Sur cette question des revendications syndicales le président de l'Assemblée nationale ne semble pas avoir été entendu par le monde syndical

Les revendications syndicales faisaient partie des points sur lesquels le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, s’était un peu attardé dans sa réaction après le discours le 14 avril dernier du Premier ministre Paul Kaba Thiéba sur la situation de la Nation. Le président Diallo a déploré clairement la tendance de l’exécutif à céder à chaque fois que les syndicats haussaient le ton. Et le chef de Parlement avait essayé à sa façon de mettre le holà, en annonçant la préparation d’une proposition de loi qui devrait permettre d’encadrer le droit de grève. Mais, au vu de ce qui se passe, l’on ne peut pas dire que Salif Diallo ait été vraiment entendu par les syndicats qui sont loin d’avoir cessé leurs revendications.

Sur cette question des revendications syndicales le président de l’Assemblée nationale ne semble pas avoir été entendu par le monde syndical

Les premiers à avoir rompu la sorte de trêve que le chef du Parlement avait voulu ainsi instauré, ce sont les membres du Syndicat autonome des agents du trésor qui ont décrété plusieurs jours de grève. Le secrétaire général de ce syndicat, Séini Kouanda laissera même entendre que Salif Diallo était mal placé pour apprécier leurs revendications.  Ensuite, les agents du ministère des infrastructures se sont signalés.

Le clou de cette remontée en puissance des revendications syndicales est intervenu ce 1er mai avec la participation de plusieurs dizaines de syndicats à la traditionnelle manifestation de la fête du travail. Alors que le gouvernement pense avoir fait beaucoup pour satisfaire les doléances des travailleurs qui doivent à présent cesser de revendiquer et se remettre au travail pour créer des richesses à mêmes d’être redistribuées à la hauteur des attentes des travailleurs ; les organisations syndicales par la voix de leur président du mois Yamba Georges Koanda assurent que le problème est dû au fait que le gouvernement ne tient pas ses engagements. Bassolma Bazié de la Confédération générale du travail va plus loin en parlant du refus du gouvernement.

Les mouvements syndicaux déterminés dans leurs revendications

L’on semble assister à un dialogue de sourd. Et l’on se demande si le Conseil national de concertation récemment créé et  dont a fait cas le ministre de la fonction publique Clément P. Sawadogo lors de sa réception du cahier de doléances ce 1er mai,  pourra aplanir toutes les divergences et instaurer la confiance à même de contribuer à calmer le front social. Un front social que même le holà du tout-puissant président de l’Assemblée nationale n’a apparemment pas réussi à calmer. Après le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, il ne reste que le président du Faso pour tenter de calmer ce front social. Mais, d’aucuns voient déjà au nouveau Conseil national de concertation un moyen possible de contourner cette éventualité pour éviter que chaque revendication sociale,  comme on l’a vu avec les magistrats qui ont eu gain de cause, se termine à Kossyam.

Olivier Sewa

Burkina Demain

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