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 «Les attaques terroristes en Côte d’Ivoire ne sont guère un épiphénomène»

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«C’est un véritable coup de semonce. En attaquant la Côte d’Ivoire et le Benin, les terroristes affichent clairement leurs ambitions.  Étendre leurs tentacules jusqu’en Golfe de Guinée pour s’offrir davantage d’opportunités. La dynamique expansionniste est en marche. Les États concernés doivent entreprendre des actions énergiques. Toute inaction ou laxisme  n’apportera que l’eau au moulin des groupes terroristes», Jérémie Yisso Bationo, enseignant chercheur à Ouagadougou.

«Attaques terroristes en Côte d’Ivoire : Il ne s’agit guère d’un épiphénomène

C’est un véritable coup de semonce. En attaquant la Côte d’Ivoire et le Benin, les terroristes affichent clairement leurs ambitions.  Étendre leurs tentacules jusqu’en Golfe de Guinée pour s’offrir davantage d’opportunités. La dynamique expansionniste est en marche. Les États concernés doivent entreprendre des actions énergiques. Toute inaction ou laxisme  n’apportera que l’eau au moulin des groupes terroristes.

L’alerte avait été lancée début février. Bernard Emié, patron du renseignement extérieur français évoquait un « projet d’expansion » d’AQMI vers le golfe de Guinée, en particulier la Côte d’Ivoire et le Bénin. Aussitôt dit, aussitôt fait pourrait-on dire. En effet dans la nuit du dimanche au lundi 29 mars, deux attaques visant des forces de défense dans le Nord ont eu lieu à intervalles très courts.

La première attaque a été menée à Kafolo entre minuit et une heure du matin dans la nuit de dimanche à lundi. Selon l’armée, elle aurait été perpétrée par une soixantaine de terroristes lourdement armés. Presque simultanément,  la deuxième attaque est survenue à Kolobougou, situé à 60 km au nord-ouest du département de Tehini faisant frontière avec le Burkina Faso. Un gendarme y a été tué.

Dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, une attaque contre l’armée ivoirienne s’était produite à Kafolo, dans laquelle 14 soldats avaient été tués. Cette attaque n’avait pas été revendiquée. La Côte d’Ivoire avait été frappée une première fois par une attaque terroriste en mars 2016, dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan. Des assaillants avaient ouvert le feu sur la plage et des hôtels, faisant 19 morts.

Outre l’attaque de Grand-Bassam en mars 2016, la nébuleuse terroriste avait enlevé des touristes français dans le nord du Bénin après avoir assassiné leur guide, en mai 2019. Du côté ivoirien, le doigt accusateur est pointé contre le prédicateur radical Amadou Koufa, chef de la katiba de Macina implanté dans le centre du Mali et appartenant au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance du Sahel affiliée à Al-Qaïda. L’an dernier, il a appelé tous les « Peuls », et notamment ceux de Côte d’Ivoire, à rejoindre son groupe.  

Le ver est dans le fruit…

 Selon International Crisis Group,  la contagion de la crise sahélienne au Burkina Faso représente un facteur potentiel de régionalisation de la violence car elle facilite considérablement la progression des groupes armés vers le sud côtier. Le Burkina occupe en effet une position géographique centrale en Afrique de l’Ouest.

Partageant des frontières avec le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo, le pays fait la jonction entre le Sahel et le Golfe de Guinée. Sa relation avec ses quatre voisins méridionaux est aussi ancrée dans l’histoire, la démographie, l’économie et la politique. Le Burkina constituait un rempart, un verrou pour les pays du  Golfe de Guinée. Mais le terroristes ont réussi à s’ y implanter. Ils peuvent ainsi mieux se projeter vers le sud côtier et bénéficier, pour ce faire, de l’appui de réseaux humains, religieux, routiers, commerciaux et criminels très denses et établis de longue date. Les groupes armés terroristes  trouvent par exemple dans les nombreuses mines d’or artisanales du Burkina une source de financement potentielle.

Ces sites sont reliés aux pays côtiers, principale voie de commercialisation de leur production. Dans les sites aurifères, artisanaux ou industriels, des pays du Golfe de Guinée, ces groupes peuvent notamment se procurer des détonateurs pour leurs bombes artisanales. Il ne faut donc point se faire d’illusions.  Le ver est dans le fruit avec ces incessantes attaques terroristes. En réalité, les terroristes sont dans une logique d’extension et de conquête territoriale. Pour ces groupes, l’ouverture de nouveaux fronts méridionaux dans le Nord des pays côtiers offre bien des avantages. Prolongement du Sahel, ces zones frontalières ont d’abord un intérêt pratique, pouvant servir de base arrière pour le repos et la logistique.

L’extension et la dispersion géographique des attaques permettent par ailleurs aux groupes terroristes de mettre les forces régionales et internationales à l’épreuve en les poussant à s’éparpiller. Cela s’inscrit dans la stratégie de déconcentration qu’ils ont adoptée en 2013, lorsque l’opération française Serval les a chassés des villes maliennes qu’ils occupaient. Ils ont depuis lors cherché à investir les espaces ruraux abandonnés par les États et fragilisés par les tensions locales, en particulier ceux situés dans les zones frontalières.

La poussée actuelle vers le Golfe de Guinée semble s’inscrire dans le prolongement de ce mouvement de dispersion de l’ennemi et de pression sur des espaces frontaliers fragiles. Une tendance générale se dessine depuis plusieurs années au niveau du Golfe de Guinée : le fossé se creuse entre les zones septentrionales et l’État central, tandis que le littoral, au Sud, tend à aimanter l’essentiel du développement et de la modernité économique.

Ce phénomène est par exemple flagrant au Ghana. Environ un quart de la population de ce pays vit sous le seuil de pauvreté. Mais la pauvreté touche 70% de la population au Nord, en dépit d’efforts entrepris par l’État ghanéen. Selon la Banque mondiale, la situation est similaire en Côte d’Ivoire, où « le Nord et le Nord-Ouest du pays sont plus pauvres (plus de 60%) que le littoral et le Sud-Ouest (moins de 40% ».

L’existence dans les pays du Golfe de Guinée de périphéries délaissées par l’État, à proximité immédiate d’une région sahélienne en crise, est particulièrement préoccupante.

Au Sahel central, la rupture avec l’État a constitué un facteur déterminant dans le basculement de certaines régions périphériques dans la violence. A l’image de ce qui se passe de l’autre côté de la frontière, au Burkina, au Mali et au Niger, de nombreuses zones du Nord des pays du Golfe de Guinée connaissent aussi des problèmes d’accès aux ressources naturelles, générateurs de conflits entre pasteurs et éleveurs, qui ont largement contribué à la montée des périls au centre du Mali et au Nord du Burkina Faso.

Repenser la stratégie de riposte régionale

Les attaques terroristes dans le nord de la Côte d’Ivoire sont un signal fort aux pays côtiers, qui doivent de plus en plus prendre au sérieux la menace. Le Togo, le Bénin, le Ghana, la Guinée, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry doivent être vigilants et se préparer à une longue guerre en renforçant la coopération militaire au niveau de tous les pays de cette région. Mais la réponse militaire ne suffira pas à venir à bout de la menace terroriste. Du reste, faute d’englober l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble, la force du G5 Sahel, qui réunit des troupes du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, semble inadéquate pour répondre aux risques de contagion régionale de la violence terroriste.

