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Le tout solaire au Burkina : Anticiper sur le si lointain, si proche défi environnemental 

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Grâce à l'énergie solaire, cette artère de la zone Une est éclairée la nuit tombée

Au Burkina Faso, après la téléphonie mobile, l’énergie solaire photovoltaïque, est le secteur, qui connaît une progression remarquable, porté par un vent favorable sans précédent. Etat et démembrements ; acteurs du privé et de la société civile ; communautés et citoyens sont embarqués dans ce train solaire à grande vitesse, au regard de son grand avantage : accessible et moins chère permettant de réduire le chronique déficit énergétique du pays. Mais, cette propension solaire tous azimuts posera à moyen, long et voire à très long termes un défi environnemental dont la gestion mérite d’être planifiée et intégrée dans la politique nationale des énergies renouvelables pour éviter des lendemains difficiles.

Ne pas perdre de vue le défi environnemental en perspective, en matière de gestion de déchets solaires et de se préparer à y faire face efficacement

Ouagadougou, dimanche 20 novembre 2022. Le soleil vient de se coucher et la nuit a repris ses droits dans le quartier Zone Une, dans l’arrondissement 10 de la capitale. Sur l’artère principal séparant la partie viabilisée et celle dite non lotie où nous nous trouvions, la vie dans les environs était pourtant loin de s’arrêter. Mieux, c’est le début des affaires pour certains citoyens.

C’est le cas de Mariam Nombré qui est venue vendre ses arachides au bord de la voie. Non loin de là, c’est Abdouramane qui est toujours confortablement installé devant sa boutique de marchandises diverses et continue de vendre comme si c’était le jour. A une quinzaine de mètres de lui, Moussa Sawadogo est en pleine prière dans une mosquée.

Magie solaire dans sa plus belle expression

Grâce à l’énergie solaire, cette artère de la zone Une est éclairée la nuit tombée

Toutes ces activités nocturnes ont été possibles grâce à l’énergie solaire. Mariam arrive à vendre ses arachides grâce aux lampadaires solaires installés par la mairie. Abdouramane, lui, jouit des bienfaits de sa propre installation solaire.

Quant à Moussa, il peut communiquer avec son Dieu sous la lumière grâce à une installation communautaire. Par ailleurs, à en juger par l’éclairage, il est difficile de distinguer la partie viabilisée de celle non viabilisée du quartier.  C’est la magie solaire dans sa plus belle expression au Burkina Faso.

Drissa, un habitant de Tabtenga, fait lui aussi l’heureuse expérience de l’énergie solaire

«Il y a deux ans, j’ai fait mon installation solaire qui m’a coûté environ 250 000 F CFA. Grâce à ça, j’arrive à regarder la télé, j’ai l’éclairage et un ventilateur qui fonctionne bien. Vraiment, je ne me plains pas. Si ce n’était pas le solaire, je ne pouvais pas espérer avoir de sitôt l’énergie chez moi», nous confiera le lendemain en plein jour Drissa dans un autre quartier périphérique de Ouagadougou, Tabtenga. Au-delà des individus et des communautés, c’est tout le pays qui est engagé dans le déploiement du solaire.

Burkina, un vaste chantier solaire à ciel ouvert

Comme ici sur le site de la centrale solaire de Zagtouli, le pays compte de nos jours des dizaines de milliers de panneaux solaires installés

Membre de l’Alliance solaire internationale depuis 2016, le Burkina Faso est aujourd’hui un vaste chantier solaire à ciel ouvert.  C’est plus d’une dizaine de projets de centrales qui sont en cours au Burkina Faso, avec l’ambition d’atteindre d’ici quelques années un taux solaire de 30-40% dans le mix énergétique. Deux centrales solaires d’une capacité globale de 63 MWc sont déjà fonctionnelles. Il s’agit de la Centrale de Zagtouli,  inaugurée le 29 novembre 2017 et la Centrale de Nagréongo, inaugurée en juillet 2022. Ces deux centrales solaires inaugurées injectent leur production dans le système interconnecté de la Société nationale d’électricité du Burkina et contribuent un tant soit peu à la réduction des émissions de CO2.

Le Burkina Faso dont 60% de sa consommation en énergie électrique sont assurés par les importations du Ghana et de la Côte d’Ivoire, mise également sur l’énergie solaire pour résorber ce chronique déficit énergétique. Ainsi, le pays dans ses prévisions les plus optimistes, prévoyait porter à 50% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à l’horizon 2025 avec un objectif affiché de plus de 700 MWc. Et la plupart des projets dans le secteur participaient plus ou moins de l’atteinte de cet objectif.

Les risques environnementaux à l’horizon

Ne pas perdre de vue le défi environnemental en perspective, en matière de gestion de déchets solaires et de se préparer à y faire face efficacement

Le développement tous azimuts des installations solaires photovoltaïques est une panacée pour atteindre l’autosuffisance énergétique, voire devenir un exportateur à long terme ; force est de reconnaître que cela comporte quand même des risques environnementaux.

«L’exploitation solaire est comme l’exploitation minière. Au début, on ne voit que le profit mais à la fin, on se retrouve avec des problèmes notamment environnementaux, sociaux à la fermeture», note à juste titre, l’inspecteur de l’environnement Juste Bationo.  Le problème va surtout se poser dans les 10-15-20 ans quand l’on se retrouvera avec tous ces intrants solaires (batteries, onduleurs, panneaux solaires) hors d’usage.

Et si l’on considère la mauvaise qualité des matériels solaires sur le marché, les problèmes pourraient se poser plus tôt que prévu. Ces déchets solaires en perspective, viendront ainsi en rajouter au déjà crucial problème de la gestion des déchets en général et à celui de la gestion des déchets d’équipements électriques et électronique (D3E) en particulier.

Ampleur du défi existant

A ce jour, le défi de la gestion des déchets EEE est déjà énorme avec peu de moyens disponibles. En effet, selon les résultats de la recherche «Etude sur la gestion des déchets d’équipements électriques et électronique (D3E) à Ouagadougou, Burkina Faso» rendus publics en janvier 2018 par Ibrahima Rabo Mainassara Rachid pour l’obtention de son diplôme d’ingénieur à 2Ie ; le flux entrant des EEE était de 100 tonnes par an.

Plus loin, «L’Afrique est régulièrement perçue comme une sorte de décharge pour produits électroniques occidentaux arrivés en fin de vie. Ordinateurs, télévisions, téléphones portables, réfrigérateurs, machines à laver obsolètes, tout y passe et nombreux sont des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) qui, chaque année et par containers, sont acheminés, souvent illégalement, vers des Pays africains, malgré la Convention de Bâle (1999) qui évite le transfert des déchets dangereux (DD) des Pays développés vers les Pays en voie de développement», indique Rabo Mainassara Rachid dans son mémoire.

Et d’y préciser ceci  : «Certes, de nombreux D3E en provenance de l’Occident, notamment continuent d’affluer sur le continent mais, les africains eux-mêmes jouent un rôle de plus en plus déterminant dans la propagation de ce phénomène. En cause, la consommation intérieure doublée de la forte croissance démographique que connait le continent. En effet, la révolution de l’Internet à la fin des années 1990, ou les technologies de l’information et de la communication (TIC) perçues comme offrant d’incroyables possibilités de développement et d’amélioration des niveaux de vie pour les populations africaines, sont de nos jours sources de production de grandes quantités de D3E». Et les Burkinabè ne sont pas en reste. D’où la nécessité de ne pas perdre de vue le défi environnemental en perspective, en matière de gestion de déchets solaires et de se préparer à y faire face efficacement. Alors que de faire ?

Pistes de solutions envisageables

Ce que préconise l’inspecteur en environnement Juste Bationo

Sur la question, plusieurs pistes de solution sont envisageables. Et la meilleure option, c’est d’anticiper et travailler déjà à prendre cela en compte. A commencer par la stratégie nationale en matière de gestion de D3E. Car, pour paraphraser Rabo Mainassara Rachid, qu’elles soient neuves ou d’occasion, les composantes des équipements d’énergie solaire sont appelées à connaître une fin de vie et il faut bien gérer cette fin de vie de façon convenable pour ne pas causer de risques à l’environnement et à la santé humaine. C’est pourquoi l’inspecteur Bationo préconise que les gérants des centrales solaires soient assujettis à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans annuels, c’est qu’ils intègrent dans leur planification annuelle ou pluriannuelle des objectifs environnementaux.

C’est ce que l’expert suggère aussi pour les projets miniers pour éviter que les problèmes environnementaux ne soient transférés à la fin des exploitations minières, sans oublier que certaines compagnies ont recours aussi à l’énergie solaire.  «Le Burkina doit réfléchir à un Code économique vert général», soutient pour sa part Ferdinand Ouédraogo, expert engagé en matière d’ingénierie de système de transition vers l’économie verte.

