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Putsch manqué: la CEDEAO dénie tout droit à des dommages et intérêts aux avocats de Djibrill Bassolé

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La Cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a refusé de se prononcer sur les écoutes téléphoniques attribuées à l’ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, le 1 er juillet 2016, à la demande des conseils de Djibrill Bassolé.

CEDEAO
Dans le délibéré, « la cour rejette la demande » des avocats de Djibrill Bassolé et leur dénie tout droit à des dommages et intérêts.

La chambre de contrôle de la justice militaire, chargée de l’instruction de l’affaire du putsch, a rejeté le mois dernier, l’appel d’illégalité des écoutes téléphoniques.

L’ancien ministre des Affaires étrangères, accusé de collusion avec les putschistes le 28 septembre 2015, a été arrêté et écroué à la MACA pour son rôle présumé dans le coup d’Etat manqué des 16 et 17 septembre dernier.

Dans le même dossier, la Cour de cassation de Ouagadougou avait annulé pour vice de forme les mandats d’arrêt internationaux lancés contre Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, à la fin du mois d’avril 2016.

Anderson Koné
Burkina Demain

France: Michel Rocard est mort

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L’ancien premier ministre français, Michel Rocard, est mort le samedi 2 juillet à l’âge de 85 ans. Il incarnait au sein du Parti socialiste, dans les ministères, la « deuxième gauche » sociale-démocrate, réaliste et redistributrice.
ROCARD

Michel Rocard a vécu une longue et tumultueuse carrière politique qui l’a laissé assez loin de son rêve, l’Élysée, où ira son grand rival François Mitterrand dont il fut le Premier ministre de 1988 à 1991. Se qualifiant de « social-démocrate de dialogue », il entendait incarner une vision rénovée de la gauche, portée par une forte exigence morale, prenant en compte « les contraintes de l’économie mondialisée » sans « renoncer aux ambitions sociales ». Il fut, selon ses amis, le premier à gauche à introduire la notion de rigueur financière. Pour lui, la « Deuxième gauche, qu’il inspira, devait être « décentralisatrice, régionaliste, héritière de la tradition autogestionnaire ».

Adversaire de Mitterrand

Ce porte-drapeau du « parler-vrai », auteur de nombreux essais, avait inscrit son parcours en parallèle, puis en opposition, à François Mitterrand, à tel point qu’on a parlé entre eux de « haine tranquille » : « le mépris profond que je porte à son absence d’éthique est compatible avec l’admiration totale que j’ai pour sa puissance tactique », disait Michel Rocard. Il a été longtemps structuré par l’inébranlable conviction d’être un jour président, précisant toutefois, en 1988, qu' »il y a un doute sur le quand ». Mais François Mitterrand, et ses maladresses, l’en ont empêché.

L’oeil pétillant dans un visage nerveux, le débit rapide, cet homme pressé à l’allure de Tintin aimait avant tout le travail des dossiers et la négociation. C’était un formidable pédagogue, entre emphase et bonhomie, langage techno et vocabulaire relâché, qui rendait intelligents ceux qui l’écoutaient même s’il fallait s’accrocher pour suivre ses raisonnements. Mais il ne savait pas « chauffer » le public des meetings, était mal à l’aise dans les bains de foule et les banquets politiques. Peinant à se débarrasser d’une certaine froideur, il détestait la familiarité et le clientélisme.
Homme passionné
De petite taille – moins d’1 m 70 – ce grand fumeur de gauloises sans filtre, amateur de ski et de voile, donnait une image de fragilité, démentie par beaucoup d’énergie et de pugnacité. S’il a failli périr en 2007 après une hémorragie cérébrale survenue en Inde, cinq ans plus tard, alors ambassadeur de la France pour les régions polaires, il était le premier octogénaire à se rendre aux deux pôles géographiques du globe. En mars 2012, victime d’un malaise à Stockholm, il avait dû être hospitalisé quelques jours le temps que les médecins suédois résorbent un caillot sur la partie droite du cerveau.

