Simone Veil est morte à l’âge de 89 ans, a fait savoir sa famille vendredi 30 juin. L’ancienne déportée incarne – à sa manière – les trois grands moments de l’histoire du XXe siècle : la Shoah, l’émancipation des femmes et l’espérance européenne. Au cours de sa vie, Simone Veil a en effet épousé, parfois bien malgré elle, les tourments d’un siècle fait de grandes désespérances mais aussi de beaux espoirs : elle fait partie des rares juifs français ayant survécu à la déportation à Auschwitz, elle symbolise la conquête du droit à l’avortement et elle est l’une des figures de la construction européenne.
C’est une grande figure de l’histoire des droits des femmes qui s’est éteinte. Selon Le Journal du Dimanche qui cite une source sûre, Simone Veil est décédée ce vendredi 30 juin à son domicile parisien du 7e arrondissement à l’âge de 89 ans.
En mai 1974, alors juriste de 46 ans sans étiquette, Simone Veil avait été nommée ministre de la Santé par Valéry Giscard d’Estaing. Quelques mois plus tard, celle-ci parviendra à imposer au Parlement une loi instaurant l’Interruption volontaire de grossesse (IVG).
Ces mots notamment, prononcés contre l’hostilité parfois virulente d’une partie de l’Assemblée, sont restés particulièrement célèbres: « Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme, je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes: aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. »Ce combat sera le premier acte d’une riche carrière politique qui la conduira en 1979 à la première présidence du Parlement européen. Elle restera députée européenne jusqu’en 1993, date à laquelle Edouard Balladur la rappelle au gouvernement en la nommant ministre d’Etat en charge des Affaires sociales, de la santé et de la ville.
Née en 1927 à Nice dans une famille juive non pratiquante, arrêtée à 16 ans tout comme ses parents et ses soeurs, Simone Veil avait été déportée à Auschwitz-Birkenau. Seules ses deux soeurs Madeleine et Denise ainsi qu’elle même survivront aux camps de la mort.
Burkina Demain