affiche ses ambitions pour que l’on découvre subitement que son pays, le Botswana, cet Etat modèle qui fait la fierté même du continent à bien des égards, «fait bande à part», dans le concert des nations africaines, alors qu’il est membre actif et de pleins droits de l’organisation continentale, censée promouvoir l’intégration africaine.
Dr Pelonomi Venson-Moitoi a été la première à se jeter dans la course pour la succession de Nkosazana Dlamini Zuma à la tête de la commission de l’UA
Dans la course ouverte pour la conquête de la très convoitée présidence de la commission de l’Union africaine qui pourrait connaître son dénouement lors du présent sommet de Kigali ; la candidate Pelonomi Venson-Moitoi a encore ses chances. Cela pour plusieurs raisons.
D’abord, Pelonomi n’a pas été surprise de la passe que tente de lui faire la présidente sortante de la Commission, Nkosazana Dlamini Zuma. Elle devrait être bien au courant des intentions de Mme Zuma de quitter la tête de la commission et se préparait en conséquence à lui succéder. Ce qui a permis sans doute à Pelonomi de se présenter rapidement en véritable successeuse de Nkosazana Dlamini en dévoilant dans de très brefs délais sa vision et son plan pour l’Union africaine. Une vision qui ne s’écarte pas de la stratégie adoptée sous Mme Zuma pour sortir à moyen et long terme le continent de l’ornière. Il s’agit l’agenda 63 dans lequel la ministre des affaires étrangères du Botswana inscrit entièrement ses ambitions pour l’Union africaine.
Ensuite, la candidature de Venson –Moitoi a cet avantage d’être adoubée par la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Avec ces atouts de départ, sans aucune autre candidature déclarée, Pelonomi Venson-Moitoi était naturellement très confiante quant à ses chances d’occuper le prestigieux poste. Mais, c’était sans compter avec les manœuvres déstabilisatrices. Très vite naît en effet une polémique autour de sa candidature et qui enfle au fil des semaines pour rendre problématique ses chances d’accéder à la présidence de la Commission de l’Organisation. Depuis lors, deux autres candidatures, notamment celles de l’ancienne vice-président ougandaise, Speciosa Wandira Kazibwe ; et du ministre des Affaires étrangères de la Guinée équatoriale, Agapito Mba Mokuy, ont été enregistrées. En outre, d’aucuns n’hésitent pas à évoquer l’hypothèse de prolongation du processus avec la possibilité d’admettre d’autres candidatures plus relevées.
Accusé de «faire bande à part»
Pour tenter de démonter la candidate Pelonomi, et susciter d’autres candidatures, les opposants, vont prendre pour cible son pays, le Botswana, accusé de «faire bande à part», c’est leur expression, en Afrique, c’est-à-dire de n’avoir pas été un acteur majeur du panafricanisme. Il est vrai que le Botswana n’est pas membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), mère de l’UA, parce que tout simplement le pays n’était pas encore indépendant en 1963 ; mais tenir de tels arguments, c’est occulter tout ce que représente ce pays pour le continent et son organisation.
Le Botswana est en effet membre fondateur de l’Union africaine et participe régulièrement à ses instances. La contribution du Botswana au budget de l’UA est bien plus importante que celle de la plupart des pays qui tentent aujourd’hui de torpiller la candidature de sa ressortissante.
En plus, ce pays, à bien des égards, a fait et continue de faire la fierté de l’Afrique. En termes de gouvernance politique et de démocratie, le Botswana est toujours un exemple. Depuis son indépendance le 30 septembre 1966, le pays a connu plusieurs changements à la tête de l’Etat sans heurts, suite à des élections transparentes et équitables.
Un modèle de gouvernance économique pour l’Afrique
La candidate de la SADC a sa vision et stratégie de la présidence de la commission de l’Union africaine
Sur le plan de gouvernance économique, le Botswana reste également un modèle pour l’Afrique, voire le monde.