Michel Rocard était né à Courbevoie, près de Paris, le 23 août 1930. Son totem chez les scouts: « Hamster érudit », un surnom qui lui collera à la peau. ENA, inspection des finances : le fils ne marche pas sur les traces du père scientifique qui est furieux. Ils mettront des années à se réconcilier. Sa personnalité s’est formée à partir de la rigueur paternelle, un des scientifiques à l’origine de la bombe atomique française, le protestantisme (par sa mère), le choc de la barbarie nazie (quand, scout, il accueillait les rescapés des camps), le travail à l’usine pendant deux ans: « Vous secouez tout ça et vous avez un socialiste! ».
Des idées assumées.

Il a aimé être maire d’une commune de banlieue parisienne, Conflans-Sainte-Honorine, « la plus belle fonction politique » (de 1977 à 1994), s’est plu au ministère de l’Agriculture (1983-85) mais a détesté l’Hôtel Matignon: en partant, « j’ai quitté ma femme. Peut-être aurais-je divorcé sans Matignon, mais cela a accéléré les choses, sans aucun doute ».

Hostile à la guerre d’Algérie, il dirige de 1967 à 1973 le Parti socialiste unifié (PSU), « laboratoire d’idées » pour la gauche. Il s’associe au mouvement de mai 68, ferraille contre la tendance « dure » du PSU, parvenant à faire condamner le recours à la violence. Candidat à la présidentielle de 1969, le jeune loup recueille 3,6 % des suffrages. Il rejoint le PS en 1974, trois ans après sa fondation. « Erreur majeure! », admettra-t-il, car les mitterrandistes lui reprocheront d’avoir « pris le train en marche ». Chouchou des sondages, il défie François Mitterrand auquel il reproche en 1978 son « archaïsme ». La guerre est déclarée. Fin 1980, il annonce sa candidature à la candidature du PS pour la présidentielle à venir, mais son intervention est ratée. Il doit s’effacer devant celui qui défend une ligne d’union de la gauche avec les communistes.

Leur concurrence sans merci aboutit à une cohabitation conflictuelle quand M. Mitterrand le nomme chef du gouvernement en mai 1988. En dépit de réussites, comme la paix en Nouvelle-Calédonie ou l’instauration d’un Revenu minimum pour les personnes sans ressources, il est « viré » trois ans plus tard, selon son expression. Patron du PS en 1993, il abandonne vite la direction du parti et, après l’échec des européennes, renonce au statut de candidat « naturel » des socialistes à la présidentielle de 1995. Nouvel échec.
Critiques du PS

Par la suite, Michel Rocard est sénateur et député européen, l’Europe étant l’une de ses passions. Puis, n’hésitant pas à critiquer son propre parti et les médias, dont il dénonce le simplisme, il co-préside avec Alain Juppé, ancien Premier ministre lui aussi, la Commission sur le grand emprunt, sur décision du président Nicolas Sarkozy. « Socialiste, je suis depuis toujours et socialiste je mourrai », soulignait-il toutefois.
« J’ai fait le plus passionnant des métiers », assurait ce père de quatre enfants, issus de trois mariages, de plus en plus réceptif en vieillissant aux idées écologistes, qui a su garder jusqu’au bout une immense curiosité pour la vie.

Burkina Demain

Tour de France 2016: les 5 Africains au départ de la compétition

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Cette année, ce sont 198 coureurs à prendre le grand départ du Tour de France 2016, depuis le Mont-Saint-Michel, ce 2 juillet 2016. Répartis en 22 équipes, tous les coureurs ne verront pas la ligne d’arrivée finale sur les Champs-Elysées à Paris le dimanche 24 juillet après 21 étapes et trois semaines intenses. Dans leurs rangs, des stars, des inconnus, des grimpeurs, des vieux, des jeunes, des sprinteurs, des rouleurs, des baroudeurs, des expérimentés, des novices.TOUR FRANCE

L’Afrique a cinq ambassadeurs. Trois sont dans l’équipe sud-africaine Dimension Data alignera. Deux Érythréens, Daniel Teklehaimanot et Natnael Berhane, ainsi qu’un Sud-Africain, Reinardt Janse van Rensburg.

M. Teklehaimanot a été distingué meilleur cycliste africain de l’année en janvier 2016 à Libreville, au Gabon. Il n’est plus le même depuis qu’il a été, en 2015, le premier Africain noir à terminer un Tour de France, son premier, et à porter le maillot à pois du meilleur grimpeur.