Le citoyen utilisateur du solaire Drissa se veut lui rassurant sur la problématique, convaincu qu’avec les déchets solaires feront l’objet aussi l’objet de recyclage et réutilisation comme les autres déchets, «comme c’est souvent le cas en Afrique». Vivement que son optimisme soit suivi d’effets réels dans les prochaines années afin que le boom solaire actuel dans le pays ne se transforme plus tard en cauchemar environnemental !

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

Burkina : Suspension de l’exportation de la farine de céréales

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Par cette mesure, le gouvernement suspend l'exportation de la farine de céréales

Il est porté à la connaissance des populations et des commerçants que l’exportation de la farine de céréales (mil, mais, sorgho) est suspendue sur toute l’étendue du territoire national. C’est la teneur de ce Communiqué gouvernemental daté de ce lundi 21 novembre et signé du ministre et des petites et moyennes entreprises, Serge Gnaniodem Poda.

Le communiqué du gouvernement est signé du ministre Serge Gnaniodem Podem, en charge du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises

«COMMUNIQUE

«Portant suspension de l’exportation de la farine de céréales (mil, mais, sorgho) au Burkina Faso

Il est porté à la connaissance des populations et des commerçants que l’exportation de la farine de céréales (mil, mais, sorgho) est suspendue sur toute l’étendue du territoire national.

En tout état de cause, tout contrevenant à cette décision s’expose à des sanctions conformément à la règlementation en vigueur.

Le Ministre du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises, Serge Gnaniodem Poda »

Sommet sur l’industrialisation de l’UA Éditorial : «Accélérer l’industrialisation de l’Afrique par le commerce»

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Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du commerce international participe à Niamey au sommet de l'UA sur l'industrialisation

Le Somme de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique bat son plein à Niamey au Niger où il se déroule du 20 au 25 novembre 2022.  «Le temps est venu pour l’Afrique d’identifier et de saisir toutes les opportunités offertes par ce riche continent, et de prendre sa juste place à la table des négociations mondiales en tant que puissance économique reconnue. Le moyen d’y parvenir est d’unir les décideurs politiques et les entreprises pour atteindre un objectif commun : mettre en œuvre la Zone de libre-échange continentale africaine, (ZLECAf)», soutient Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du commerce international (ITC)  qui y participe. Et il s’en explique dans cet éditorial.

Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du commerce international participe à Niamey au sommet de l’UA sur l’industrialisation

«Sommet sur l’industrialisation de l’UA Éditorial : «Accélérer l’industrialisation de l’Afrique par le commerce»

L’Afrique est riche

Le continent est riche en ressources naturelles, des terres arables aux sources d’énergie renouvelables en passant par les forêts tropicales et la faune sauvage. Mais surtout, il est riche en ressources humaines : l’Afrique a la population la plus jeune du monde  et accueillera au moins un quart de la population mondiale d’ici 2050 , sachant que cette dernière vient de franchir le cap des huit milliards d’individus.

Tout comme des eaux vives peuvent être tournées en énergie ou exercer une force destructrice, les richesses naturelles du continent et sa population en plein essor peuvent être utilisées à bon escient, ou non.

Le temps est venu pour l’Afrique d’identifier et de saisir toutes les opportunités offertes par ce riche continent, et de prendre sa juste place à la table des négociations mondiales en tant que puissance économique reconnue. Le moyen d’y parvenir est d’unir les décideurs politiques et les entreprises pour atteindre un objectif commun : mettre en œuvre la Zone de libre-échange continentale africaine, (ZLECAf).

Revenir à l’essentiel

Au moment où nous publions cet article, des dizaines de milliers de personnes rentrent chez elles après avoir participé à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP27, qui s’est tenue cette année à Sharm El-Sheik, en Égypte. Aussi appelée « COP de mise en œuvre » et « COP africaine », cette conférence marque le retour de l’événement sur le continent africain après six ans, avec sans doute l’attention la plus forte jamais portée aux besoins des pays en développement.

Outre le financement climatique, l’agenda de la conférence était centré sur la nécessité de veiller à ce que la transition vers une économie à faible émission de carbone soit équitable pour les pays les plus vulnérables aux effets du dérèglement climatique – soit les pays qui ont le moins contribué à cette situation. Cela inclut les pays africains qui ne représentent que 3 % des émissions mondiales, mais qui, pris ensemble, constituent la moitié des pays les plus vulnérables au changement climatique.

L’équilibre entre la transition vers une économie à faible émission de carbone et l’industrialisation ne sera peut-être pas facile à trouver. Toutefois, la ZLECAf offre l’opportunité de répondre de manière cohérente et à l’échelle du continent à la crise induite par le dérèglement climatique – ainsi qu’aux autres crises, telles que la pandémie de COVID-19, les conflits et l’augmentation du coût de la vie – tout en ouvrant pour l’Afrique la voie du développement durable et de la croissance économique.

Pour y parvenir, il faut se concentrer sur l’essentiel : déterminer les domaines d’investissement prioritaires sur la base des données de la recherche, canaliser les interventions dans la bonne direction, et lever les obstacles dans les secteurs vitaux.

Investir dans le commerce intra-africain

Les données de l’ITC montrent que le potentiel de croissance des exportations intra-africaines s’élève à 22 milliards de dollars (des États-Unis), avant même le déploiement des efforts pour développer les chaînes de valeur.

Si les opportunités sont grandes, la nécessité d’agir l’est tout autant. L’empreinte de l’Afrique sur le marché international est encore faible, puisqu’elle ne représente que 2,3 % des exportations mondiales, avec un panier d’exportation essentiellement constitué de produits primaires et de ressources naturelles. Seuls 14 % des exportations du continent sont destinées à d’autres pays africains, et une grande partie de ce commerce concerne des produits transformés. Ce qui peut surprendre, c’est que le commerce intra-africain est plus diversifié et technologiquement plus avancé que le commerce de l’Afrique avec le reste du monde. Le renforcement du commerce régional joue donc un rôle crucial pour appuyer une plus grande valeur ajoutée, la diversification des chaînes d’approvisionnement, le renforcement de la résilience, et l’industrialisation – ce qui ultimement contribuera à la création d’emplois et à l’amélioration des moyens de subsistance sur le continent.

En résumé, l’investissement dans la diversification et le renforcement des chaînes de valeur régionales, sous les auspices de la ZLECAf, est essentiel pour libérer tout le potentiel économique et de développement de l’Afrique.

Il n’y a pas de meilleur moment pour examiner cette question, à la veille du Sommet sur l’industrialisation de l’Union africaine (UA) qui doit se tenir à Niamey, au Niger.

Donner la priorité aux chaînes de valeur prometteuses

Le thème du sommet de l’UA de cette année est « Industrialiser l’Afrique : Renouveler les engagements en faveur d’une industrialisation et d’une diversification économique inclusives et durables».

Conformément à ce thème, nous, au Centre du commerce international (ITC), avons travaillé avec la Commission de l’UA et la Commission européenne pour examiner les chaînes de valeur et identifier les secteurs à fort potentiel pour le développement durable et les goulets d’étranglement qui empêchent les entreprises de réaliser pleinement ce potentiel.

Grâce à un travail approfondi à partir des données du terrain, nous avons identifié 94 chaînes de valeur prometteuses et réalisables au niveau continental. En creusant davantage, quatre secteurs apparaissent comme particulièrement prometteurs, y compris pour les petites entreprises qui représentent 90 % des entreprises dans le monde génèrent plus de la moitié des emplois : les produits pharmaceutiques, les aliments pour nourrissons, les vêtements en coton et le secteur automobile.

Chacune de ces chaînes de valeur relie au moins cinq pays africains de différentes régions. Elles reflètent les objectifs africains d’amélioration de la sécurité alimentaire, de la santé et des compétences technologiques – des éléments essentiels au renforcement de la résilience et qui en font donc des choix stratégiques pour les gouvernements et les investisseurs.

Les produits pharmaceutiques sont un secteur essentiel, en particulier au sortir de la pandémie, pour améliorer la santé et réduire les importations.

Face aux perturbations actuelles des chaînes d’approvisionnement mondiales, les aliments pour nourrissons, en s’appuyant sur le secteur agricole, vont contribuer à une sécurité alimentaire pérenne et une nutrition saine et durable.

Dans les pays les moins avancés d’Afrique, les vêtements en coton offrent à des millions de personnes la possibilité de trouver un emploi grâce à l’intégration de cette chaîne de valeur.

Le secteur automobile présente un fort potentiel de croissance du commerce intra- régional. Il offre en outre la possibilité de nouer des liens avec d’autres chaînes de valeur, telles que le cuir et les machines électriques, ainsi qu’avec des multinationales étrangères cherchant à investir.