Le G5 Sahel s’est bâti sur le constat que celle-ci suivait une expansion horizontale, traversant le Sahel occidental d’est en ouest. La possibilité d’une expansion verticale de la crise n’a pas été assez prise en compte. Les différents  pays doivent travailler sur des projets de lutte contre la radicalisation, contre les inégalités et les injustices sociales, pour impliquer les populations locales dans la gestion de cette crise. Les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest doivent également s’attaquer aux vulnérabilités qui permettent aux groupes terroristes de fonctionner.

Des efforts sont nécessaires pour mieux contrôler les transferts de fonds entre les pays, renforcer le contrôle et la surveillance des frontières, améliorer la collecte et l’analyse de renseignements et s’assurer la collaboration des communautés vivant dans les zones frontalières. Le démantèlement des chaînes d’approvisionnement pourrait donner lieu à de nouvelles attaques.

Les groupes extrémistes pourraient recourir à la violence pour protéger des cachettes et sécuriser les voies de ravitaillement en s’attaquant à des postes frontaliers, qu’ils considèrent comme des obstacles à leur approvisionnement en matériel. Ainsi, afin d’obtenir le soutien des communautés locales, les stratégies visant à déstabiliser les activités de ces groupes ne doivent pas se faire au détriment des moyens de subsistance des individus et des populations qui dépendent du commerce transfrontalier.

 Jérémie Yisso BATIONO

Enseignant chercheur

Ouagadougou»

 

22e JNP : 87 acteurs distingués dans l’ordre du mérite du développement rural

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87 acteurs ont été distingués dans l’ordre du mérite du développement rural au cours de la 22e JNP à Manga

 Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a présidé ce samedi 24 avril 2021 à Manga, la cérémonie officielle d’ouverture de la 22e édition de la Journée nationale du paysan (JNP) qui a connu la décoration de 87 acteurs du monde rural.

Les plus hautes autorités lors de la cérémonie de la 22e JNP

Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation, Salifou Ouédraogo, a soutenu que les échanges dans le cadre des différentes éditions de la JNP ont permis d’initier « des investissements structurants et d’engager de grandes réformes stratégiques au profit du monde rural ».

Prenant la parole au nom des producteurs, le président de la Chambre régionale d’agriculture du Centre-Sud, Eric Zougmoré a salué l’institutionnalisation de la JNP qui est selon lui, << une bonne initiative qui permet aux acteurs du monde rural d’exposer leurs préoccupations au président du Faso >>.

87 acteurs ont été distingués dans l’ordre du mérite du développement rural au cours de la 22e JNP à Manga

Le représentant par intérim de la FAO au Burkina Faso, Ibrahim Abdoul Nasser a félicité le gouvernement burkinabè pour son engagement et sa détermination à apporter des réponses appropriées aux différentes préoccupations des producteurs.

Il a rassuré les autorités et les producteurs « du soutien indéfectible » des Nations unies à travers la FAO dans la lutte pour la sécurité alimentaire.

Au terme de cette cérémonie, 87 producteurs et acteurs du monde rural ont été distingués dans l’ordre du mérite du développement rural.

Direction de la communication de la présidence du Faso

Obsèques du président de la République du Tchad : le président du Faso à N’Djamena

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Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré en plein échange avec le vice-président du Conseil militaire tchadien

Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a quitté Ouagadougou ce matin pour N’Djamena au Tchad, où il assistera aux obsèques officielles du président de la République, président en exercice du G5 Sahel et du CILSS, le maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno.

Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré en plein échange avec le vice-président du Conseil militaire tchadien

(Ouagadougou, 23 avril 2021). Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a quitté Ouagadougou ce matin pour N’Djamena au Tchad, où il assistera aux obsèques officielles du président de la République, président en exercice du G5 Sahel et du CILSS, le maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno.

Les honneurs militaires, le dépôt de gerbes ainsi que des témoignages vont marquer la cérémonie d’hommage. Le maréchal du Tchad Idriss Deby Itno sera inhumé dans l’après-midi dans son village natal à Amdjarass.

Direction de la communication de la présidence du Faso

Covid-19 au Burkina : 16 nouveaux cas confirmés, 30 nouvelles guérisons à la date du 21 avril

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A la date du 21 avril, sur 300 échantillons analysés, le Centre des opérations des urgences sanitaires (CORUS) a relevé 16 nouveaux cas confirmés, tous à transmissions communautaires (10 à Ouagadougou, 02 à Bobo-Dioulasso, 01 à Kaya, 01 à Béguédo, 01 à Sindou et 01 à Siglé) et 30 nouvelles guérisons.

 Ce qui donne le nombre total des cas confirmés et des guérisons depuis le 9 mars 2020 à respectivement 13 212 et 12 862.  Nombre de cas actifs : 194. Aucun nouveau décès n’ayant été enregistré à cette date, le nombre total depuis le 9 mars 2020 reste 156.

Burkina Demain

«Le grenier de la conscience du Faso n’est jamais vide», Yé Lassina Coulibaly

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Yé Lassina Coulibaly donne son analyse sur les objets du patrimoine culturel volés ou détruits par l'Occident

Au cours des siècles, le patrimoine africain a voyagé dans le monde entier. Une partie des trésors africains a ainsi été volée ou détruite. Les auteurs ont arraché les feuilles et l’écorce de l’arbre mais les racines restent. Car, dans ces objets sacrés l’Europe et nombre de nations n’y voyaient que l’aspect artistique ou folklorique.

Yé Lassina Coulibaly donne son analyse sur les objets du patrimoine culturel volés ou détruits par l’Occident

Au cours des siècles, le patrimoine africain a voyagé dans le monde entier. Une partie des trésors africains a ainsi été volée ou détruite. Les auteurs ont arraché les feuilles et l’écorce de l’arbre mais les racines restent. Car, dans ces objets sacrés l’Europe et nombre de nations n’y voyaient que l’aspect artistique ou folklorique.

Or, explique l’homme de culture burkinabè vivant en France, Yé Lassina Coulibaly,   «la plupart de ces objets, masques, statuettes, objets fétiches, soulignaient l’importance de la représentation de l’univers : la lune, le soleil, les étoiles, l’air, l’eau, le feu, les animaux, les végétaux, les minéraux ou symbolisaient les principaux évènements de la vie, en particulier la naissance et la mort, l’amitié, l’amour, la valeur du serment, ainsi que les caractéristiques physiques et mentales de l’homme». «Je parle au nom d’une civilisation et d’une histoire, en un seul mot un patrimoine culturel, dont des sages ont perpétué la mémoire à chaque génération et dont mes parents Yé et Sékou Coulibaly m’ont transmis les valeurs».

 «Le grenier de la conscience du Faso n’est jamais vide. Une partie des trésors africains volée ou détruite : ils ont arraché les feuilles et l’écorce de l’arbre mais les racines restent.

Je parle au nom d’une civilisation et d’une histoire, en un seul mot un patrimoine culturel, dont des sages ont perpétué la mémoire à chaque génération et dont mes parents Yé et Sékou Coulibaly m’ont transmis les valeurs.

Au cours des siècles, ce patrimoine a voyagé dans le monde entier au travers d’objets sacrés dans lesquels l’Europe et nombre de nations ne voyaient que l’aspect artistique ou folklorique…

Or, la plupart de ces objets, masques, statuettes, objets fétiches, soulignaient l’importance de la représentation de l’univers : la lune, le soleil, les étoiles, l’air, l’eau, le feu, les animaux, les végétaux, les minéraux ou symbolisaient les principaux évènements de la vie, en particulier la naissance et la mort, l’amitié, l’amour, la valeur du serment, ainsi que les caractéristiques physiques et mentales de l’homme.