M. Berhane , passé tout près de participer à son premier Tour de France, avait regardé ses coéquipiers de loin, en sa qualité de Réserviste chez MTN-Qhubeka. Le champion d’Afrique sur route en 2011 et 2012 aura à cœur cette année de s’illustrer de la même façon, chez Dimension Data.

Reinardt Janse van Rensburg; il devra se passer de son frère, Jacques, qui participait avec lui au Tour de France 2015 au sein de MTN-Qhubeka. Le sprinteur sud-africain, 96e en 2015, 98e du Tour d’Espagne 2013, participe à son troisième grand tour.

En sus, il y aura deux autres Sud-Africains.

Daryl Impey. Il est à sa quatrième participation et a été le premier Africain porteur du maillot jaune de leader, durant deux jours, lors de l’édition 2013. Cent-onzième en 2012, 74e en 2013, ayant abandonné sur chute (et fracture de la clavicule) en 2015, l’ancien de MTN-Qhubeka se présente, à 31 ans, avec de l’expérience.

Enfin, Louis Meintjes, membre en 2015 de l’équipe sud-africaine MTN-Qhubeka, devenu Dimension Data, a changé d’écurie. Il a intégré Lampre-Merida. Champion d’Afrique 2015, il participe à son deuxième Tour de France, avec un potentiel qui promet, notamment pour le classement général et le classement de la montagne.

A noter qu’il y a un coureur de moins que l’année dernière où 6 Africains avaient pris part au départ. Ils seront cette année répartis dans trois équipes, contre deux seulement en 2015.

Joachim Batao
Burkina Demain

Hadj 2016: le pèlerinage fixé à 2 201 070 F CFA

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Ceci est un communiqué, signé du ministre d’Etat, ministre en charge de l’Administration territoriale, relatif au pèlerinage à la Mecque, édition 2016. Lisez plutôt!

COMMUNIQUE ADMINISTRATIF N°2016-0026/MATDSI/CAB/SP-SPR du 01 juillet 2016

Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure a l’honneur de porter à la connaissance de la population en général, et de la communauté islamique du Burkina Faso en particulier que, le coût du Hadj 2016 est fixé à deux millions deux cent un mille soixante-dix (2 201 070) Francs CFA.
Ce coût de 2 201 070 Francs CFA n’inclut pas le prix du mouton qui sera payé sur place en Arabie Saoudite par le pèlerin lui-même.

Le Ministre d’Etat, souhaite un bon mois de jeûne aux fidèles musulmans du Burkina Faso et un pèlerinage agréé à tous les candidats au hadj 2016. Il rappelle par ailleurs, l’engagement et la disponibilité du Gouvernement à accompagner la communauté islamique pour une bonne organisation du pèlerinage musulman.

Ouagadougou, le 01 juillet 2016

Simon COMPAORE
Commandeur de l’Ordre National

Deux journalistes dans la posture de brigandage des « 4 millions de FCFA du CNT »

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Le Conseil national de la transition (CNT) a donné quatre (4) millions de francs CFA aux organes et aux journalistes qui avaient été martyrisés par les putschistes du Conseil national de la démocratie (CND), rapporte l’Observateur n°9150, en date de ce vendredi 1 er juillet 2016 à 0uagadougou, dans sa rubrique « Lettre pour Laye ». CNT

Le journal rappelle que le don remonte au 23 octobre 2015 au centre de presse Norbert Zongo, mais depuis lors, c’est « un silence assourdissant » à propos du gombo qui n’est pas encore parvenu aux destinataires.

« Selon certaines sources, deux membres chargés de la répartition de la cagnotte sont régulièrement en déplacement, ce qui expliquerait la situation … » lit-on dans le canard qui déplore que les journalistes, prolixes sur la gestion des fonds des autres, ne donnent pas le bon exemple.