Des entretiens avec des milliers d’entreprises, d’organisations d’appui aux entreprises, d’experts sectoriels et d’autres parties prenantes en Afrique confirment que ces secteurs sont propices à la croissance intra-régionale, comme le souligne également un nouveau rapport, Fabriqué par l’Afrique : Créer de la valeur par l’intégration.

Les entretiens montrent que la transformation est déjà en cours, comme l’illustrent certains exemples. Au Ghana, une entreprise fabrique déjà des véhicules électriques, et 60 % des ingénieurs sont des femmes. Dans les quatre chaînes de valeur sélectionnées, 77 % des entreprises interrogées écologisent déjà leurs processus de production, de la réduction de la consommation d’énergie et d’eau au recyclage des déchets, en passant par des investissements dans des emballages recyclables ou biodégradables et le développement de modèles commerciaux circulaires, comme la production de vêtements de haute qualité à partir de déchets de tissus et de vêtements d’occasion inutilisables.

L’industrialisation par les petites entreprises

Aider les petites entreprises à être compétitives et à se connecter aux chaînes de valeur est au cœur de la mission de l’ITC ; notre portefeuille de projets actuels couvre 50 pays africains. Nous appuyons la sensibilisation à la ZLECAf par le biais de plateformes en ligne, de dialogues public-privé et de cours de formation. En parallèle, nous renforçons les organisations d’appui aux entreprises et facilitons les connexions interentreprises.

Par le biais de notre initiative One Trade Africa, nous travaillons en étroite collaboration avec les décideurs politiques et les entreprises africaines pour veiller à ce que l’intégration régionale ouvre des portes non seulement aux grandes entreprises, telles que Dangote et Ethiopian Airlines, mais aussi aux petites entreprises, notamment celles détenues par des femmes et des jeunes et celles qui opèrent de manière informelle.

Pour intégrer les petites entreprises dans les chaînes de valeur régionales, il nous faut connaître leur identité, leur lieu d’activité, le genre du chef d’entreprise, et leur niveau d’engagement à l’export – en bref, leur profil détaillé. Il s’agit d’une tâche difficile en raison des importantes lacunes en matière de données. C’est pourquoi, plus tôt cette année, nous avons entrepris de cartographier le secteur privé africain.

Cette cartographie est le fruit d’un effort conjoint avec le Secrétariat de la ZLECAf. Elle couvre non seulement les caractéristiques et la compétitivité des entreprises africaines, mais aussi la performance et l’interconnexion des institutions régionales d’appui aux entreprises. Les informations recueillies viendront étayer les efforts de sensibilisation, de plaidoyer et de formation qui seront déployés dans le cadre de l’ambitieux plan d’engagement du secteur privé au sein de la ZLECAf. Toujours avec le Secrétariat de la ZLECAf, nous avons préparé un glossaire de la ZLECAf – en anglais, français, arabe et portugais – pour que les petites entreprises comprennent mieux les avantages que peut leur apporter cet accord.

L’accent mis sur ce qui fonctionne pour l’Afrique, en Afrique, sous-tend tous nos efforts pour appuyer la mise en œuvre concrète et en douceur de la zone de libre-échange à l’échelle du continent. Les petites entreprises et les décideurs politiques peuvent compter sur l’appui de l’ITC, pour aider à identifier les domaines de collaboration, et fournir les données nécessaires à la prise de décision et à la mise en œuvre de solutions aux côtés des principaux partenaires.

Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive, Centre du commerce international (ITC)»

La CEA prône pour que l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes soient au cœur de la transition bas carbone de l’Afrique

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La Secrétaire exécutive adjointe et Économiste en chef de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Hanan Morsy, a souligné lors de la COP27, qu’exploiter le potentiel d’une population africaine jeune en croissance sera essentielle pour façonner l’avenir du continent

La Secrétaire exécutive adjointe et Économiste en chef de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Hanan Morsy, souligne qu’exploiter le potentiel d’une population africaine jeune en croissance sera essentielle pour façonner l’avenir du continent lors d’un évènement à la COP27 sur le thème « Mettre l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes au cœur de la transition bas carbone de l’Afrique». Communiqué

La Secrétaire exécutive adjointe et Économiste en chef de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Hanan Morsy, a souligné lors de la COP27, qu’exploiter le potentiel d’une population africaine jeune en croissance sera essentielle pour façonner l’avenir du continent
La Secrétaire exécutive adjointe et Économiste en chef de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Hanan Morsy, a souligné lors de la COP27, qu’exploiter le potentiel d’une population africaine jeune en croissance sera essentielle pour façonner l’avenir du continent

 «La CEA prône pour que l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes soient au cœur de la transition bas carbone de l’Afrique

Charm el-Cheikh, le 17 novembre 2022 (CEA) – La Secrétaire exécutive adjointe et Économiste en chef de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Hanan Morsy, souligne qu’exploiter le potentiel d’une population africaine jeune en croissance sera essentielle pour façonner l’avenir du continent lors d’un évènement à la COP27 sur le thème « Mettre l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes au cœur de la transition bas carbone de l’Afrique».

Dans son allocution d’ouverture, la Secrétaire exécutive adjointe a noté : « 70 % des Africains ont moins de 30 ans, et d’ici 2040, l’Afrique devrait avoir la plus grande main-d’œuvre au monde – dépassant la Chine et l’Inde. Nous sommes ici pour nous assurer que nous utilisons cet atout inestimable et comment nous pouvons les intégrer dans des solutions d’action climatique pour un avenir meilleur».

Mme Morsy a également décrit certains projets entrepris par la CEA visant à soutenir l’innovation, la recherche et l’entrepreneuriat des jeunes, notamment le Programme de recherche sur le climat pour le développement, qui soutient 21 jeunes chercheurs afin d’améliorer la quantité et la qualité de la recherche africaine avec des subventions allant de 100 000 à 200 000 dollars.

Erin Tansey, Directrice de la Division des économies inclusives durables au Centre de recherches pour le développement international (IDRC), explique que le Centre « aide les jeunes femmes et hommes à être aux commandes des actions qui affectent leur avenir. En les engageant dans la recherche, en renforçant leurs efforts de plaidoyer grâce à des preuves et en aidant à favoriser leur engagement dans des forums clés tels que celui-ci».

La session comprend une table ronde avec des jeunes de tout le continent, partageant comment ils autonomisent les autres et leurs approches innovantes vers une transition à faible émission de carbone.

Madina Hussein, Directrice générale de Global Nature Conservation, a présenté son projet Miticash, qui se concentre sur l’agriculture, l’éducation et la conservation de l’environnement, « nous avons restauré 10 hectares de terres et créé un centre où nous inscrivons des femmes, des jeunes et des communautés autochtones pour leur enseigner des pratiques agricoles durables et d’autres solutions basées sur la nature pour essayer de renforcer la résilience climatique ».

Thelma Arko, Chercheuse à l’Institut des ressources naturelles en Afrique de l’Université des Nations Unies, a présenté son initiative, en partenariat avec la CEA. Un marché en ligne réunissant des décideurs politiques pour s’engager dans des solutions politiques vertes et des investisseurs pour trouver de nouvelles entreprises d’investissement.

Les jeunes ont exprimé le besoin d’un soutien dans des domaines tels que l’accès au financement pour les coûts d’investissement élevés, l’accès aux ressources et aux outils pour améliorer la technologie, et pour que les gouvernements créent un environnement propice pour soutenir les projets verts et plus de plateformes pour l’apprentissage entre pairs.

L’évènement était organisé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le Centre de recherche pour le développement international (IDRC), l’Institut des ressources mondiales (WRI) et l’Institut des ressources naturelles en Afrique de l’Université des Nations Unies (UNU-INRA).

 

Publié par :

Section de la communication

Commission économique pour l’Afrique

B.P. 3001

Addis-Abeba

Éthiopie

Tél : +251 11 551 5826

Email : eca-info@un.org»

COP27 : Un fonds de pertes et dommages en guise de consolation

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L'activisme de ces militants des organisations de la société civile pour une justice climatique tout au long de la COP27, n'aura pas été vain avec l'accord sur la création d'un fonds pour les pertes et dommages

La montagne qui accouche d’une souris aux contours encore imprécis.          L’on pourrait ainsi caricaturer les résultats à minima de la vingt-septième Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP27) qui s’est achevée ce dimanche 20 novembre 2022 à Charm-El-Sheikh en Egypte par l’annonce de la création d’un fonds pertes et dommages, sans plus de précisions ni sur le montant, ni sur les modalités d’accès, encore moins sur la date de son effectivité.

Des officiels applaudissant à tout rompre ce 20 novembre 2022 à Charm-el-Sheikh, à l’annonce de l’accord portant création de fonds pour les pertes et dommages climatiques

C’était l’une des principales revendications des organisations de la société civile du Sud à cette COP27 de Charm-el-Sheikh. Il s’agit du financement des pertes et dommages liés aux conséquences néfastes des effets de changement climatique. Après deux jours de prolongation, les dures négociations ont finalement abouti à cet accord tant attendu.