Au-delà de l’aspect esthétique et figuratif, ces objets avaient une fonction précise et jouaient un rôle fondamental dans le développement de l’homme et l’enseignement de la vie au sein du groupe et de la famille. Ils étaient au coeur de la transmission de génération en génération… Dans les moments difficiles de catastrophes naturelles ou d’évènements que l’on ne contrôle pas, ces objets étaient chargés de rassurer, d’apaiser les esprits et d’améliorer la communication.

Car l’homme ne maîtrise pas tout, même s’il possède parfois des dons surnaturels… D’ailleurs, tout le monde savait où trouver les personnalités capables d’accompagner de tels évènements. Porteurs de sagesse et de symboles pour les initiés, ces objets avaient un rôle dans la construction de la connaissance afin d’affronter les vicissitudes de la vie, et donnaient la force de se confronter au monde de la brousse et de la forêt.

Ils accompagnaient les activités rythmées par le cycle des saisons et les cérémonies où chants, danses et musiques tenaient une grande place … Ils avaient également une fonction thérapeutique, par la transmission de la connaissance de ce que la nature nous offre pour nous soigner. Car, chez nous, rien n’est hasard, les objets ont leur utilité conjuguée avec la connaissance de ceux qui ont la capacité de voir la vie autrement, au-delà du visible…

Les masques, tant appréciés mais banalisés par les occidentaux, sont l’âme de l’Afrique. La philosophie des masques était partagée par tous les villages, sur les places publiques et les lieux sacrés. La sagesse veut que cette richesse soit partagée mais pas n’importe comment, ni à n’importe quel prix.

Les masques africains représentent les puissances de l’au-delà, associent le cosmos à la vie terrestre. Ils constituent le support temporaire de tout être ou Force invisibles. Au moment où l’homme porte ce masque, le porteur est investi des attributs d’une force divine et sociale.

Ils sont conçus pour être utilisés lors de cérémonies sociales, religieuses ou initiatiques et pour célébrer les rites liés à la naissance ou à la mort, ou bien à des fins culturelles.

Ils rappellent aussi, par l’expression des danses lors des cérémonies, les sept forces qui constituent l’énergie de l’homme

Hélas, avec l’urbanisation et le développement des techniques modernes, l’enseignement de ces pratiques traditionnelles tend à se perdre… Cependant, nombre d’initiés continuent à titre individuel à rester connectés à ces savoirs et à cette sagesse de leurs ancêtres en revenant au village se ressourcer et rechercher la pureté et l’essentiel.

Ce qui me bouleverse, c’est que ces objets sacrés aient été détournés de leur usage rituel, que l’âme et les fonctions de ce patrimoine aient disparu au fur et à mesure de leur dispersion dans le monde entier.

En effet, alors que ces statuettes, masques et autres objets avaient tous leur signification, leur vertu, ce patrimoine ancestral a été subtilisé aux africains, soit par le vol, soit par un commerce alimenté par la pauvreté et la crédulité des africains eux-mêmes.

Au temps de la pénétration de l’Afrique par les envahisseurs, par la voix des religions importées, y compris sous certains empires, on nous disait que ces objets symbolisaient le mal, étaient sataniques et qu’il fallait d’en débarrasser… Ainsi, seule une infime partie de ce patrimoine a été sauvegardée…

Paradoxalement, on retrouve l’Art africain, censé être satanique, dans le monde entier et dans tous les domaines.  Son graphisme est source d’inspiration artistique et est reproduit sur des objets de luxe de grandes marques… Il est reconnu et détenu par des particuliers, ou exposé dans des musées publics ou privés.

Si ces objets rituels représentaient le mal, pourquoi s’en être emparé et les avoir soustraits à l’Afrique, sinon pour alimenter une économie de l’art à des fins mercantiles?

Sortis de leur contexte géographique et culturel ils perdent leur valeur originelle au profit de significations que leur attribuent scientifiques ou ethnologues, en fonction de leurs recherches ou de leur enseignement.

Ce que je dénonce, c’est le trafic de pièces originales ayant été utilisées dans leur fonction rituelle, dans le but  de satisfaire la demande des collectionneurs africains ou occidentaux.

L’Afrique n’a jamais été pauvre, on l’a appauvrie, dépouillée de son patrimoine culturel avec l’assentiment de certains Africains dont le jugement a été perverti par l’argent et qui privilégient l’extérieur… Mais elle résiste parce que d’autres Africains travaillent pour l’Afrique dont ils sont fiers!

Il est temps de raisonner autrement et de restaurer la dignité des Africains qui, comme tout être humain, sont en capacité d’apprécier l’art.

Pourquoi ne pas enseigner la diversité culturelle dans les écoles? Or, la civilisation africaine est pratiquement absente des programmes scolaires.Les enfants africains ont le droit d’être reliés à leur patrimoine, comme à la culture de l’autre… Ils doivent pouvoir être heureux et fiers des représentations dans l’art, de la beauté et de la noblesse de la femme et des hommes noirs… Il faut que la jeunesse sache, par exemple, que quelques langues africaines ont été transcrites et enseignées dans des Universités, en Afrique comme à l’étranger.

Il serait essentiel de mettre en valeur le côté positif de chaque civilisation et  de ne pas établir de hiérarchie entre elles. Trop de représentations de l’Afrique dévalorisent leurs origines auprès des enfants et adolescents noirs. Les informer et les aider à développer leur sens critique permettrait aux jeunes de mieux comprendre les discours contradictoires qu’ils entendent, selon que ceux-ci émanent de la famille, de l’école ou d’internet…

Il n’y a pas d’homme supérieur à l’autre. Chaque personne possède en elle quelque chose de vital, même les personnes handicapées ont un talent mais on ne prend pas le temps de le faire émerger et de le cultiver. La course au profit passe avant toute autre chose au risque de broyer la singularité de chacun, a fortiori s’il est différent… Je suis émerveillé de découvrir l’intelligence de l’organisation des sociétés anciennes, de l’usage des objets rituels tant au quotidien que lors des cérémonies et des réjouissances, et comme support de transmission du savoir.

Il y a des siècles, l’homme était tellement organisé qu’il savait couler les métaux, ce qui leur permettait de fabriquer sur place des outils dans de nombreux domaines. Là où il y a eu persistance du savoir et du savoir-faire artisanal, les peuples ont perduré.

Les grandes familles, les premiers habitants des territoires, le cosmos, la chasse, l’agriculture, l’élevage, la beauté, les coutumes, les fiançailles, les funérailles, les soins, étaient symbolisés par des totems.

Autrefois, nos ancêtres savaient survivre dans un environnement parfois hostile… Ils disposaient d’une organisation ancestrale qui s’appuyait sur des valeurs de fraternité afin que les plus faibles puissent bénéficier de la connaissance et de l’accès à l’autonomie, comme les plus forts. Ils disaient qu’un peuple désorganisé va s’inventer un dieu à adorer, afin d’être protégé. Dans la culture ancestrale le nom de dieu n’est mentionné nulle part, ça n’était pas nécessaire.

D’ailleurs, si Dieu existe pourquoi autant de conflits entre les humains, pourquoi la violence, pourquoi la pédophilie, pourquoi le terrorisme, pourquoi la couche d’ozone, pourquoi les déchets nucléaires déversés dans des zones où les populations ne sont pas écoutées ?

Imaginez l’humanité et la modernité de la pensée des Chasseurs du Manden dont Youssouf Tata Cissé, ethnologue, s’est fait l’écho dans deux ouvrages qu’il y a consacré : « La confrérie des chasseurs Malinkés et Bambaras », ainsi que dans ses travaux sur la Charte du Manden.