En effet, le Botswana est le pays qui a connu la plus forte croissance au monde entre 1966 et 1999 (9% en moyenne annuelle), principalement grâce à l’exploitation du diamant, découvert en 1971, dont il est le premier exportateur mondial en valeur (28% du total mondial, 87% des recettes d’exportation du pays et 45% des revenus de l’Etat). C’est le seul pays d’Afrique et de l’océan Indien, avec Maurice, à être passé, en 1994, du statut de « pays moins avancé » à celui de « pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure ». Le revenu par habitant, qui avoisinait les 70 dollars (USD) en 1966, s’élève à 7240 USD aujourd’hui (et au double en parité de pouvoir d’achat).
Le Botswana, grand exportateur de diamant, fait partie des rares pays africains à ne pas connaître la malédiction des richesses naturelles. Jamais, les Botswanais ne se sont fait la guerre pour les revenus de l’exportation de leur diamant. Sur le plan social, le Botswana demeure un bon élève avec des investissements conséquents et massifs dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Dans le rapport PNUD 2014 sur l’Indice de développement humain, le Botswana ( 106e sur 188 ) était le troisième pays subsaharien le mieux classé, juste derrière l’Ile Maurice et les Seychelles. L’indice de la perception de la corruption de Transparency International (2015) classe le Botswana 28e sur 168 pays. Et ce n’est pas pour rien que l’ex-président du Botswana, Festus Mogae, a été désigné lauréat en 2008 du prix Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance.
Des facteurs en faveur de Pelonomi Venson-Moitoi mais…
Ces facteurs ci-énumérés devraient, en principe, peser en faveur de la candidature de Pelonomi Venson-Moitoi. Car, ce que l’Afrique a plus besoin aujourd’hui pour aller de l’avant, c’est bien ces facteurs de démocratie, de la bonne gouvernance économique et sociale dont a fait preuve le Botswana et partant, sa candidate. Faut-il le rappeler, cela fait une quinzaine d’années que Mme Venson-Moitoi, formée aux Etats-Unis, exerce des fonctions gouvernementales à Gaborone.
Mais, hélas, en Afrique, quand il s’agit de pourvoir à des postes de responsabilités, les gens n’ont pas souvent d’yeux pour ce genre de faits. Sans arguments, beaucoup préfèrent se rabattre sur l’exclusion qui, heureusement, ne devrait pas pouvoir prospérer dans le cas de la candidate du Botswana. Ce pays, qu’on le veuille ou non, a montré son intérêt pour l’intégration africaine. La preuve, le Botswana abrite, en plus d’être membre à part entière de l’Union africaine, le siège de la SADC qui est une composante importante de l’Union africaine. Certains vont même jusqu’à évoquer l’attachement du Botswana à la Cour pénale internationale et d’autres des barrières linguistiques pour justifier l’hostilité vis-à-vis de la candidature de Mme Venson-Moitoi. Tout cela semble absurde. Comme un seul Etat peut décider du maintien des autres à la CPI et même si Pelonomi était élue présidente de la Commission de l’UA, elle n’a aucun pouvoir pour décider à la place du président de la conférence des chefs d’Etat de l’Union et encore moins à la place du collège des chefs d’Etat de l’organisation continentale. Tout cela n’est ni moins, ni plus qu’un faux procès à Pelonomi Venson-Moitoi.
Bref, quoi qu’il en soit, après cinquante années d’existence, il est temps pour l’Union africaine, d’établir des bases claires et inviolables pour le renouvellement de ses instances dirigeantes de sorte à éviter les polémiques déshonorantes pour le continent. A l’image de ce qui se passe à l’Union européenne, où les renouvellements des instances dirigeantes se font systématiquement sans heurts. Cela permettra à l’organisation continentale de gagner du temps et de s’attaquer aux vrais problèmes de l’Afrique : pauvreté, analphabétisme, sous-développement.