Fruit d’un accouchement difficile

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres (micro) et le président de la COP27, Sameh Shoukry, ont dû peser de tout leur poids pour parvenir à cet accord sur les pertes et dommages

Cet accord sur la création d’un fonds pertes et dommages annoncé ce dimanche a été le fruit d’un accouchement difficile tant les parties prenantes aux négociations ont eu du mal à s’accorder là-dessus. Alors que la COP27 était censée s’achever le 18 novembre, il a fallu jouer les prolongations. Et le secrétaire général de l’ONU et le président de la COP27 ont dû monter au créneaux vendredi soir pour rappeler aux uns et autres l’obligation de parvenir à quelque chose pour redonner espoir.

Et ce sera cet accord sur la création d’un fonds pertes et dommages dont les concours restent pour l’instant flous. En effet, quid du montant ou des modalités d’accès dudit fonds qui visiblement sonne comme une consolation puisqu’à part cela, il n’y a pas eu d’autres avancées sur les défis climatiques (ni sur la limitation du réchauffement à 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle, ni sur la fin des exploitations d’énergies fossiles) ?

Attendre 2023 pour avoir plus de détails sur le fameux fonds

L’activisme de ces militants des organisations de la société civile pour une justice climatique tout au long de la COP27, n’aura pas été vain avec l’accord sur la création d’un fonds pour les pertes et dommages. Mais, ils vont devoir encore prendre leur mal en patience pour avoir les résultats concrets de leur lutte

«Pas assez, mais un signal politique nécessaire pour reconstruire la confiance entre le Nord et le Sud», constate le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui n’avait pas cessé d’alerter depuis le début de cette COP sur l’urgence à agir face au péril climatique.

Etant pratiquement en fin d’année 2022, il faut attendre l’année 2023 pour avoir plus de détails sur ce fonds qui suscite déjà beaucoup d’espoirs dans les pays en voie de développement. L’on en saura davantage sur les bailleurs de ce fonds qui seront pour la plupart les pays pollueurs (pays développés), ainsi que les éventuels bénéficiaires, notamment les pays du Sud. Il va falloir regarder de près l’évolution des choses sur ce dossier, probablement jusqu’à la COP28 aux Emirats Arabes Unis pour se faire une idée plus précise sur ce fameux fonds de tous les espoirs.  Affaire à suivre…

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

Déclaration de politique générale de  Apollinaire Joachim  Kyelem de Tambèla

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Le Premier ministre Kyelem de Tambèla face aux députés pour sa déclaration de politique générale

Le Premier ministre Apollinaire Joachim Kyelem de Tambèla a décliné, ce samedi matin aux députés de la Transition, sa Déclaration de politique générale, comme l’exige la Constitution. Aux députés, le PM Kyelem de Tambèla les grandes orientations de la politique gouvernementale, focalisant, en autres, son intervention sur le recouvrement de l’intégrité territoriale et la sécurisation des populations   ;  le bien-être des Burkinabè,  l’agriculture ; les infrastructures routières et ferroviaires. Bref, voici l’intégralité de sa Déclaration de politique générale.

Le Premier ministre Kyelem de Tambèla face aux députés pour sa déclaration de politique générale

 

«Excellence ! Mesdames et messieurs les députés.

1 Il a plu au chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, de porter son choix sur ma personne pour assumer la fonction de Premier ministre de la Transition. Je voudrais ici lui témoigner ma reconnaissance pour cette marque de confiance. Permettez-moi, en son nom, au mien propre, et au nom de l’ensemble du Gouvernement, d’adresser à chacun de vous, nos vives félicitations pour son élection à l’auguste Assemblée.

Les circonstances qui ont conduit à la rectification de la Transition font de vous nécessairement des députés de mission et non de gestion. Nous avons une mission commune, rendre le Burkina Faso aux Burkinabè. Essayer de le mettre sur les rails afin que sa destinée soit non seulement plus sécurisée, mais aussi plus radieuse. C’est ce à quoi s’attèle le chef de l’État et le Gouvernement.

2   Je ne suis pas venu faire un discours protocolaire pour complaire à des formalités. La situation du pays ne le permet pas et impose une autre façon de faire. Je ne suis pas venu pour un long discours. La qualité d’un discours n’est pas nécessairement fonction de sa longueur. Je ne suis pas venu égrener un chapelet de promesses de réalisations.

3 Je suis venu vous demander, tout au long de votre mandat, de donner au Gouvernement les moyens d’action pour répondre aux aspirations du peuple burkinabè. Ces aspirations sont connues : ce sont la restauration de l’intégrité territoriale du pays et la sécurisation des personnes et des biens (I), le bien-être des Burkinabè (II) et la refondation de la société par une gouvernance vertueuse et visionnaire (III). Pendant le temps de la Transition, le Gouvernement s’attèlera à la réalisation de ces objectifs.

  I Du recouvrement de l’intégrité territoriale et de la sécurisation des populations

4 Le chef de l’État en a fait son cheval de bataille. Le recouvrement de l’intégrité territoriale est, avec la sécurisation des populations, la priorité des priorités. Le Président du Faso, chef suprême des armées, est en train de procéder à une profonde réorganisation de l’armée pour la rendre plus opérationnelle et plus efficace. L’essentiel des moyens sera orienté vers la sécurisation du territoire et des populations. Moyens matériels, et financiers, aussi bien qu’humains, culturels et spirituels. Car, si le vivre ensemble est aujourd’hui mis à mal, c’est aussi parce que, culturellement et spirituellement, la société a failli quelque part.

Nous refusons parfois d’être nous-mêmes, pour nous réfugier confortablement dans la culture et la spiritualité des autres, conçues à des moments donnés de l’Histoire, pour des civilisations données, et qui sont parfois loin de nos réalités actuelles. Aucune morale de nos ancêtres, aucune spiritualité de nos ancêtres ne disent de s’en prendre aveuglément à des populations innocentes, de brûler leurs récoltes, de piller leurs biens et leur bétail, ou encore de s’en prendre à celui qui n’a pas la même culture ou la même spiritualité que soi.

5 Bien avant la pénétration coloniale, nos ancêtres vivaient dans la cohésion sociale, malgré bien sûr quelques difficultés ponctuelles et des conflits sporadiques de moindres envergures. Nous devons donc nous ressaisir, pour transmettre nos vraies valeurs à la société. De tout temps, il a toujours existé partout des délinquants, des bandits, des hors-la-loi.

Néanmoins, si nous respectons nos valeurs, les éléments égarés seront facilement repérés, isolés, ciblés et traités comme il se doit. Il nous faut accepter d’engager une transformation de nos mentalités.

6 Le terrorisme qui nous a été imposé, et dont les failles de notre société a permis l’extension, a conduit beaucoup de nos frères et sœurs à abandonner leur terre, leur histoire, leur culture, leur famille pour se retrouver, dans le meilleur des cas, dans des centres d’accueil où ils survivent dans une situation de précarité extrême, dépendant des œuvres de charité. Le Burkina Faso compte actuellement environ deux millions de déplacés internes. Le Gouvernement veillera à la mise en place d’un plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Il est d’un coût d’environ 240 milliards de F CFA, au profit de plus de trois millions de personnes.

Les personnes déplacées se trouvant dans des zones d’accès difficile seront ravitaillées par des opérations spéciales terrestres et aériennes, dans la collaboration entre civils et militaires.

7 En outre, le 9 novembre dernier, un Plan opérationnel d’appui à la campagne agricole de saison sèche 2022-2023 a été adopté. Il est d’un montant global d’environ 11 milliards F CFA pour 60 000 tonnes de céréales et 20 000 tonnes de produits maraîchers attendues. Des intrants et des équipements seront accordés aux producteurs en général, et aux personnes déplacées internes en particulier. Aussi, l’Académie Nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF) a mené une étude sur un projet de sécurité alimentaire à court, moyen et long terme. A court terme, ce projet prend en compte le volet production de céréales et de protéines animales. D’un cout initial de 11 milliards, il devrait permettre de couvrir les besoins en céréales de 110 000 tonnes des personnes déplacés internes selon l’étude, sur la période des 6 mois à venir.

Aussi, des projets de redressement de la filière avicole fortement touchée par la grippe aviaire et le terrorisme sont en cours d’élaboration.

8 L’insécurité n’est pas seulement celle causée par le terrorisme. Elle existe aussi dans nos cités, dans les rues, dans les familles. Elle provient aussi d’un mauvais encadrement ou d’un manque d’encadrement des individus et de la société. Combien d’accidents de la route auraient pu être évités, des mutilations épargnées, et des vies sauvées si chacun respectait simplement le code de la route ? Le Gouvernement veillera à une meilleure appropriation du code de la route par les citoyens et à une application rigoureuse des différents textes encadrant la circulation routière.