C’est sur la base de ces travaux pertinents de Youssouf Tata Cissé que l’UNESCO a inscrit, en 2009, la Charte du Manden au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette Charte qui remonte au 13ème siècle, prône le respect de la vie, l’altruisme, le libre arbitre de l’homme, l’abolition de l’esclavage et reste une référence majeure pour l’Afrique de l’Ouest.

En effet, dès le 11ème siècle, les différents empires, Soninké au Ghana, Malinké au Mali, Peuls, Gans, Mossis, Bambara, Samous, Gouroussis, etc, ont structuré la société africaine de cette région.

Sans parler de la civilisation du peuple Tellem qui, pour fuir l’islamisation au 11ème siècle, s’est réfugié dans les habitations troglodytes des falaises de Bandiagara au Mali jusqu’à ce qu’il en soit chassé par les Dogons, quatre siècles plus tard…

Dans les pas de Cheikh Anta Diop, des chercheurs, tel Youssouf Tata Cissé, s’attachent à mettre en lumière la richesse de l’histoire des empires et des épopées de l’Afrique de l’Ouest, mais leurs ouvrages ne sont pas accessibles au niveau scolaire car ceux-ci sont édités hors de l’Afrique et leur diffusion en est limitée. Leurs travaux démontrent que l’on peut sortir de la tradition orale dans laquelle on nous cantonne souvent.

Je ferai également référence à d’autres personnalités, écrivains ou artistes, qui ont lutté pour faire reconnaitre la richesse de la civilisation africaine et son humanité :  Aimé Césaire, Amadou Hampâté Bâ (« L’étrange destin de Wangrin »), Camara Laye (« L’enfant noir »), Sory Camara (« Gens de la Parole »), etc…

Et pour rappel, je ne peux passer sous silence les écrits de Marcel Griaule (« Dieu d’Eau »), Michel Leiris (« L’Afrique fantôme »), Germaine Diéterlen (« Essai sur la religion bambara »), Maryse Condé (« Ségou »).

Parmi les artistes, je citerai entre autres, Francis Bébé et Miriam Makeba qui avaient les pieds ancrés dans la terre rouge et se sont attachés à saluer notre patrimoine culturel tout en défendant d’autres cultures, de même que Johnny Clegg.

Oui, il est temps que ce patrimoine retourne à l’Afrique, que les Africains le replacent dans son contexte et lui restituent sa signification première.  En rendant hommage aux ancêtres, qu’ils fassent de nouveau, vivre et rayonner la puissance de l’esprit capable de susciter l’émotion, la spiritualité et de nourrir le jardin du cœur, afin que le matérialisme n’emporte pas tout sur son passage !

Oui, le retour de ces statues et autres objets sacrés serait une grande joie, une immense fierté pour les Africains, à saluer par une nouvelle écriture de l’histoire…

 

C’est aux Africains de faire connaître leur culture, on a trop fait confiance à l’extérieur qui ne disposait pas des clés pour comprendre la civilisation africaine, pour témoigner d’une éthique, d’une réflexion et d’une organisation évoluée de nos sociétés ancestrales.

Il faut faire confiance aux Africains, mais force est de constater que leur parole n’a pas la même valeur que celle de ceux qui décident. Si les institutions qui détiennent ces objets les considèrent comme des trésors de l’humanité et pensent que les africains ne sont pas en mesure de garantir leur protection, alors ils doivent envisager de financer l’aménagement de lieux sécurisés dotés de personnels compétents. Cela aurait l’avantage de valoriser de jeunes africains cultivés tout à fait capables d’expliquer leur propre culture chez eux…

On a commencé à concevoir des musées, encore faut-il les rendre pédagogiques et interactifs, qu’ils favorisent l’éveil et la transmission. Cela peut paraître mineur par rapport à des enjeux plus importants tels que la santé, la scolarisation, l’aménagement du territoire, mais promouvoir l’intelligence humaine tout en créant des emplois, constituerait une avancée de progrès…

 

Les jeunes auraient besoin de ces supports culturels que sont les objets sacrés pour se construire, s’organiser, approfondir leurs connaissances, concilier le passé et le présent afin de se projeter dans l’avenir, de retrouver la dignité en même temps qu’une identité culturelle.

Force est de constater que les nombreuses connaissances acquises par les élites formées à l’extérieur, ne sont pas toujours adaptées aux réalités africaines, ne tiennent pas suffisamment compte des caractéristiques de la terre et du climat ni de l’adaptation nécessaire des outils…

De plus, lorsqu’ils reviennent au pays, les étudiants ne sont pas toujours soutenus dans leurs projets par les gouvernements, même s’il y a des tentatives d’amélioration.

Afin de combler ce vide et redresser la jeunesse, il faudrait des universités et des laboratoires de recherche dont l’enseignement aille dans le sens d’un progrès adapté à l’Afrique.

On a trop fait confiance à l’extérieur, l’Afrique est capable de s’industrialiser. C’est vraiment triste et déplorable que l’Afrique soit méprisée et humiliée sur son propre sol par l’exploitation massive de ses   matières premières agricoles et minières : café, cacao, pétrole, cobalt, uranium, or, diamants, etc…

Dans ce constat amer, il faut reconnaître que tout n’est pas imputable à l’extérieur. L’ennemi n’est-il pas aussi à chercher chez nous-mêmes ?

 

Mais l’Afrique est toujours présente dans la vie de tous les jours, dans le monde entier.  L’obélisque de Louqsor, emblématique de la place de la Concorde, à Paris, n’est-il pas le témoignage de la civilisation brillante des pharaons noirs égyptiens? Comment, au regard d’une telle perfection, les pays occidentaux ont-ils pu humilier les sociétés africaines en les exposant, sans aucun respect des droits de l’homme, dans des Zoos et attractions humaines, lors d’Expositions universelles et coloniales courantes entre 1870 et 1940 ?

 

Il est temps de rompre avec ce passé et de porter un autre regard sur l’Afrique! Ce temps est révolu mais celui de la considération et du respect n’est pas encore venu…

L’Afrique doit se reconstruire aussi au travers de la mémoire qui lui a été volée. On a fragilisé l’organisation ancestrale qui évitait les tensions et soudait les individus entre eux.

Pour ce faire, elle doit se garder de toute forme d’aliénation aveugle, qui détourne les gens de la structure traditionnelle de la société, quelle qu’en soit la source… Féla Kuti chantait que les religions importées détruisaient la jeunesse africaine et nous affaiblissaient.

On peut s’ouvrir au monde moderne sans négliger les fondements de notre société, même si je préfèrerai toujours mon tô au macdo!  Le Japon conjugue très bien évolution technologique et tradition…

Pourquoi les rituels devraient-ils disparaître, comme nos forêts qui sont victimes de la déforestation?  Pourquoi devraient-ils être sacrifiés comme l’est notre eau?

 

Les objets glorifiant l’énergie de la connaissance, suscitant l’espérance n’appartiennent pas au folklore, ils ont un sens, une utilité, une fonction. Ils aidaient les populations à vivre, pourquoi n’aideraient-ils pas un pays à se redresser?

L’Afrique peut être sauvée par elle-même, par le travail, le sens critique, la lucidité, la maturité que, sans aucun doute, elle possède. Car des dangers nous guettent, aucune coopération extérieure n’est gratuite…

On a intérêt à être unis pour barrer la route à l’avidité impérialiste, d’où qu’elle vienne…  Le dragon à deux  têtes est  prêt à s’accaparer  le  sol, et surtout le sous-sol, en achetant des terres comme il a mis la main sur les ports et les infrastructures.