Le Cadre de concertation nationale des Organisations de la société civile (CCNOSC) a organisé, ce 16 juillet 2016 à Ouagadougou, un panel sur les questions d’actualité brûlantes.
Abordant le premier thème: » Le passage à la cinquième République », Abdoul Karim Sango, a tenu à faire remarquer qu’elle est controversée, mais qu’un courant, resté dans la dynamique de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 exige une nouvelle Constitution. Arguant qu’il est partisan de ce courant, il a laissé entendre : »Si on veut tuer l’ordre ancien, il faut tuer la Constitution de la quatrième République.
De ses explications, le passage à la quatrième République entérine les recommandations du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), du Cadre de concertation et des réformes politiques (CCRP) et du collège des sages. Sans compter, a-t-il ajouté, que la Constitution actuelle est devenue un « document vulgaire », après neuf modifications.
Abdoul Karim Sango a alors proposé que la nouvelle loi fondamentale reflète « notre histoire, notre identité et notre rêve commun »; « On ne doit plus maintenir les chefs traditionnels dans la politique politicienne. On doit les mettre au dessus de la compétition politicienne partisane », a-t-il souhaité.
Selon lui, la nouvelle loi doit être rédigée pour le Burkina de demain et elle doit transcender les intérêts momentanés, claniques. Ainsi, a-t-il appelé, à un rééquilibrage des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Pour finir, il a proposé que la nouvelle Constitution soit adoptée par voie parlementaire, compte tenu du marasme économique et de l’éventualité de la faiblesse de la participation des électeurs à ce scrutin. Acclamation du public!
Le deuxième thème, portant sur » Le phénomène des Kolwéogo », a été abordé par le contrôleur général de police, Thomas Dakouré. Il a fait savoir qu’il y en a deux types: ceux qui existent depuis les années 90 et ceux qui ont émergé en 2015, suite à un drame intervenu dans la famille du chef du village de Kassamkandé, dans la province du Bazèga.
Parlant de ces derniers, organisés pour pister et traquer les délinquants, M. Dakouré a avancé que les Kolwéogo ne connaissent pas » les délais de prescription, ni de liberté provisoire, ni même de non lieu ».
« Autant on peut comprendre la soif de justice, autant on ne peut pas comprendre les dérives constatées dans leurs actions », a-t-il soutenu, en déclarant que la sécurité reste du domaine exclusif de l’Etat qui a décidé d’en partager avec la population, mais cela doit se faire dans le respect des lois.
A l’entendre, le gouvernement va poursuivre la sensibilisation des associations de Kolwéogo, appelées à se faire connaitre et encadrer par les éléments de la police et de la gendarmerie.
Quant au troisième point à l’ordre du jour, il n’a pu être réellement débattu à cause de l’absence remarquée du représentant des syndicats de magistrats.
Présent au panel organisé par le Cadre de concertation nationale des Organisations de la société civile (CCNOSC), ce 16 juillet 2016 à Ouagadougou, le conseiller du président du Faso, Mathias Tankoano, a réagi à la proposition de Abdoul Karim Sango qui a souhaité l’adoption de la nouvelle Constitution par voie parlementaire.
M. Tankoano a indiqué, avec force, quelque soit le coût du référendum, étant évalué à 4 milliards par Sango, la nouvelle Constitution sera adoptée par voie référendaire. De son avis, le président du Faso n’a pas choisi des experts, comme l’ont fait certains de ses homologues de la sous-région, pour proposer un projet à soumettre à l’approbation du peuple. Mais, il s’est engagé à réunir toutes les sensibilités autour du projet pour y parvenir.
« Il faut saluer le mérite du chef de l’Etat pour cela », a-t-il avancé.