9 La délinquance juvénile dans les cités a pris de l’ampleur ces dernières années. Paraître irrespectueux, est devenu la norme dans certains milieux. De tels comportements, s’ils ne sont pas jugulés, peuvent finir par nourrir le grand banditisme et le terrorisme, car ils favorisent les infractions aux normes sociales.

L’État ne peut pas intervenir dans chaque famille, mais l’État peut veiller à éradiquer l’incivisme dans les cités et les espaces publics. Le Gouvernement y veillera à travers une gouvernance axée sur l’exemplarité mais aussi sur les récompenses et sanctions.

10 Pour la restauration de la paix et de la cohésion sociale, je vous demande donc de réfléchir sur les textes que vous serez amenés à proposer ou à adopter, afin qu’ils soient conformes aux aspirations de paix et de stabilité morale et spirituelle de notre peuple. Je vous demande de ne pas tarir d’initiatives et d’imagination quant aux propositions pertinentes allant dans ce sens.

 II  Du bien-être des Burkinabè

11 La paix sans le développement est une paix fragile. Elle pourrait être perturbée par n’importe quel évènement, si insignifiant soit-il. La cohésion sociale sans le bien-être est également fragile. Une société ne peut être en harmonie que si chaque élément de la société s’y épanouit en fonction de ses aspirations. Le bien-être est donc au cœur de la vie sociale.

Le Gouvernement veillera donc sur ce point par des mesures concrètes, incitatives et d’orientation. Nous ne pouvons pas assurer le bien-être de la majorité si nous fermons les yeux à nos réalités, tout en les gardant grand-ouverts sur celles des autres. C’est dans la prise en compte de nos potentialités que nous serons à même de construire une société harmonieuse avec la participation de tous. Le Gouvernement encouragera par conséquent la production nationale et la consommation des produits locaux. Ce qui ouvrira des perspectives plus heureuses à nos producteurs, nos ingénieurs, nos artisans, nos restaurateurs, tout en stimulant leur ingéniosité et leur créativité.

A  L’agriculture

12  Le coton que nous produisons en abondance est pour l’essentiel destiné à l’exportation sans une réelle valeur ajoutée. Pendant ce temps, les vêtements que nous portons proviennent essentiellement de l’étranger, quand bien même ils n’ont pas toujours autant de qualité que ceux que nous livrent nos couturiers avec la cotonnade locale. Pour paraphraser le Président Thomas Sankara, je dirai que les vêtements que je porte ici sont le fruit de nos producteurs de coton, de nos tisserands et de nos couturiers. Pas un fil n’est venu de l’étranger. Je ne suis pas venu pour un défilé de mode. Je veux simplement montrer de quoi peuvent être capables nos populations, pour peu qu’on leur donne l’occasion de se réaliser. Nous pouvons ainsi donner du travail et des perspectives à nos producteurs et à nos créateurs. Le Gouvernement encouragera donc le port généralisé du faso dan fani et son adoption dans les uniformes scolaires, militaires et hôteliers, de même que dans les agences de tourisme et pour les guides touristiques.

13  Le Burkina Faso produit des fruits et des céréales qui, faute de moyens adéquats de conservation, périssent pendant la période des récoltes, ou sont bradés à des spéculateurs sans scrupule qui, pour les céréales, les revendent à prix d’or pendant la période de soudure.

Il s’agira donc, dans un premier temps d’innover dans la recherche de moyens de conservation, et dans un deuxième temps de mettre en place des ateliers ou des unités de transformation des produits agricoles et maraîchers. Des instructions ont déjà été données dans ce sens.

B   L’élevage

14 Le Burkina Faso est l’un des grands pourvoyeurs de bétail dans la sous-région. Est-il raisonnable que les pays côtiers achètent le bétail du Burkina Faso, alors même que la viande y est vendue pratiquement au même prix qu’au Burkina, et de surcroît de meilleure qualité ? Décidément, quelque chose doit être fait dans ce domaine. Il nous faudra penser à limiter la sortie du territoire du bétail sur pieds.

Ce qui mettra à la disposition de nos populations de la viande de meilleure qualité pour l’alimentation, tout en mettant à la disposition des artisans et des ateliers de tannage, de la peau de qualité en abondance pour l’artisanat et l’industrie du cuir.

15 La sortie massive du bétail sur pieds ne favorise pas une articulation heureuse entre l’agriculture et l’élevage. C’est cette articulation qui, en Mésopotamie, a été à l’origine de la civilisation actuelle il y a près de dix mille ans. Après l’avènement de l’agriculture, la domestication des animaux de trait a permis l’invention de la charrue, de la roue, de la charrette, et plus tard du carrosse et de la voiture automobile. L’amélioration de la production agricole par l’usage de la charrue a permis l’accumulation qui allait donner naissance aux premiers ateliers de transformation.

16            Ici au Burkina, nous importons des tricycles pour le petit transport, alors même que nous ne produisons ni ne raffinons du pétrole. Sans parler des pièces de rechange qui sont toutes importées.

C’est autant d’argent transféré à l’étranger, pour aller contribuer à construire d’autres pays au détriment du nôtre. Pour réduire cette extraversion économique, nous devrons urgemment stimuler l’innovation et la recherche afin de mettre les bases d’un développement industriel créateur de valeur ajoutée et d’emplois. N’ayons pas peur d’oser. Bien au contraire, selon les termes du Président Thomas Sankara, osons inventer l’avenir.

17             L’abondance du lait suscitera nécessairement la consommation locale, et poussera à la mise en place d’unités de conservation et de transformation. Si le yaourt et le fromage ne sont pas dans les habitudes alimentaires des Burkinabè, c’est parce qu’ils ne sont pas produits en quantité suffisante et à prix abordables. Qui aurait su, en 1980, que le haricot vert et la pomme de terre feraient maintenant partie des habitudes alimentaires des Burkinabè, du moins des citadins ? Pour cela, il a fallu la politique volontariste du Conseil national de la Révolution sous le leadership du Président Thomas Sankara. Les dés de notre avenir sont entre nos mains, à nous de savoir jouer. Dans la mesure des moyens de l’État, tout sera proposé, rien ne sera imposé. Il s’agira de favoriser l’éclosion des opportunités pour ceux qui veulent se battre.

18            Le conflit russo-ukrainien a mis en exergue la dépendance de l’Afrique dans l’approvisionnement en engrais et sur certains produits alimentaires de grande consommation tels que le blé. Il est donc temps d’explorer nos potentialités locales pour sécuriser, dans la mesure du possible, nos besoins en intrants agricoles mais aussi de remettre la question de l’autosuffisance alimentaire dans les objectifs de court terme à atteindre dans le cadre de nos politiques agricoles.

    C Les infrastructures routières et ferroviaires

19            La route du développement passe par le développement de la route. Dans l’histoire de l’humanité, ce sont les voies de communication qui ont été à la base de l’essor des civilisations. Dans la Haute Antiquité, la maîtrise de la mer a permis aux Phéniciens de dominer la Méditerranée. Si Christophe Colomb a pu aller jusqu’en Amérique, c’est à l’aide de bateaux puissants et d’une certaine maîtrise de la navigation. À l’inverse, si l’Afrique noire est restée longtemps isolée, en marge de l’évolution, c’est surtout par manque de routes et de moyens de communication. Avant la pénétration coloniale, en dehors des pistes qui s’évanouissaient parfois pendant les saisons pluvieuses, il n’existait aucune route digne de ce nom. De sorte que très souvent, les sociétés africaines elles-mêmes, en dehors du voisinage immédiat, s’ignoraient et ne pouvaient bénéficier des expériences des unes et des autres. À cent kilomètres près, c’était parfois l’inconnu.

20            Les Romains qui avaient compris l’importance des routes, avaient fait des voies de communication leur priorité. L’ancien empire romain est ainsi parsemé de route qui, plus de deux mille ans après, ont su résister au temps. La route permet d’aller chercher l’eau, la nourriture, l’instruction, la santé, la sagesse. Elle a aussi malheureusement permis les conquêtes et les dominations. C’est donc dire que plus que l’éducation et la santé, elle est fondamentale dans l’évolution des sociétés. Francisco Pizarro, le conquérant espagnol qui a donné le coup d’envoi de la conquête des Amériques, ne savait ni lire ni écrire. Il avait simplement la maîtrise des mers.

21            C’est donc naturellement qu’une importance particulière sera accordée aux voies de communication. Il sera question de réanimer le projet de construction du chemin de fer Accra-Ouagadougou. Nous essayerons aussi d’entreprendre, en partenariat avec le Mali, des études de faisabilité d’une ligne de chemin de fer Bobo-Dioulasso-Sikasso-Bamako.