Le libéralisme à l’état sauvage c’est encore pire que le mépris de nos traditions…C’est l’enfer qui se prépare…

Néanmoins, et pour terminer sur une note optimiste, je veux croire au retour des objets rituels de notre civilisation. Restituer ces oeuvres à l’Afrique serait une manière de demander pardon, d’apaiser les rancoeurs et de rendre aux Africains leur dignité et la fierté de leur culture.

 

J’ai l’espoir en la jeunesse africaine ! Je souhaite sincèrement que ce texte suscite l’espérance, soit lu comme le témoignage d’un enfant du Faso nourri de la bibliothèque vivante de ses ancêtres et des personnes âgées, mais aussi de sa confrontation aux autres cultures…

Et que mon expérience, car cet enfant c’est moi, serve à leur donner le courage d’entreprendre, aiguise leur curiosité et leur envie de communiquer. On devient un homme au bout d’un long parcours de construction personnelle car la vie est un défit…

 

Quant à moi, je continuerai de croire dans la grandeur et dans les valeurs de respect et de fraternité de notre civilisation, tout en m’ouvrant à celles des autres. Je continuerai à chercher à aider les hommes à vivre ensemble dans une humanité apaisée…

Plus que jamais, je ferai connaitre et valoriserai auprès de mon public les richesses de la culture africaine et de l’art. La musique, la poésie, la danse, les contes m’ont toujours permis d’ouvrir le coeur des gens au-delà des frontières…

Et je salue tous les artistes africains qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour faire vivre notre culture…

 

Yé Lassina COULIBALY

06 76 03 71 66

Site officiel : www.yelassina.com»

Compte rendu du Conseil des ministres du 21 avril 2021

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Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le mercredi 21 avril 2021, en séance ordinaire, de 09 H 00 mn à 17 H 40 mn, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, Président du Conseil des ministres.

Il a délibéré sur les dossiers inscrits à son ordre du jour, entendu des communications orales, procédé à des nominations et autorisé des missions à l’étranger.

I DELIBERATIONS

I 1  AU TITRE DE LA PRESIDENCE DU FASO

POUR LE COMPTE DU MINISTRE D’ETAT, MINISTRE AUPRES DU PRESIDENT DU FASO, CHARGE DE LA RECONCILIATION NATIONALE ET DE LA COHESION SOCIALE

Le Conseil a adopté un rapport relatif au processus de réconciliation nationale.

Ce rapport fait le point de la réflexion sur la question de la réconciliation nationale au Burkina Faso suite aux concertations menées avec les différents acteurs concernés et propose la feuille de route devant conduire au Forum national de réconciliation.

Elaboré selon les directives du Président du Faso, le rapport ainsi adopté évoque l’actualité du besoin de réconciliation nationale et présente les éléments d’une nouvelle démarche pour l’élaboration d’une stratégie de la réconciliation nationale.

Le Conseil réaffirme la volonté du Président du Faso et celle du gouvernement d’aller à une réconciliation véritable et sincère des Burkinabè afin que les filles et fils de notre pays se donnent la main, pour consolider l’unité nationale et affronter sereinement les défis qui assaillent notre Nation. Le Conseil a réaffirmé son attachement au tryptique vérité-justice-réconciliation et a instruit le ministre chargé du dossier de poursuivre l’élaboration de la stratégie nationale de réconciliation qui proposera des solutions aux différents problèmes identifiés.

I 2  AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE LA COOPERATION, DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES BURKINABE DE L’EXTERIEUR

Le Conseil a adopté deux (02) rapports.

Le premier rapport est relatif à un décret portant organisation du ministère des Affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur.

L’adoption de ce décret permettra au ministère en charge des Affaires étrangères d’accomplir efficacement ses missions conformément au décret n°2021-0002/PRES/PM/ du 10 janvier 2021 portant composition du gouvernement du Burkina Faso et au décret n°2021-0023/PRES/PM/SGG-CM du 1er février 2021 portant attributions des membres du Gouvernement.

Le second rapport est relatif à une demande d’agrément pour la nomination d’un Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République islamique de Mauritanie auprès du Burkina Faso.

Le Conseil a marqué son accord pour la nomination de Monsieur Ahmedou OULD AHMEDOU en qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République islamique de Mauritanie auprès du Burkina Faso avec résidence à Bamako.

I 3 AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU DEVELOPPEMENT

Le Conseil a adopté deux (02) décrets.

Le premier décret est relatif à l’obligation de déclaration de la propriété effective des entreprises extractives.

Ce décret fait obligation de divulgation du nom du propriétaire ou des propriétaires de toutes les entreprises extractives exerçant ou voulant exercer sur le territoire national, conformément à l’exigence 2.5 de la norme de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

Par ce décret, est considéré propriétaire effectif ou réel la personne physique ou morale détenant dans une entreprise extractive une part d’actions d’au moins 25% plus un. Les personnes ainsi considérées sont tenues de faire une déclaration au registre des propriétaires effectifs ouvert auprès du Tribunal de commerce de Ouagadougou.

L’adoption de ce décret vise à renforcer la transparence dans l’exploitation des ressources extractives dans notre pays.

Le second décret porte création du Centre national d’études stratégiques (CNES).

Ce décret vise la modification du décret n°2020-0175/PRES/PM/MDNAC/MINEFID du 27 février 2020 portant création du Centre national d’études stratégiques.

L’adoption de ce décret permet de doter le Centre national d’études stratégiques d’un statut d’Etablissement public de l’Etat à caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT) en lieu et place de son précédent statut d’Etablissement public à caractère administratif (EPA).

 

I 4 AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE, DES DROITS HUMAINS ET DE LA PROMOTION CIVIQUE

Le Conseil a adopté un décret portant organisation du ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion civique.

Ce décret prend en compte les nouvelles attributions de ce département afin de le conformer au décret n°2021 0002/PRES/PM du 10 janvier 2021 portant composition du gouvernement et au décret n°2021-0023/PRES/PM/SGG-CM du 1er février 2021 portant attributions des membres du gouvernement.

L’adoption de ce décret permet au ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion civique de se doter d’un nouvel organigramme en vue de remplir efficacement ses missions.

I 5 AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE L’INNOVATION

Le Conseil a adopté un décret portant organisation du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.

Ce décret prend en compte les nouvelles attributions de ce département afin de le conformer aux dispositions du décret n°2021-0002/PRES/PM du 10 janvier 2021 portant composition du gouvernement et du décret n°2021-0023/PRES/PM/SGG-CM du 1er février 2021 portant attributions des membres du gouvernement.

L’adoption de ce décret permet au département en charge de l’Enseignement supérieur de se doter d’un nouvel organigramme afin d’accomplir efficacement ses missions.

I 6 AU TITRE DU MINISTERE DE LA FEMME, DE LA SOLIDARITE NATIONALE, DE LA FAMILLE ET DE L’ACTION HUMANITAIRE

Le Conseil a adopté un décret portant création, attributions, composition et fonctionnement d’un Conseil national du développement intégré de la petite enfance au Burkina Faso.

La création de ce Conseil national vise l’amélioration de la qualité et de la cohérence des interventions faites en faveur de la petite enfance dans notre pays.

L’adoption de ce décret permet la création du Conseil national du développement intégré de la petite enfance au Burkina Faso.

I 7  AU TITRE DU MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DES AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES ET DE LA MECANISATION

Le Conseil a adopté un décret portant organisation du ministère de l’Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation.

Ce décret prend en compte les nouvelles attributions de ce département afin de le conformer au décret n°2021-0002/PRES/PM du 10 janvier 2021 portant composition du gouvernement et au décret n°2021-0023/PRES/PM/SGG-CM du 1er février 2021 portant attributions des membres du gouvernement.