Se prononçant sur la question des Kolwéogo, voici ce qu’il a dit: « Nous allons les démanteler de façon intelligente, sans qu’il y ait morts d’hommes ». A l’en croire si le gouvernement l’avait tenté plus tôt, il y aurait pu avoir des pertes en vies humaines, les Kolwéogo, armés de fusils, ne se seraient pas laissés désarmer par les forces de l’ordre et de sécurité.
Les épisodes dramatiques comme celui qui s'est récemment déroulé à Juba, ne font pas honneur à l'Afrique
C’est ce dimanche 17 juillet 2016 que s’ouvre à Kigali, au Rwanda, le 27e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine. Les participants à ce rendez-vous de Kigali ne pourront pas faire l’impasse sur certains sujets récurrents, notamment la paix, les conflits, la démocratie sur le continent.
Nkozana Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’Union africaine
«2016 : Année africaine des droits de l’homme, avec un accent particulier sur les droits des femmes». C’est sous ce thème que se tient depuis le 10 juillet le vingt-septième sommet de l’Union africaine à Kigali, au Rwanda. La question des droits de l’Homme, reste une préoccupante majeure pour le continent. En effet, peut-on parler de respect des droits de l’Homme au Soudan du Sud où des milliers de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins du fait des violences politiques de ces derniers jours ? Peut-on parler de respect de droits de l’Homme au Burundi où la députée Hafsa Mossi a été sauvagement abattue en pleine rue par des inconnus ? Assurément, non.
Aujourd’hui encore, bon nombre de citoyens dans plusieurs pays africains aspirent à jouir de leurs droits civiques, politiques et socioéconomiques. Ces aspirations sont souvent difficiles à satisfaire à cause des conflits, qui résultent parfois de l’absence ou du refus de la démocratie, comme c’est le cas au Burundi. Conséquence : Des problèmes de conflits consécutifs à des déficits démocratiques se sont toujours posés à chaque sommet de l’Union africaine.
Le cas burundais figurait déjà au menu du 26e sommet de l’UA à Addis Abeba en fin janvier. Devant la tergiversation des chefs d’Etat à trancher sur le problème, une délégation de haut niveau de l’organisation avait même été dépêchée à Bujumbura pour tenter sans succès de ramener le président Pierre N’Kurunziza à la raison, lui qui s’était arrangé contre vents et marrées pour se maintenir à la tête de l’Etat, réprimant toute opposition ou contestation à son maintien au pouvoir. Cela au mépris des accords de paix d’Arusha, des dispositions constitutionnelles burundaises et des mises en garde de la communauté internationale.
Les épisodes dramatiques comme celui qui s’est récemment déroulé à Juba, ne font pas honneur à l’Afrique
Sur le dossier du Soudan du Sud, la présidente de la Commission de l’UA a déjà donné de la voix depuis Kigali, qualifiant la situation de «totalement intolérable», mais il y a peu de chance que son volontarisme soit suivi d’effet lorsque les chefs d’Etat se retrouveront ce 17 juillet, surtout que le calme est revenu à Juba.
Au-delà des conflits de déficit démocratique, il y a la lutte contre le terrorisme qui est devenue ces dernières années une problématique récurrente aux sommets de l’Union africaine. Que ce soit les chebab en Afrique de l’Est ou les éléments Islamique au Maghreb en Afrique de l’Ouest, ils sont devenus de réelles menaces à la stabilité et la paix des pays et des régions. Malheureusement, l’UA n’a pas encore véritablement su y apporter les réponses adéquates.
Mais, quoi qu’il en soit, il est temps, pour l’organisation continentale, de prendre des mesures, ne serait-ce qu’à titre préventif, pour résoudre efficacement ces problématiques sécuritaires et conflictuelles qui contribuent à freiner l’élan du continent vers le développement.
Un engagement résolu de l’Union africaine dans ce sens, suppose la promotion sans exclusive de la démocratie qui passe forcément par le respect des constitutions et du principe de l’alternance à la tête des Etats membres. Grégoire B. Bazié Burkina Demain