Dans le domaine routier, la priorité sera donnée à la construction de routes logistiques importantes dans les zones sous pression terroriste notamment au Nord, dans la Boucle du Mouhoun et à l’Est du pays pour permettre aux forces combattantes de traquer facilement l’ennemi tout en renforçant le désenclavement de ces zones. Si les ressources le permettent, une importance particulière sera donnée à l’entretien routier, au bitumage de routes interurbaines et à l’amélioration des routes urbaines, principalement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.

                                                D La santé

22            Dans le domaine de la santé, il sera question, dans un premier temps de limiter autant que possible les évacuations sanitaires au frais de l’État, en espérant les supprimer dans un deuxième temps. Si notre système de santé n’évolue pas significativement, c’est en partie parce que les dirigeants de ce pays n’en sont pas dépendants. Au moindre mal, ils savent qu’ils peuvent bénéficier d’une évacuation sanitaire. Ce qui crée un système de santé publique à double vitesse. L’un pour les pontifes de l’État, l’autre pour la plèbe.

Quand tout le monde sera soumis au même système de santé, sans doute que des voies et moyens seront davantage explorés pour construire un système de santé performant pour tous.

E   L’éducation

23            L’enseignement devra faire place à l’éducation. Le système actuel est un système désincarné, un système d’enseignement sans éducation. L’enseignant se contente de transmettre froidement des connaissances à l’élève sans se soucier ni du contenu de l’enseignement, ni de la personnalité de l’élève, ni de ce qu’il pourrait faire de l’enseignement reçu. Nous devrons veiller à ce que les écoles de formation des enseignants innovent de manière à ce que ceux qui en sortent soient dotés des prérequis nécessaires, non seulement pour l’enseignement, mais surtout pour la formation du citoyen de demain, utile pour la société et pour la nation.

24            Pour adapter l’enseignement à la réalité de l’emploi, il convient d’introduire, à partir du cours moyen, une initiation à l’agriculture, à l’élevage, au tissage et à la cuisine. Et à partir de la classe de quatrième une initiation à la mécanique, à l’informatique, à la maçonnerie, à la menuiserie, à la couture, à la peinture, au théâtre, à la musique. De sorte que l’élève qui quitte les bancs au CM2 puisse facilement s’insérer et réussir dans le milieu rural. Et celui qui quitte la classe de 3ème, s’il ne veut pas ou ne peut pas continuer au second cycle de l’enseignement général, puisse s’orienter dans la formation technique ou professionnelle de son choix, ou s’insérer avec succès dans la vie active.

                                   F             La culture

25            Qui ne sait pas d’où il vient, ne saura aller nulle part. Si aujourd’hui des jeunes sont prêts à braver tous les périls pour espérer une vie meilleure en Europe, au risque de périr dans le désert ou dans la mer, ce n’est pas toujours pour des raisons politiques, sécuritaires ou même économiques.

C’est parfois en partie parce qu’ils n’ont plus de repère, ils ne sont plus fiers de ce qu’ils sont, alors ils regardent ailleurs. Ils ont le mal de l’âme, résultat d’un défaut d’ancrage culturel et spirituel. Sans tomber dans le chauvinisme, le Gouvernement veillera à encourager l’éclosion et l’émancipation des cultures locales et l’appropriation de leur propre culture par les citoyens. Chaque Burkinabè devra se sentir fier de sa culture et fier d’être Burkinabè. La courte durée de la période de Transition cumulée à la lutte contre le terrorisme ne permet pas d’engager de grands chantiers qui auraient consisté à retrouver la vraie signification des noms de famille et des noms des villes et des villages qui sont de vrais socles culturels qui nous rattachent à notre histoire. Mais cela devra nécessairement faire l’objet des combats futurs.

G             Le sport

26            Le contexte actuel est favorable au développement du sport. Les jeunes qui vont se faire enrôler comme volontaires pour la défense de la patrie (V.D.P.) y trouveront l’occasion de donner un plein épanouissement à leur corps et à leur volonté de dépassement de soi. En outre, le Gouvernement entend encourager les activités culturelles et sportives dans les quartiers et les villages.

H            De l’organisation sociale

27            Pour un meilleur encadrement de la société, il sera fait appel aux citoyens de mettre en place des comités locaux de veille et de développement (C.L.V.D.) qui leur permettront de prendre en main leur destin à la base. Chacun devra se sentir concerné à la fois par le sort de sa localité et par celui de la nation, et être solidaire de son voisin. L’État ne peut pas grand-chose sans la participation des citoyens.

Les comités locaux seront le creuset dans lequel les citoyens, dans un cadre de proximité, débattront de leurs préoccupations et définiront les orientations à suivre.

III        De la refondation de la société

Il ne saurait y avoir de cohésion sociale dans une société gangrénée par la corruption (A), une spéculation foncière non encadrée (B) et une gouvernance inadaptée (C).

A           La lutte contre la corruption

28            La corruption détruit le tissu social. Elle crée des inégalités qui ne trouvent pas leurs justifications dans l’application des lois. La corruption permet l’enrichissement facile des uns et suscite la frustration des autres. Les intrigues et l’arrogance des corrupteurs sont une menace pour la cohésion sociale. C’est donc avec vigueur que le Gouvernement s’attaquera à ce phénomène.

La digitalisation des procédures sera un moyen efficace de lutte contre la corruption. Des instructions seront données pour que les tiroirs soient vidés des dossiers litigieux et pour que justice se fasse. Toute personne ayant connaissance d’un fait de corruption établi est invitée à le porter à la connaissance des autorités compétentes. Des dispositions seront prises pour dynamiser davantage les pôles judiciaires spécialisées dans la lutte contre les crimes économiques et contre le terrorisme.

B   La lutte contre la spéculation foncière

29            Ces dernières années la spéculation foncière a pris une ampleur considérable en milieu urbain, et surtout en milieu rural. Sans un encadrement dans ce domaine, la société court le risque d’une violente implosion. C’est pourquoi un recensement sera fait afin d’y mettre de l’ordre. Dans ce domaine également, les premières actions porteront sur l’accélération de la digitalisation du foncier afin d’y apporter la transparence et cela permettra un recensement plus précis des parcelles, et la détection des éventuelles anomalies, tant dans les attributions que dans les acquisitions. En outre la digitalisation permettra d’avoir une transparence sur le cadastre fiscal et l’application de la fiscalité sur les propriétés bâties et non bâties sera un début de solution contre la spéculation foncière et immobilière.

Une étude sera également engagée pour étudier l’éventualité de fixer un prix plafond pour les parcelles à usage d’habitation. Cela jouera non seulement sur le prix d’achat des parcelles, mais aussi, par ricochet, sur le coût des loyers à usage d’habitation. Ce qui permettra de soulager les petits revenus qui peinent à trouver un logement décent dans les centres urbains.

C De la gouvernance

30            Outre l’éducation à la citoyenneté et la lutte contre la corruption, il nous faut repenser notre système politique. Si nos ancêtres ont connu des siècles de stabilité politique, c’est bien parce que leur système politique était conforme à leur histoire, à leur culture, à leurs aspirations. Les sociétés occidentales, après des hésitations, des remises en cause, des interrogations, sont enfin parvenues à construire des systèmes politiques adaptés à leurs contextes. Pourquoi voulons-nous appliquer littéralement chez nous un système politique conçu pour les sociétés occidentales et espérer avoir une stabilité politique ? Notre société a-t-elle la même histoire que les sociétés occidentales ? A-t-elle la même culture et les mêmes aspirations ?

31            C’est le lieu de relever la paresse et l’arrogance de nos intellectuels qui, non seulement n’ont pas été en mesure de remettre en question un tel état de choses, mais poussent parfois le ridicule jusqu’à se targuer d’être des spécialistes d’un système sans aucun rapport avec la société dans laquelle ils vivent. Que valent la Constitution et le droit constitutionnel français pour au moins quatre-vingt pour cent (80%) des Burkinabè ? Nous devons nous ressaisir. Si nous refusons de concevoir un système politique adapté à nos réalités, dont la stabilité sera garantie par la population qui s’y reconnaîtra, il nous faudra alors nous résoudre à accepter de tourner en rond pour longtemps encore.

32            Mon Gouvernement, si le temps le permet, essayera de mettre en chantier l’élaboration d’une Constitution innovante fondée sur nos réalités historiques, culturelles et sociales. On vous dira que c’est difficile, mais tout est difficile pour celui qui refuse d’agir. On vous dira même que c’est impossible dans un pays qui compte une soixantaine d’ethnies. Mais, nous sommes des combattants de l’impossible. Quand les ancêtres des Mōse sont arrivés sur ce territoire il y a de cela plusieurs siècles, ils ont su concevoir un système politique qui leur a permis de vivre en harmonie avec les diverses populations autochtones et limitrophes. Pourquoi ne le pourrions-nous pas maintenant ? Osons inventer l’avenir.