L’adoption de ce décret permet au ministère de l’Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation de se doter d’un nouvel organigramme en vue d’accomplir efficacement ses missions.

I 8 AU TITRE DU MINISTERE DE L’INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DE L’ARTISANAT

Le Conseil a adopté un rapport relatif au bilan de la campagne cotonnière 2020-2021 et les perspectives pour la prochaine campagne 2021-2022.

Les résultats prévisionnels de la campagne 2020-2021 du coton conventionnel ressortent un volume global de production de 472 000 tonnes, avec un rendement moyen de 847kg/ha, soit un progrès de 7% par rapport à la campagne précédente.

La production totale de coton graine biologique fait ressortir 1 573 tonnes, soit une hausse de 13% par rapport à la campagne précédente. Le rendement moyen au champ reste maintenu au même niveau que celui de la campagne écoulée, soit 390 kg/ha.

Pour la prochaine campagne cotonnière 2021-2022, les intentions de cultures sont évaluées à 663 261 ha pour une production attendue de 627 500 tonnes.

Le Conseil a félicité les producteurs et les acteurs de la filière coton et a instruit les ministres chargés du dossier de réunir les conditions pour un succès de la prochaine campagne cotonnière.

II COMMUNICATIONS ORALES

II 1 Suite au décès du Président du Tchad, le Maréchal Idriss Déby ITNO, le Conseil a observé une minute de silence en sa mémoire. Le Conseil a, au nom du peuple du Burkina Faso, adressé ses condoléances les plus attristées au peuple frère du Tchad.

II 2 Le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation a fait au Conseil un rapport sur les actes d’indiscipline d’élus municipaux et régionaux en violation des dispositions du Code électoral relatives au nomadisme politique.

Le Conseil a invité le ministre chargé des dossiers à veiller à l’application effective du Code électoral afin d’assainir le jeu démocratique.

II 3 Le ministre de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire a informé le Conseil de l’adoption d’un Plan national de contingence des situations de crises aux frontières du Burkina Faso sur la période 2020-2022.

Ce Plan national de contingence des situations de crises aux frontières permettra à notre pays de faire face aux crises et aux déplacements des populations à nos frontières.

 

II 4 Le ministre de la Communication et des relations avec le Parlement a informé le Conseil de la présentation du discours sur l’état de la Nation par le Premier ministre aux députés le jeudi 20 mai 2021 à partir de 10 heures conformément à l’article 109 de la Constitution.

II 5 Le ministre de l’Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation a informé le Conseil de la tenue de la cérémonie d’ouverture de la 22ème édition de la Journée nationale du paysan (JNP) le samedi 24 avril 2021 à Manga chef-lieu de la région du Centre-Sud au lieu du vendredi 23 avril 2021 comme prévue initialement.

II.6. Le ministre des Infrastructures et du désenclavement a informé le Conseil de l’inauguration de la route bitumée Manga-Zabré, longue de 79 km, le samedi 24 avril 2021 à Gombousgou.

 

III NOMINATIONS

III 1 NOMINATIONS DANS LES FONCTIONS INDIVIDUELLES

A AU TITRE DE LA PRESIDENCE DU FASO

– Monsieur Bessolé René BAGORO, Mle 130 248 K, Magistrat, catégorie P, grade exceptionnel, 3ème échelon, est nommé Conseiller spécial chargé des affaires juridiques et institutionnelles ;

– Monsieur Ousmane SANDWIDI, Mle 202 774 B, Conseiller en gestion des ressources humaines, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Chef de Cabinet.

Pour le compte du Secrétariat général du gouvernement et du Conseil des ministres :

– Monsieur Inoussa BAGUEYA, est nommé Chargé de missions.

B  AU TITRE DE LA PRIMATURE

– Monsieur Jean Marie OUEDRAOGO, Mle 104 674 Z, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Directeur de l’administration des finances du Service national pour le développement (SND).

C AU TITRE DU MINISTERE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION

– Monsieur Haidara Moctar TABORE, Officier, Lieutenant-colonel, est nommé Directeur des Plans et des opérations ;

– Monsieur Hamidou TIETIEMBOU, Officier, Commandant, est nommé Directeur de la Prévention et de la règlementation

D AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU DEVELOPPEMENT

– Monsieur Reguema Alexandre BONKOUNGOU, Mle 49 101 F, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Directeur du Parc automobile de l’Etat ;

– Monsieur Missa TOU, Mle 039 663 V, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Conseiller spécial de la Direction générale des impôts, placé auprès de la Société des Fibres textiles du Burkina (SOFITEX-SA) ;

– Monsieur Janvier SANOU, Mle 34 021 K, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Samuel SANON, Mle 33 331 Y, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 15ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Chrysotome SANDWIDI, Mle 29 742 E, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 13ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Lougri Jean LEGMA, Mle 47 699 R, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 14ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Jean Paul GALBANI, Mle 41 587 M, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 15ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Jean-Marie Vierna OUEDRAOGO, Mle 15 152 D, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 15ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;Page 16 sur 20

– Monsieur Bannidomè Marin SOME, Mle 37 258 X, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Madame Françoise ILBOUDO/KOMI, Mle 56 725 P, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 11ème échelon, est nommée Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Sayouba SAWADOGO, Mle 14 855 B, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 14ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Dingri François MOYENGA, Mle 39 687 Y, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 14ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Sélestin KOUDA, Mle 39 685 P, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 16ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Mamadou YOUNGA, Mle 47 695 S, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 13ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Souleymane SAWADOGO, Mle 44 068 H, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 16ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts ;

– Monsieur Jean-Baptiste TAPSOBA, Mle 47 697 A, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 14ème échelon, est nommé Inspecteur technique des impôts.

E AU TITRE DU MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE, DE L’ALPHABETISATION ET DE LA PROMOTION DES LANGUES NATIONALES

– Madame Yéri Florence Stéphanie GUIRA/PODA, Mle 36 324 T, Professeur certifié des lycées, 1ère classe, 14ème échelon, est nommée Conseiller technique en remplacement de Madame Catherine OUATTARA/TRAORE ;

– Monsieur Séma BLEGNE, Mle 27 086 L, Inspecteur de l’enseignement du premier degré, 1ère classe, 12ème échelon, est nommé Directeur du développement institutionnel et de l’innovation ;

– Monsieur Saïdou IMA, Mle 49 950 J, Professeur certifié, 1ère classe, 13ème échelon, est nommé Chargé d’études en remplacement de Monsieur Boureima TRAORE ;

– Monsieur Paul ZONGO, Mle 118 967 S, Administrateur civil, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Secrétaire général de l’Institut national de formation des personnels de l’éducation (INFPE) ;

– Monsieur Djakaridja BARRO, Mle 225 062 Y, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur de l’administration et des finances de l’Institut national de formation des personnels de l’éducation (INFPE) ;

– Monsieur B. Juste Benjamin KOHOUN, Mle 79 747 V, Conseiller d’administration scolaire et universitaire, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Chef du département des études et de la prospective au Secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence ;

– Monsieur Boukari YAMYAOGO, Mle 32 397 R, Inspecteur de l’enseignement du premier degré, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Chef du département du numérique éducatif et des approches pédagogiques au Secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence.

