Le présidium de l'atelier national

Nionryiida, un village de la commune rurale de Yonbré, situé à environ 25 km de la ville Manga, chef-lieu de la région du Centre sud, a abrité les 3 et 4 octobre 2019, l’atelier national sur l’électrification rurale, organisé par l’Agence burkinabè de l’électrification rurale (ABER). L’objectif principal de la rencontre, c’était d’échanger avec tous les acteurs du domaine sur la nouvelle approche de l’Agence en vue de booster le taux d’électrification en milieu rural dans le pays.

Le présidium de l’atelier national

« Amélioration de la performance du modèle d’électrification rurale au Burkina Faso : Nouvelle approche de l’ABER ». C’est sous ce thème que 48 heures de réflexion, de discussion, de partage de connaissance, bref que 48 heures de travaux ont été consacrés à l’atelier national sur l’électrification rurale, dans le seul but d’accroitre le taux d’environ 3% à 19% à l’horizon 2020, selon le Plan national de développement économique et social (PNDES). Des informations de l’Alliance Sahel, laissent croire que le taux d’électrification dans l’ensemble des pays du G5 Sahel est d’environ 20%.

Elle (Alliance sahel) précise aussi que ce taux est deux fois inférieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne et quatre fois inférieur à la moyenne mondiale. Et le Burkina Faso fait partie desdits pays et affiche l’un des taux d’électrification les plus faibles dans les zones rurales, si on en croit les résultats figurant dans le dossier de presse.

Impliquer le secteur privé

Le DG de l’ABER,Ismaël Nacoulma (micro) et les officiels se prêtant aux questions des journalistes

Pour donc relever ce défi, il faut se fixer des objectifs comme l’inscription de l’électrification rurale dans une perspective de développement économique pérenne sur la base de la viabilité technique, économique et financière, l’implication du secteur privé, des collectivités locales et des usagers et la mobilisation de financements concessionnels, en plus des ressources nationales et de financements commerciaux.

Ainsi, les travaux d’hier ont permis de recueillir des attentes à savoir le besoin de formulation d’une stratégie claire d’électrification rurale, la clarification de la logistique des tarifs d’électricité, la nécessité que tous les acteurs puissent prendre en compte les questions environnementales dans leur politique d’électrification, etc.

41 milliards F CFA mobilisé

Dans la synthèse des travaux de cette journée-là, il est ressorti que l’ABER a pu mobiliser 41 milliards de F CFA pour l’électrification de 278 localités avec plus de 41 000 abonés au 30/09/2019. 251 localités ont été raccordées au réseau national interconnecté, 5 systèmes isolés, 23 kits solaires individuels et 11 projets engagés, contribuant à hauteur de 35% à l’objectif du PNDES, sans oublier le projet Yeleen qui prévoit aussi d’électrifier 264 localités, alimentant 125 000 ménages, soit plus de 900 000 personnes. Néanmoins, l’agence reconnait qu’il y a des problèmes liés à cette politique d’électrification rurale telle que la problématique des financements. Mais toujours dans cette dynamique, il semble que le fait que la technologie est maitrisée et diversifiée, les paiements mobiles se font avec des outils modernes de communication et le développement des énergies renouvelables et des fonds verts climats sont entre autres des forces et des opportunités.

L’électricité crée de l’emploi

Pour les participants, les différentes réalisations sont limitées qu’aux grandes villes. Ils estiment qu’il faudrait illico presto accélérer cette politique afin de déterminer le potentiel, les technologies adéquates et le modèle économique adapté pour les petites localités. A écouter le secrétaire régional de Centre sud Amidou Soré lire le discours du ministre de l’énergie, président de l’activité, l’atelier vient à point nommé parce que l’électricité est de nos jours une condition pour le développement des localités. Le directeur général de l’ABER, en l’occurrence Ismaël Nacoulma, lui, ajoutera à son tour que la vision des autorités, c’est de faire en sorte que les Burkinabè où qu’ils soient aient accès à l’électricité, car affirme-t-il, l’électricité crée le développement, de l’emploi, etc.

Des solutions solaires locales

A l’issue des travaux de groupes formés ce 4 octobre, les participants ont à tour de rôle soulevé des problèmes que rencontre le secteur. En effet, l’absence des ressources financières, l’absence d’outils de gestion, la dispersion des sites, l’insuffisance d’encadrement et de compétences, le faible pouvoir d’achat, le manque de visibilité des opportunités liées à l’électrification rurale, la non rentabilité des systèmes électriques… Tout ça, parce que les acteurs du domaine ne sont pas associés pour l’élaboration des cadres réglementaires. Mais comment l’on peut assurer un développement durable en écartant ces faiblesses ? De diverses suggestions ont permis de savoir qu’on peut sauver le secteur d’électrification.

Pour venir à bout des problèmes, les participants ont proposé des solutions comme par exemple l’optimisation du dimensionnement du système électrique, le développement des solutions solaires locales, la contractualisation avec le génie militaire dans ce domaine, la non suspension du service électrique en raison d’impayées pour la SONABEL et l’implication du secteur privé dans la gestion des systèmes électriques. Mais pour impliquer le secteur privé, ils trouvent qu’il faut d’abord créer une base de données. Dans l’ensemble, les 48 heures de travaux ont permis d’élaborer des pistes pour mieux éclairer les localités que regorge le Burkina Faso, pays des hommes intègres.

Nicolas Bazié

Burkina Demain

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