33            Nous demeurons convaincus qu’une décentralisation effective fera davantage prendre conscience aux citoyens que leur destin leur appartient. La gouvernance de proximité est un puissant stimulant pour le développement local.

34-Sans une décentralisation effective, la vie sera impossible à Ouagadougou qui, vu l’accroissement continu de la ville, connaîtra de sérieux problèmes d’approvisionnement en eau, mais aussi de voirie, d’électricité, d’assainissement et de sécurité publique.

35            En attendant, mon Gouvernement est déjà engagé dans la réduction du train de vie de l’État. La rémunération des hautes personnalités de l’État a été revue à la baisse. Pour le mois de novembre, les ministres ont décidé de céder la moitié de leur salaire pour soutenir les personnes déplacées et dans le besoin. Le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, renonce à tous les avantages financiers liés à sa fonction pour ne conserver que son salaire de capitaine de l’armée. Il sera fait appel, à travers des fonds qui seront mis en place, à la contribution de toutes les âmes de bonne volonté qui voudront contribuer à soulager la souffrance des démunis, et à la construction de la patrie.

36            Des études sont en cours pour une meilleure gestion du parc automobile de l’État, y compris celui des membres du Gouvernement. Si le temps le permet, mon Gouvernement engagera les démarches nécessaires pour une rémunération plus équitable des agents de l’État, et pour une meilleure redistribution des ressources du pays. D’ores et déjà, le Gouvernement travaille à la maîtrise de l’inflation et de l’évolution de la dette publique, et à l’amélioration du recouvrement fiscal. Un projet de loi sur la neutralité de l’Administration est en préparation pour être soumis à votre appréciation. Cela donnera une base légale à l’avènement d’une Administration débarrassée des considérations politiques et partisanes. Mon Gouvernement s’attèlera à l’organisation d’élections libres et transparentes pour qu’à l’issue de la période de transition, ceux que le peuple aura désignés reprennent le flambeau de la construction de la patrie avec la pleine confiance de leurs compatriotes.

D        La politique étrangère

37            Le Burkina Faso reste un pays ami pour tous les pays qui acceptent son amitié. Notre ambition est de renforcer les liens d’amitié avec tous les pays pour le bonheur des peuples qui ne cherchent qu’à mieux se connaître. Nous attendons cependant de chacun de nos partenaires qu’il soit loyal avec nous. Nous souhaitons donc une coopération sincère et franche. Nous pensons, peut-être à tort, que certains partenaires n’ont pas toujours été loyaux. Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires. Où trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, l’argent qu’ils ont à profusion ? Comment des pays qui ont le contrôle de l’espace, avec des moyens modernes de détection, ne peuvent-ils pas, s’ils sont nos vrais amis, nous donner les renseignements nécessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ?

38            C’est alors que la question se pose. N’avons-nous pas été jusque-là trop naïfs dans nos relations avec nos partenaires ? Sans doute. Une introspection s’impose. Nous essayerons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso. Mais, il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire, qui qu’il soit. Dans la lutte contre le terrorisme, il revient aux Burkinabè, et à eux seuls, de défendre leur patrie en danger. Avec bien sûr le soutien bienveillant de tous ceux qui voudront nous accompagner. C’est pourquoi il a été lancé le recrutement de cinquante mille volontaires pour la défense de la patrie (V.D.P.)

39            La réorganisation de l’armée est en cours. Elle sera opérée en profondeur et des audits ont déjà été ordonnés et seront menés sur la gestion de l’armée au cours de ces dernières années. Des acquisitions de moyens de combat terrestres et aériens ont déjà eu lieu et d’autres sont en cours.

C’est le lieu de dire merci à des partenaires voisins qui ont facilités ces acquisitions et qui continuent de nous soutenir. La coopération avec les pays limitrophes va se renforcer et la lutte contre le terrorisme sera au cœur de cette coopération. D’autres mesures complémentaires et d’accompagnement suivront. Nous restons convaincus que les Burkinabè sont en mesure de défendre leur pays, pour peu qu’ils aient l’encadrement et les moyens nécessaires.

40            La situation actuelle révèle la fragilité de nos États pris isolément. Nous sommes donc convaincus qu’il nous faut encore et toujours oser inventer l’avenir. Certains de nos prédécesseurs, comme Kwamé Nkrumah notamment, ont souhaité la mise en place des États-Unis d’Afrique. D’autres, comme Léopold Sédar Senghor, ont voulu commencer par un regroupement des anciens pays de l’Afrique occidentale française (A.O.F.). Cela a donné naissance à l’éphémère Fédération du Mali. Les mentalités peut-être n’étaient pas préparées.

Peut-être faut-il aussi questionner les méthodes. Ces échecs ne doivent pas être pour nous un motif de découragement. Avant de bien marcher, l’enfant tombe plusieurs fois. Nous pensons que notre jeunesse est plus instruite et mieux formée pour comprendre les enjeux actuels. Nous esquisserons donc à l’endroit de nos voisins immédiats, des rapprochements en vue de jeter les bases de l’avènement d’un État fédéral en Afrique de l’Ouest incluant le Burkina Faso. Nous ne sommes pas sûrs de réussir, nous aurons au moins essayé. Osons inventer l’avenir.

                                                       Conclusions

Excellence ! Mesdames et messieurs les députés,

41            Les chantiers sont immenses et urgents. Ce que le temps de la Transition ne nous aura pas permis de réaliser, nous osons croire que l’équipe qui viendra après s’inscrira dans la même dynamique pour parachever la construction du Burkina Faso nouveau.

42            Mettre fin au terrorisme au Burkina Faso, recouvrer l’intégrité territoriale du Burkina Faso, améliorer la qualité de vie des Burkinabè, refonder la société burkinabè, redonner la fierté et la dignité aux Burkinabè est un combat pour lequel, le Président Ibrahim Traoré en tout premier lieu, et moi-même, sommes engagés pour la victoire ou la mort. Martin Luther King Jr disait qu’une personne qui n’a pas trouvé un idéal pour lequel il veuille bien mourir, a perdu le sens de sa vie. Notre idéal est ainsi défini. Nous pensons que nous pouvons y arriver dans un mouvement d’ensemble, dans la paix et la fraternité.

La Patrie ou la mort nous Vaincrons.

Je vous remercie pour votre attention».

Secteur minier burkinabè : Des chiffres qui font froid dans le dos

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La conférence publique a permis d'exposé les problèmes sécuritaires auxquels font face le secteur minier burkinabè

L’on en sait un peu plus sur la situation actuelle du secteur minier du Burkina Faso à l’issue de la conférence publique organisée ce vendredi 18 novembre 2022 à Ouagadougou par le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC), en partenariat avec le site d’information Mine Burkina Actu. «Le secteur minier face aux défis sécuritaires : Etat des lieux et perspectives», c’est le thème de cette conférence publique animée par le commissaire de police Harouna Bambara et le journaliste Elie Kaboré, directeur du site Mine Burkina Actu.

La conférence a été animée par le commissaire de police Harouna Bambara (à gauche) et le journaliste Elie Kaboré (micro)

Ils font froid dans le dos, les chiffres relevés par Elie Kaboré citant des données 2020 de l’ITIE concernant la situation actuelle du secteur minier burkinabè miné par l’insécurité. 6 projets miniers industriels à arrêt du fait des attaques terroristes occasionnant la perte de 2 257 emplois ; manque à gagner dans les recettes du budget de l’Etat de près de 25 milliards de francs CFA. La situation s’est même empirée en cette années 2022 avec d’autres sites miniers industriels touchés. A écouter Elie Kaboré, c’est une neuvaine de mines qui sont aujourd’hui à l’arrêt et cela a des conséquences en termes de détérioration des conditions de vie des populations.

Le commissaire de police Harouna Bambara a axé sa communication sur les problèmes d’insécurité autour des exploitations minières

Pour sa part, le commissaire de police Harouna Bambara a axé sa communication sur les problèmes d’insécurité autour des exploitations minières. Une situation qui favorise le développement de fléaux comme la consommation de stupéfiants, les éboulements meurtriers, la prostitution surtout au niveau des exploitations artisanales. Et cela malgré la création de l’Office national de sécurisation des sites miniers (ONASSIM) qui n’est pas encore pleinement opérationnel, faute de décrets d’application des articles l’instituant.

Recommandations au Gouvernement

Le commissaire Bambara a terminé sa communication en recommandant la prise de décret d’opérationnalisation de l’ONASSIM, convaincu que l’exploitation minière est à la fois pourvoyeuse de richesse mais aussi dangereuse sans sécurité.

Elie Kaboré s’est lui aussi appesanti sur des recommandations devant permettre, si elles sont suivies par le gouvernement, au secteur minier burkinabè de sortir de sa situation actuelle. Surtout qu’il y a toujours de bonnes nouvelles sur le marché international de l’or : le cours de l’or reste encore élevé soit 1 729,9 dollars au troisième trimestre 2022.