 

F AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION ET DES RELATIONS AVEC LE PARLEMENT

– Madame Valérie SEMPORE/SOUBEIGA, Mle 01 52 F, Administrateur parlementaire, 1ère classe, 8ème échelon, est nommée Directrice générale des relations avec le Parlement ;

– Monsieur Robert Touwensida NIKIEMA, Mle 216 142 B, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur de l’administration des finances ;

– Monsieur Ousmane TRAORE, Mle 244 974 R, Conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Directeur régional de la Communication et des relations avec le Parlement des Cascades.

G  AU TITRE DU MINISTERE DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT

– Monsieur Amidou ZAGRE, Mle 35 096 N, Professeur certifié, 1ère classe, 16ème échelon, est nommé Inspecteur général des services.

H AU TITRE DU MINISTERE DES INFRASTRUCTURES ET DU DESENCLAVEMENT

– Monsieur Amadou Bebeto TOGUYENI, Juriste, est nommé Chargé de missions en remplacement de Monsieur Boureima LEGMA ;

– Monsieur Palingwendé Alpha Nouhoun KAFANDO, Gestionnaire de projets, est nommé Directeur général du Laboratoire national des bâtiments et des travaux publics (LNBTP).

I  AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENERGIE, DES MINES ET DES CARRIERES

– Monsieur Jacob OUEDRAOGO, Mle 427 914, Juriste, est nommé Directeur général de l’Agence nationale de l’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) ;

– Monsieur Napougarim ZABRE, Mle 92 027 C, Inspecteur des impôts, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Directeur général du cadastre minier ;

– Monsieur Jean Baptiste KY, Mle 79 68 S, Ingénieur électromécanicien/Energéticien, Catégorie 8, Echelon 9, est nommé Directeur général de l’électricité conventionnelle et des hydrocarbures ;

– Monsieur Jean Baptiste KABORE, Mle 79 41 N, Analyste financier, catégorie 8, échelon 15, est nommé Directeur général de la promotion de l’économie énergétique et minière.

J AU TITRE DU MINISTERE DES RESSOURCES ANIMALES ET HALIEUTIQUES

– Monsieur Ibrahim Kalil KARAMBIRI, Mle 225 065 M, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur des marchés publics ;

– Monsieur Frédéric TINDANO, Journaliste, est nommé Directeur de la communication et de la presse ministérielle.

III 2 NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION

A  PRIMATURE

Le Conseil a adopté un décret portant renouvellement du mandat de Monsieur Mamadou CISSE, Mle 47 561, Professeur certifié des lycées et collèges, Administrateur représentant l’Etat, au titre du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation au Conseil d’administration du Service national de développement (SND) pour une dernière période de trois (03) ans.

B MINISTERE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITE URBAINE ET DE LA SECURITE ROUTIERE

Le Conseil a adopté un décret portant nomination de Madame H. Sidonie Denise BAGUE/BADOUN, Mle 105 150 S, Conseiller des affaires étrangères, Administrateur représentant l’Etat, au titre du ministère des Affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur au Conseil d’orientation et de contrôle de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) pour un premier mandat de trois (03) ans.

Le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement

Sommet mondial sur le climat : Un soutien de poids de 101 Prix Nobel à l’initiative Biden

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Le président américain Joe Biden se pose désormais en champion de la lutte contre le réchauffement climatique

Alors que s’ouvre officiellement ce jeudi 22 avril, le sommet virtuel des dirigeants mondiaux sur le climat ; 101 Prix Nobel, dont Sa Sainteté le Dalaï Lama, l’Iranienne Shiri Ebadi ou la Libérienne Leymah Gbowee appellent dans une lettre adressée aux dirigeants mondiaux, à la coopération internationale afin de mettre fin à l’expansion des combustibles fossiles.

Le président américain Joe Biden se pose désormais en champion de la lutte contre le réchauffement climatique

Le président américain Joe Biden, à l’initiative de ce sommet climat, reçoit là un soutien de poids qui a déjà montré l’exemple sur le sujet dès son arrivée à la Maison Blanche en portant un coup d’arrêt en l’emblématique projet gazier Keystone XL dont la construction était soutenue par son prédécesseur Donald Trump.

Selon le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, d’ici à 2030, la production de charbon, de pétrole et de gaz augmentera de 120 % par rapport à ce qui est nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.”

Principaux pollueurs face à leurs responsabilités

Pour les 101 prix Nobel signataires de la lettre, il y a urgence à agir, surtout que « »L’Accord de Paris ne fait aucune mention du pétrole, du gaz ou du charbon. Pendant ce temps, l’industrie des fossiles continue à planifier de nouveaux projets que les banques continuent à financer».

«Permettre l’expansion continue de cette industrie est inadmissible. Le système des combustibles fossiles est mondial et nécessite une solution mondiale – une solution vers laquelle le Sommet des dirigeants sur le climat doit tendre. Et la première étape consiste à garder les combustibles fossiles dans le sol», ont-ils encore soutenu.

La présente lettre des 101 Prix Nobel s’adresse ainsi aux principaux pollueurs de la planète, les mettant ainsi face à leurs responsabilités. En effet, Avec 17 grandes économies représentées, responsables de 80 % des émissions mondiales et du PIB mondial, le Sommet des dirigeants sur le climat pourrait jeter de nouvelles bases de la coopération mondiale entre le Nord et le Sud en attendant la COP26 de Glasgow.

Garantir un accès à 100 % aux énergies renouvelables

Dans leur lettre, les lauréats du prix Nobel appellent notamment les dirigeants mondiaux à ouvrir un nouveau chapitre de la coopération internationale afin de :

-mettre fin à toute nouvelle expansion de la production de pétrole, de gaz et de charbon, conformément aux meilleures données scientifiques disponibles, telles que décrites par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et le Programme des Nations unies pour l’environnement ;

-éliminer progressivement la production actuelle de pétrole, de gaz et de charbon, de manière juste et équitable, en tenant compte des responsabilités de chaque pays en matière de changement climatique, de leur dépendance respective à l’égard des combustibles fossiles et de leur capacité de transition ;

-investir dans un plan de transformation visant à garantir un accès à 100 % aux énergies renouvelables dans le monde entier, à aider les économies dépendantes à se détourner des combustibles fossiles, permettant ainsi aux personnes et aux communautés de s’épanouir grâce à une transition mondiale juste.

Selon Tzeporah Berman, présidente de l’initiative pour le Traité de non-prolifération des combustibles fossiles qui a coordonné la lettre des Prix Nobel ; «nous disposons déjà d’une production de combustibles fossiles plus que suffisante pour assurer la transition vers les énergies renouvelables, ce qui rend les projets d’expansion inutiles et constitue une entrave à la transition». C’est pourquoi, pense-t-il, «l’attention politique portée au climat étant à son plus haut niveau depuis la préparation de Paris, les chefs d’État doivent profiter de ce Sommet pour attirer l’attention internationale sur la nécessité de mettre un terme à l’expansion du pétrole, du gaz et du charbon »

«Moment décisif pour un monde nouveau et audacieux»

Muhammad Yunus (Bangladesh), lauréat du prix Nobel de la paix 2006 pour ses travaux sur le microcrédit : «Nous sommes à un moment décisif pour un monde nouveau et audacieux. Saisissons l’occasion pour donner forme à une société post-COVID 19 et nous propulser vers un avenir plus juste et plus vert. Nous pouvons construire un monde où les pauvres ne continueront pas à être les victimes du réchauffement climatique. La technologie existe, le désir des gens existe et le monde attend que les chefs d’État agissent».

«Face à la crise climatique, le respect des droits humains  relève de la responsabilité de chaque nation. Il s’agit d’une crise qui dépasse les frontières, les océans et les cultures, nécessitant une réponse mondiale immédiate et une démonstration de solidarité internationale», a relevé pour sa part de la défenseuse des droits humains et Prix Nobel de Paix 2003, l’Iranienne Shirin Ebadi.

