Inculpé pour “coups et blessures volontaires” sur l’une de ses danseuses, Koffi Olomidé a été transféré à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, d’où il “sera présenté devant un tribunal dans cinq jours”, selon des sources judiciaires de République démocratique du Congo (RDC).
olomide
Détenu sous un mandat d’arrêt provisoire, le chanteur “est gardé à la cellule 14 du pavillon 8″, réservé aux célébrités, après un rejet de liberté provisoire, a appris une source pénitentiaire.

Le chanteur a été arrêté après qu’un député congolais, Zacharie Bababaswe, a déposé plainte contre lui. “J’ai saisi les autorités puisqu’il est inadmissible qu’après cet acte de barbarie sur une femme, Koffi Olomidé soit reçu à son retour à Kinshasa “comme VIP par la DGM [Direction générale des migrations] alors que l’affaire a provoqué un tel tollé à travers le monde”, a déclaré à l’AFP cet élu de la majorité au pouvoir.
Il s’agit “de réhabiliter cette pauvre danseuse face à Koffi, qui a des contacts dans l’appareil judiciaire et auprès des dirigeants [dans] le gouvernement congolais”, s’est-il emporté.

Au début de cette descente aux enfers

Lorsque le KQ 550 de Kenya Airways, en provenance de Nairobi, atterrit sur l’aéroport international de N’jili à Kinshasa, après une escale de 45 mn à l’aéroport international Maya Maya à Brazzaville, Koffi Olomide, la super star congolaise de la rumba, esquisse un sourire. Le grand Mopao, comme l’appellent ses nombreux fans, prend place, une fois les formalités de police et de douanes expédiées, dans la salle Vip. Où il boit une boisson gazeuse. Ses danseuses et musiciens, assis dans la grande salle d’embarquement, devisent sur les « kinoiseries ». Koffi, reconnaissable par son look de barbe poivre sel, lunettes sombres à la Marvin, se précipite pour occuper son siège en business class. Tandis que le reste de sa délégation s’installe en classe éco. Pendant les 3 heures de vol entre Kinshasa et Nairobi, la star congolaise s’en dort, avant de retrouver ses esprits dès que le Boeing 737 de Kenya Airways amorce sa descente sur l’international Jomo Kenyata airport of Nairobi.

Pendant le vol, une des danseuses de Koffi a eu la vilaine idée de dérober une couverture de Kenya Airways. Ce qui aurait fortement choqué Koffi, surtout lorsqu’il surprend Cindy, sa nouvelle perle, et la danseuse incriminée, en train de s’invectiver. Le grand Mopao pique un soleil. Et use de sa force physique pour tenter de lui administrer une correction à l’africaine. Pardon, à la bantoue. C’est le début de sa descente aux enfers! Zacharie Bababaswe, alias « Le Mollah Omar », député et proche du président Joseph Kabila, saisit la balle au bond pour régler ses comptes à Koffi Olomide. Pour la petite histoire, les deux hommes se détestent comme un ange et un démon.

Même si Koffi Olomide parvenait à se défaire des griffes de la justice de son pays, en bénéficiant d’une grâce présidentielle dans les jours à venir, l’histoire retiendra que c’est un ancien journaliste culturel, spécialiste du show-biz qui a mis le grand Mopao sous clé.

Dimanche, la star de la musique congolaise avait tenu à présenter ses excuses à la télévision nationale. “J’ai sur la conscience le devoir de dire à mes amis que je m’excuse, que je regrette au plus profond de moi-même ce qui est arrivé. Il s’agit d’un moment de folie, d’un moment d’égarement”, avait-il affirmé.

Le leader du groupe Quartier latin, actuellement incarcéré à la prison centrale de Makala, n’en est pas à ses premiers déboires avec la justice. Ces dernières années, deux affaires ont particulièrement attiré l’attention sur le comportement potentiellement violent de l’artiste.

Le 16 août 2012, le chanteur congolais sort libre du tribunal de Gombe, petite commune de Kinshasa. Ce dernier a été condamné à une « servitude pénale de trois mois, assortie d’un sursis de trois mois » pour avoir frappé à coups de poings Diego « Music » Lubaki, un producteur congolais résidant à Paris. Apprenant qu’il était de passage à Kinshasa, Koffi Olomidé s’était rendu son hôtel pour lui réclamer plusieurs milliers d’euros pour un clip qu’il n’avait jamais réalisé. Des agents de sécurité interviendront pour séparer les deux hommes.

Mais quelques mois plus tôt, le 13 février 2012, la juge d’instruction française (Nanterre) Sylvie Daunis, l’avait mis en examen pour viols et séquestrations de trois ex-danseuses de son groupe. Ces graves accusations concernent deux plaintes : une première en 2006 déposée par une ex-danseuse, puis une seconde par deux autres femmes, dont une mineure au moment des faits, en 2008.

Joachim Batao
Burkina Demain

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