Si seulement c’était vrai, on dira y a longtemps que cela dure quand même, plus de sept mois déjà. Quand donc ces deux quidams comptent-ils le faire? Le plus vite sera le mieux. En tous les cas, nous osons croire qu’ils se raviseront et s’exécuteront pour le bonheur de leurs confrères.
Affaire à suivre

Anderson Koné
Burkina Demain

Autriche: la Cour constitutionnelle annule la victoire d’Alexander van der Bellen

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Les deux candidats devront de nouveau aller à l conquête de l'électorat autrichien

La Cour constitutionnelle autrichienne a annulé, ce 1 er juillet 2016, le résultat de l’élection présidentielle du 22 mai, remporté de quelques dizaines de milliers de voix par le candidat indépendant, au détriment de Norbert Hofer, candidat d’extrême droite pour le FPÖ, le Parti autrichien de la liberté. Ainsi donc, la victoire sur le fil d’Alexander van der Bellen n’est pas passée.

Les deux candidats devront de nouveau aller à la conquête de l'électorat autrichien
Les deux candidats devront de nouveau aller à la conquête de l’électorat autrichien

La Cour constitutionnelle a relevé plusieurs irrégularités, dont un dépouillement prématuré d’une partie du vote par correspondance, qui a fait pencher la balance en faveur d’Alexander Van der Bellen.

Le deuxième tour de l’élection « doit être de nouveau organisé dans toute l’Autriche », a annoncé Gerhart Holzinger, président de la plus haute juridiction du pays lors de la lecture de la décision.

« Cette décision est destinée à renforcer la confiance dans notre Etat de droit et dans la démocratie », a ajouté le juge, expliquant que cette annulation ne faisait « ni gagnant, ni perdant ».

Selon les résultats officiels annoncés près de vingt-quatre heures après la fin du scrutin, Van der Bellen l’avait emporté avec 50,3% des voix et 31.000 voix d’avance seulement (sur près de 4,5 millions de suffrages exprimés) sur Norbert Hofer.

Martin Philipe

Burkina Demain
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RTB: de nouvelles nominations à la télévision

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C'est désormais lui, jean Emmanuel Ouédraogo, le nouveau rédacteur en chef de la Télévision du Burkina
C'est  désormais lui, jean Emmanuel Ouédraogo,  le nouveau rédacteur en chef de la Télévision du Burkina
C’est désormais lui, Jean Emmanuel Ouédraogo, le nouveau rédacteur en chef de la Télévision du Burkina

La nouvelle a été portée à la connaissance de l’ensemble des journalistes au cours de la conférence de rédaction de ce vendredi, 1 er juillet 2016 à Ouagadougou, nous a-t-on dit. Il ne reste plus, semble-t-il, que la note officielle qui devrait être publiée incessamment.

Les raisons de ces changements? Il semble que Simon Gongo a refusé, pour reprendre son propos, « de déconstruire ce qu’il a pris du temps à construire ». Sa vision, mettre la télévision au service de la population. Il ne partagerait pas, entre autre, l’idée selon laquelle les éditions du journal télévisé devraient commencer par les sujets se rapportant au chef de l’Etat, suivis ce deux du premier ministre puis du président de l’assemblée nationale.

Vrai ou faux? Que faisait-il lui-même concrètement? N’y a t-il pas autres raisons? De toute évidence, on le saura, car rien ne se cache ici en pays de savane.

La nouvelle équipe est attendue. Elle sera jugée à l’œuvre et l’on pourra dire si la télévision du Burkina a reculé ou progressé.

Anderson Koné
Burkina Demain

BAC 2016: le lycée privé Espoir Tégawendé avec un taux de succès de 57 % au premier tour

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Les résultats du premier tour du Baccalauréat de la session 2016 ont été proclamés, le jeudi 30 juin 2016. Le lycée privé Espoir Tégawendé a réalisé de bons résultats.
NAT

Selon le directeur des études, Nathan Yaméogo, sur un total de 60 élèves, 34, soit un taux de 57%, ont été admis dès le premier tour et 14, au second tour.

M. Yaméogo a dit qu’il fonde espoir sur ces candidats, qui de son avis, partent sur une base solide, la formation. Mieux, des enseignants se sont rendus disponibles pour accompagner les candidats.

A noter que le lycée privé Espoir compte une classe de terminale D, avec un effectif contingenté de 60 candidats.