Martin Philippe

Burkina Demain

Quand Idriss Déby dénonçait la passivité des présidents africains !

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Idriss Déby Itno est mort à l'âge de 68 ans des suites de blessures au combat

Le Maréchal et président Idriss Déby dont on pleure aujourd’hui la disparition, faisait incontestablement partie des dirigeants africains qui savaient joindre l’acte à la parole. Il détestait l’immobilisme, la passivité de ses pairs africains. Son accession à la présidence de l’Union africaine le 30 janvier 2016 à l’occasion du 26e sommet, allait lui donner l’occasion de leur cracher en face ses sentiments, sa vérité.

Idriss Déby Itno est mort à l’âge de 68 ans des suites de blessures au combat

Ce 30 janvier 2016, alors qu’il venait de prendre la succession du président Robert Mugabe du Zimbabwe à la tête de l’organisation continentale, Idriss Déby lance à ses pairs, tous réunis dans l’immense salle de conférence Nelson Mandela à Addis Abeba : «Nous nous réunissons trop souvent, nous parlons toujours trop, mais nous n’agissons pas assez et parfois pas du tout».

Dans son discours offensif et porté sur l’action de nouveau président de l’Union africaine ; Déby annonçait en même temps la création d’un comité des chefs d’Etat pour la Libye, une instance qui était soutenue par l’ONU pour parachever à l’époque les efforts de l’envoyé spécial Martin Kobler, dans l’optique de réconcilier les Libyens et les gouvernements rivaux.

Idriss allait être encore plus incisif et ferme le lendemain lors de la clôture du 26e sommet de l’Union africaine.

Personnage politique africain incontournable en cette année 2016

Les chefs d’Etat et de gouvernement africains à la clôture du 26e sommet de l’UA

En cette année 2016, Idriss Déby faisait figure de personnage politique le plus puissant et incontournable du continent. En effet, au moment où il prenait le 30 janvier 2016 les rênes de l’Union africaine en tant que président en exercice ; il était déjà président de la Communauté des Etats sahélo sahariens (CEN-SAD) et du G5 Sahel qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, Niger et le Tchad.

Véritable guerrier, Idriss Déby se définissait avant tout par l’action. Pour lui, il était inconcevable de se réunir autour d’un problème et de se lever sans décision. Chez lui, l’action primait sur toute autre considération.

Cette propension à l’action chez Déby s’est encore vérifiée lors du septième sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel tenu le 15 février 2021 à N’Djamena, au Tchad. Septième sommet au cours duquel d’importantes résolutions ont été prises dont celle de l’envoi de 1 200 soldats tchadiens dans la région des trois frontières Mali-Burkina-Niger.

Idriss Début est mort pour le Tchad. Il est mort dans la défense de l’intégrité territoriale du Tchad. L’Afrique perd un dirigeant actif et engagé.

Grégoire B. BAZIE

Burkina Demain

JNP 2021 : 400 délégués de producteurs attendus à Manga

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Le , ministre de l’Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation, a donné des précisions sur les préparatifs de la JNP 2021 à Manga

L’on en sait un peu plus sur les conditions de la tenue de la vingt-deuxième édition de la Journée nationale du paysan (JNP) qui se tiendra le 23 avril prochain à Manga, chef de la région du Centre-Sud. Salifou Ouédraogo, ministre de l’Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation, a animé à ce propos un point de presse ce lundi 19 avril 2021 à Ouagadougou.

Le  ministre de l’Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation, Salifou Ouédraogo, a donné des précisions sur les préparatifs de la JNP 2021 à Manga

A ce jour, pas trop de soucis à se faire à propos de la 22e édition de la la Journée nationale du paysan (JNP) qui se tiendra le 23 avril prochain à Manga, chef de la région du Centre-Sud. Selon le ministre de l’Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation, Salifou Ouédraogo, les travaux préparatoires se déroulent bien : l’aménagement du site de l’évènement et l’installation des chapiteaux connaissent un niveau d’avancement satisfaisant.  Covid-19 obligé, les mesures sécuritaires et sanitaires sont prises en compte pour un bon déroulement de l’évènement».

400 délégués de producteurs attendus

Compte tenu toujours du Covid-19, la 22e édition de la JNP n’accueillera qu’un nombre limité de participants (400 délégués de producteurs au lieu de 1500 participants habituels). Contrairement aux précédentes éditions, la foire agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique se résumera à une exposition des produits de la région du Centre-Sud.

La journée du 23 avril 2021 sera meublée par la cérémonie officielle d’ouverture de la JNP suivie de la décoration des acteurs méritants. A l’issue de cette cérémonie officielle, le Président du Faso aura un entretien direct avec les délégués des producteurs venus de toutes les provinces du pays. «Les échanges aboutiront à des recommandations et à des engagements pour le développement du secteur agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique», a indiqué le ministre  Ouédraogo.

2e édition biennale de la JNP

La presse s’est mobilisée pour cette conférence du ministre Salifou Ouédraogo sur la Journée nationale du paysan

Manga 2021 marquera la deuxième édition biennale de la JNP. En effet, depuis la 20e édition tenue à Kaya en 2017, des réflexions ont été menées pour l’instauration de certaines innovations dans l’organisation de la JNP dont le caractère biennal. Ce changement de périodicité vise à donner plus de temps aux différentes parties prenantes pour mettre en œuvre leurs engagements et les recommandations prises lors de la JNP.

Par ailleurs, pour une meilleure coordination de l’organisation de la JNP et du suivi de la mise en œuvre des engagements et des recommandations, les acteurs ont décidé de la création d’un Secrétariat Exécutif de la manifestation. Le décret portant création de cet organe a été adopté en Conseil des ministres, le 26 février 2020. La nomination du Secrétaire Exécutif de la JNP est intervenue le 14 avril 2021.

 

Philippe Martin

Burkina Demain

Gouvernance foncière au Burkina : Un comité pour réfléchir sur des mesures conservatoires

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A l'installation du comité de réflexion sur les mesures conservatoires dans le domaine du foncier

Le gouvernement burkinabè est à pied d’œuvre sur la question de la gouvernance foncière. Les membres du comité de réflexion sur les mesures conservatoires à engager, ont été installés ce lundi à Ouagadougou. C’était en présence du ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Clément Pingwendé Sawadogo ; du Ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de la ville Bénéwendé Stanislas Sankara et du ministre délégué, chargé de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré.

Le présidium à l’installation du comité de réflexion sur les mesures conservatoires, de gauche à droite, le ministre Sankara de l »habitat, le ministre d’Etat en charge de l’administration Clément Sawadogo et la ministre délégué Pauline Kaboré

Le comité, aux termes de l’article 2 de l’arrêté conjoint est chargé de :

-proposer des mesures conservatoires urgentes et fortes sur la promotion immobilière ;

-élaborer une feuille de route assortie d’un budget pour la mise en œuvre des mesures/actions d’urgence proposées ;

-proposer les modalités de mise en place d’un comité de réflexion sur la refonte globale des textes législatifs et règlementaires régissant la gestion foncière au Burkina Faso.

A l’installation du comité de réflexion sur les mesures conservatoires dans le domaine du foncier

Ce sont les missions assignées au comité de réflexion sur les mesures conservatoires à prendre sur la question foncière dont les membres ont été installés ce lundi même à Ouagadougou. Ils ont 21 jours pour déposer leur rapport qui devrait indiquer les actions à engager.

Christian Tas

Burkina Demain