Les Etats du G5 Sahel doivent se préparer à mettre la main dans la poche pour la mise sur pied de la force
Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a finalement adopté ce mercredi à New York une résolution sur le déploiement d’une force anti-terroriste dans le Sahel. Mais, cette résolution, bien que votée à l’unanimité des membres du Conseil, ne délivre pas pour autant un mandat en bonne et due forme  à la force attendue de 5 000 hommes.
Le Conseil de sécurité s’est contenté de saluer la mise sur pied de la force
A y voir de près, cette résolution adoptée ce mercredi par le Conseil de sécurité de l’ONU sur le déploiement d’une force anti-terroriste de 5 000 hommes dans le Sahel, permet juste de sauver les apparences. La résolution salue le déploiement de la force mais ne lui donne pas un mandat. Ce n’est pas ce que les Etats du G5 Sahel (Mauritanie, Niger, Mali, Tchad, Burkina Faso) attendaient de l’ONU. Ce qu’ils attendaient, c’était  un mandat robuste avec tout le nécessaire, surtout l’argent. Ce n’est pas non plus ce que la France de Macron leur avait promis, elle qui a accepté de porter le projet au Conseil de sécurité. Face à l’opposition des Etats-unis qui menaçaient de bloquer la résolution, la France a fini par lâcher du lest en édulcorant le texte, ce qui a permis l’adoption de ce mercredi, sans triomphalisme.
Fini les parapluies sécuritaires onusiens
Avec l’adoption de cette résolution, personne ne perd la face. Macron et la France auront  quand même obtenu quelque chose de l’ONU pour le G5 Sahel et les chefs d’Etat de la région ne l’en voudront lors du sommet de Bamako du 2 juillet 2017. Les chefs d’Etat qui comptaient beaucoup sur un mandat robuste du conseil de sécurité, pourront eux aussi dire qu’ils ont obtenu quelque chose. C’est mieux que rien. Même si dans les faits, leur situation ne change pas avec cette résolution. L’ONU ne leur ayant pas délivré un mandat en bonne et due forme, ils ne  peuvent pas attendre des financements de l’ONU pour la mise sur pied de cette force. Ils bénéficient juste du soutien moral de l’ONU.
Les Etats du G5 Sahel doivent se préparer à mettre la main dans la poche pour la mise sur pied de la force
C’est justement ce que voulaient les Américains qui depuis l’avènement de Donald Trump appellent à une réduction des dépenses des opérations de maintien de la paix des Nations-Unies dont Washington est le plus gros contributeur. Trump est resté ici logique dans sa démarche de politique étrangère. Il ne pouvait pas d’un côté  demander aux Européens dans le cadre de l’OTAN de participer aux dépenses de leur défense et de l’autre, s’engager à prendre en charge les dépenses de sécurité des Sahéliens. Chaque pays doit participer à la prise en charge de sa sécurité et de sa défense. Avec Trump, fini donc les parapluies onusiens en matière de sécurité. Cette résolution appelle à plus de responsabilité de la part des Etat du G5 Sahel qui doivent aussi en plus des hommes, mettre la main à la poche pour boucler le budget nécessaire à la mise sur pied de la force en question.
 Mathias Lompo
Burkina Demain

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