Mathias Lompo
Burkina Demain

Côte d’Ivoire: quatre personnalités pro-Gbagbo de retour d’exil

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Des personnalités du régime Gbagbo sont rentrées d’exil ce jeudi soir 30 juin 2016, au nom de la réconciliation nationale.
kadet

A leur tête, l’ancien conseiller spécial de Laurent Gbagbo, ex-ministre de la Défense, Kadet Bertin, suivis de Kacou Brou, leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) pendant la crise, Watchard Kedjebo, membre de la galaxie patriotique, et l’ancien garde du corps de l’ex-président, Franck Sibayi.
Ils ont ainsi décidé de regagner Abidjan, cinq ans après, où ils ont été accueillis par la ministre de la Solidarité et le ministre de la Défense.

« Je suis venu dans un esprit de paix et dans un esprit de rassemblement. Bien sûr il y a des problèmes, et les problèmes, il ne faut pas les occulter, mais je pense que pour régler les problèmes, il faut s’impliquer dans le jeu politique et il faut s’adresser à ceux qui exercent le pouvoir d’Etat », foi de Bertin Kadet. Et Watchard Kedjebo, membre de la galaxie patriotique pendant la crise de 2010-2011, de poursuivre. « Nous avons compris que l’on peut faire de la politique dans nos divergences, en nous pardonnant. On ne peut pas vivre continuellement dans la haine, dans la belligérance, ce n’est pas possible. Nous sommes une nation, nous sommes condamnés à vivre ensemble ».

« Les durs », « les Gbagbo ou rien », comme ils se sont eux-mêmes qualifiés, ont à leur tour lancé un appel à leurs camarades restés en exil. « Vous voyez, nous ne nous sommes pas fait arrêter, il faut rentrer », exhortent-ils.

Environ 50 000 Ivoiriens sont toujours réfugiés dans les pays voisins.

Anderson Koné
Burkina Demain
Source: Rfi

Procès Simone Gbagbo: deux témoins se contredisent à la barre

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Dans le cadre du procès de Simone Gbagbo, poursuivie pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, deux témoins à charge se sont contredits, ce 30 juin 2016, à la barre de la Cour d’Assises.
GBAGBO

Le premier témoin, Awa Ouattara, interrogée sur les tueries des femmes d’Abobo, lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, a peiné à expliquer les faits dont elle dit être ‘’témoin’’, donnant des réponses faites ‘’d’amalgames’’ qui irrite, par moments, le président de la Cour.

‘’Est ce que vous avez vu des gens en train de tirer à partir des chars ?’’ , interroge Me Mathurin Dirabou de la défense.
‘’Non, je n’ai vu personne mais j’ai entendu un grand bruit de tir’’, répond le témoin soutenant ‘’avoir vu deux femmes tombées près de moi’’.

‘’Est-ce que le témoin a vu d’où venait les tirs ?’’, demande Me Rodrigue Dadjé.
‘’Non je n’ai pas vu mais j’ai entendu ‘’, répond Awa Ouattara.
Sur la présence du Commando invisible à Abobo, elle dit ‘’qu’il faisait leur travail pour la sécurité d’Anyama’’.

A la question de savoir si le Commando invisible tirait sur les policiers et gendarmes à Abobo, le témoin répond ‘’oui, j’ai appris que des policiers ont été tués’’. ‘’Puisqu’elle sait que le commando invisible tuait des policiers à Abobo, pourquoi dit-elle que ce sont des chars qui ont tiré ?’’, interroge, encore Me Dadjé.

‘’Ce qui est sûr, je sais que ce sont les chars qui ont tiré mais je ne sais pas qui a tiré’’, déclare dame Ouattara. Sur la relance de la même question, le témoin se dédie à la barre. ‘’Je n’ai jamais entendu parler que des policiers ont été tués car je suis allée aux obsèques de mon père au village deux mois avant la date de la marche’’, souligne-t-elle.

Dame Awa Ouattara soutient, également, avoir été informée ‘’du bombardement du marché de Siaka Koné, de la marche sur la RTI.
‘’Pourquoi le témoin a-t-il soutenu dans sa déposition en instruction que ce sont les militaires de Gbagbo qui ont tiré, alors que dans sa déclaration à la barre elle soutient n’avoir pas vu le tireur ?’’, demande Me Dadjé.

‘’Je n’ai pas vu quelqu’un tirer, j’ai vu des chars tirer. Mais comme on marchait pour le départ de Gbagbo, c’est pourquoi j’ai dit ça’’, se défend Awa Ouattara qui commence à balbutier face aux questions de la défense, l’obligeant à donner des versions contradictoires à sa déposition pendant l’instruction.

Sur l’un de ses balbutiements, le président Boitchy Kouadio suspend l’audience pour une pause. A la reprise, c’est le témoin Moussa Bamba qui est appelé à la barre pour relater sa version des faits. ‘’Lors de la marche des femmes d’Abobo, je me trouvais devant la mairie où j’ai même ramassé certains corps des victimes’’, déclare-t-il.

‘’Avez-vous vu des chars tirer ?’’ , demande le juge. ‘’Non, je n’ai pas vu de chars tirer mais j’ai entendu trois coups de canon’’, répond-t-il, déclare le témoin. ‘’Vous n’étiez pas sur place, comment pouvez-vous savoir que ce sont des chars qui ont tiré ?, rebondit le président Boitchy.
Cette question embarrasse le témoin qui donne une version contraire à celle du précédent témoin, sur le lieu de rassemblement. Tandis que dame Awa Ouattara déclare que le rassemblement s’est effectué au rond point du Banco, Moussa Bamba soutient que le rassemblement eu lieu au rond point de la mairie d’Abobo.

‘’Est ce que c’est Mme Gbagbo qui a tiré’’, interroge le Procureur général Yéo Aly. ‘’Non, ce n’est pas elle, mais ce sont ses chars’’, répond le témoin affirmant que sa fille Massany Bamba est parmi les 7 femmes victimes.

Le procureur lui demande des pièces justificatives, de ce qu’il est le père de la victime. Suite à cette requête, le témoin se presse de remettre au procureur une photo de la victime, un extrait d’acte de naissance et un certificat du genre mort antidaté.

A la lecture des documents, le juge découvre des irrégularités et fait savoir au témoin qu’il n’est pas le père géniteur de la présumée victime nommée Massany Bamba, dont le vrai père est Mamadou Bamba, selon les certificats et acte civil de naissance, qui eux, ont été signés longtemps après la date de l’événement.

Puisqu’en mars 2011, il n’existait aucune administration municipale à Abobo. Une faille du témoin dont profite la défense pour l’enfoncer.

‘’Est-ce que votre frère Bamba Mamadou, le vrai père de la présumée victime a été entendu par un juge ou par la police ?’’, interroge Me Dadjé. Le témoin déclare ne pas le savoir. Me Dadjé démontre à la Cour que la fille en question, a pour père Mamadou Bamba qui est le grand frère du témoin Moussa Bamba.

‘’Pourquoi le témoin déclare que ce sont sept femmes qui sont mortes alors qu’un autre témoin, a déclaré à la partie civile qu’il a évacué sa fille blessée ce jour-là, à l’hôpital, où elle aurait trouvé la mort ?’’, demande l’avocat.

Le témoin se dédit encore soutenant qu’il ne pouvait pas savoir si toutes les femmes étaient mortes.
‘’Qui a appelé M. Mamadou Bamba pour lui annoncer le décès ?’’, interroge la défense. ‘’C’est moi qui l’ai appelé’’, répond le témoin. Me Dadjé le contrarie en brandissant une copie de la déposition de l’intéressé, père de la présumée défunte, qui a déclaré avoir été informé par une de ses filles et que ‘’le corps de a été transporté dans un pousse-pousse pour être enterré’’, contrairement à la déclaration du témoin qui dit que le corps a été transporté dans un mini car Dina.

‘’Qu’est-ce qui fait dire au témoin que ce sont des chars de Gbagbo qui ont tiré’’, demande l’avocat de la défense. ‘’C’est parce qu’il était au pouvoir’’, réplique le témoin.

Est ce que le témoin a vu Mme Gbagbo le 3 mars 2011 à Abobo ?, interroge Me Bobré. ‘’Non je ne l’ai pas vue mais puisque c’est elle qui était au pouvoir ‘’, indique, de façon évasive le témoin avant que le juge ne suspende l’audience pour une reprise fixée au lundi 4 juillet 2016 à 9h.

Burkina Demain
Source: Abidjan.net