A écouter Richard Tiéné, représentant du président du CBMGC, la présence conférence publique aura tenu toutes ses promesses en ce sens qu’elle a permis, dit-il, de mener une réflexion sans complaisance sur la situation actuelle du secteur minier et d’examiner des pistes de solutions. Il a salué la mobilisation des participants durant les échanges.

Martin Philippe

Burkina Demain

Compte rendu du Conseil des ministres du 16 novembre 2022

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Le conseil des ministres s'est tenu ce mercredi 16 novembre 2022

Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le mercredi 16 novembre 2022, en séance ordinaire, de 09 H 00 mn à 14 H 10 mn, sous la présidence de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Président du Conseil des ministres, Compte rendu.

Le conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 16 novembre 2022

 Il a délibéré sur les dossiers inscrits à son ordre du jour, entendu des communications orales, procédé à des nominations et autorisé des missions à l’étranger.

I DELIBERATIONS

I 1  AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS

COMBATTANTS

Le Conseil a adopté deux (02) décrets portant respectivement statut du Volontaire pour la défense de la Patrie et création d’une Brigade des Volontaires pour la défense de la Patrie.

Ces deux décrets sont une relecture du décret n°2022- 0368/PRES/TRANS/PM/MDAC/MATDS/MEFP du 22 juin 2022 portant statut du Volontaire pour la défense de la Patrie et du décret n°2022-0369/PRES/TRANS/PM/MDAC/MATDS du 22 juin 2022 portant création d’une Brigade des Volontaires et de défense patriotique. Ils permettent de prendre désormais en compte les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) nationaux et précisent le rattachement institutionnel de ladite Brigade au Chef d’Etat-Major général des armées.

L’adoption de ces décrets vise une meilleure organisation de l’ensemble des forces combattantes.

I 2 AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA PROSPECTIVE

Le Conseil a adopté un décret portant rémunération du Président du Faso, du Premier ministre, des Présidents d’institution et des Membres du Gouvernement.

Ce décret abroge le décret n°2022-045/PRES-TRANS/PM/MEFP/SGG-CM du 15 avril 2022 portant modalités de rémunération du Président du Faso et le décret n°2022-0046/PRES-TRANS/PM/MEFP/SGG-CM du 15 avril 2022 portant modalités de rémunération du Premier ministre, des Présidents d’institution et des Membres du Gouvernement.

L’adoption de ce décret consacre le retour aux dispositions du décret n°2008-891/PRES/PM/MEF du 31 décembre 2008 portant rémunération du Premier ministre, des Présidents d’institution et des Membres du Gouvernement.

Nonobstant l’adoption de ce décret, le Président de la Transition, Chef de l’Etat a décidé de renoncer aux émoluments liés à sa fonction et de conserver son salaire de Capitaine des Forces armées nationales.

Les membres du Gouvernement ont aussi décidé de céder 50% de leur salaire de ce mois de novembre 2022 pour soutenir l’action humanitaire dans le cadre du «Mois de solidarité » institué en novembre de chaque année.

I 3  AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE

Le Conseil a adopté deux (02) rapports.

Le premier rapport est relatif à l’approbation des résultats de l’appel d’offres international ouvert n°2022-0006/MSHPBE/SG/DMP/AMPC/PAASS-ME pour les travaux de construction de deux (02) hôpitaux de district et de maintenance des bâtiments sur une durée de cinq (05) ans à Karangasso Vigué et à Lena dans la région des Hauts-Bassins.

Le Conseil a marqué son accord pour l’attribution des marchés aux entreprises suivantes :

Lot 1 : Groupement SOL CONFORT ET DECOR (SCD SA)-COGEBINTERNATIONAL SA, pour un montant de deux milliards sept cent soixante millions deux cent dix-sept mille huit cent cinquante-sept (2 760 217 857) F CFA HTVA, avec un délai d’exécution des travaux de dix (10) mois maximum et un délai de maintenance des bâtiments de cinq (05) ans à compter de la date de réception définitive ;

Lot 2 : Groupement ECODI SARL/ICM COSTRUZIONI SRL, pour un montant de deux milliards quatre cent seize millions cinq cent soixante-onze mille vingt (2 416 571 020) F CFA HTVA, avec un délai d’exécution des travaux de dix (10) mois maximum et un délai de maintenance des bâtiments de cinq (05) ans à compter de la date de réception définitive.

Le montant total des attributions s’élève à cinq milliards cent soixante-seize millions sept cent quatre-vingt-huit mille huit cent soixante-dix-sept (5 176 788 877) F CFA HTHD.

Le financement est assuré par le 11ème FED ACP-UE (50%) et le programme ORIO, Pays-Bas (50%).

Le second rapport est relatif à un décret portant approbation des statuts particuliers de l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation, du travail et des produits de santé (ANSSEAT).

L’Agence nationale pour la sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation, du travail et des produits de santé, ex-Laboratoire national de santé publique (LNSP) a été créée par le décret n°2021- 0932/PRES/MINEFID/MS du 17 septembre 2021.

L’adoption de ce décret permet de doter l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation, du travail et des produits de santé, de nouveaux statuts juridiques en vue d’accomplir ses missions de structure de référence pour les contrôles de qualité et de se conformer aux dispositions du décret n°2014-615/PRES/PM/MEF du 24 juillet 2014 portant statut général des Etablissements publics de santé.

II COMMUNICATIONS ORALES

II 1 Le ministre de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques a fait au Conseil une communication relative à la commémoration de la 42ème Journée mondiale de l’alimentation (JMA) au Burkina Faso, le 17 novembre 2022 à Ouagadougou.

Placée sous le thème : « Ne laisser personne de côté. Améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie », cette commémoration a pour objectif d’appeler à une solidarité mondiale pour aider les plus vulnérables à se remettre des crises, et rendre les systèmes alimentaires plus résilients.

II 2 Le ministre de la Solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille a fait au Conseil une communication relative à la commémoration de la 25ème Journée internationale de la femme rurale.

Placée sous le thème « Femme rurale et production en contexte sécuritaire complexe », cette commémoration se tiendra le 17 novembre 2022 à Kaya dans la région du Centre-Nord.

L’objectif est de contribuer à la résilience des femmes rurales déplacées ou non, et de célébrer le mérite de ces femmes rurales comme actrices de changement et de progrès.

II 3 Le ministre de l’Energie, des mines et des carrières a fait au Conseil une communication relative à la destruction de véhicules d’un sous-traitant de la société Nantou mining SA, en l’occurrence la société Byrnetcut SARL sur la mine industrielle de Perkoa.

Suite à la destruction de véhicules sur la mine industrielle de Perkoa, le Gouvernement a dépêché une délégation le 13 novembre 2022 dans la province du Sanguié, région du Centre-Ouest pour échanger avec les responsables de la mine. Il ressort que six (06) véhicules ont été effectivement détruits suivant la politique de la société en matière de gestion des véhicules hors d’usage selon les responsables de la mine.

Le Conseil a instruit le ministre chargé du dossier de diligenter des investigations sur la situation fiscale de ces véhicules en vue de situer les responsabilités conformément à la règlementation en vigueur.

II 4  Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a fait au Conseil une communication relative à l’organisation d’un atelier national sur «la formation des jeunes chercheurs et étudiants sur les sciences spatiales ». Cette formation permettra le développement des compétences du Burkina Faso dans les domaines des technologies satellitaires. Elle se tient en prélude au montage du satellite CANSAT et à son lancement du 19 au 25 décembre 2022 à Koudougou, région du Centre-Ouest.

III 1 NOMINATIONS DANS LES FONCTIONS INDIVIDUELLES

A AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS

– Monsieur Ollo Alain PALE, Officier, est nommé Directeur de Cabinet ;

– Monsieur Abdou DIALLO, Officier, est nommé Secrétaire général.

B  AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE LA COOPERATION REGIONALE ET DES BURKINABE DE L’EXTERIEUR

– Monsieur Séini KOANDA, Mle 58 793 R, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Trésorier auprès de l’Ambassade du Burkina Faso à Nairobi (Kenya).

C AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA PROSPECTIVE

– Monsieur Ibrahim Ben Harouna ZARANI, Mle 39 667 B, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 10ème échelon, est nommé Directeur général de la Loterie nationale du Burkina (LONAB) ;

– Monsieur Mathias KADIOGO, Mle 49 373 S, Inspecteur des Douanes, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Directeur général des Douanes ;

– Monsieur Lin HIEN, Mle 41 576 D, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 16ème échelon, est nommé Secrétaire technique pour la promotion de l’inclusion financière ;

– Monsieur Sié Philippe Aimé PALENFO, Mle 59 646 K, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 11ème échelon, est nommé Coordonnateur national de l’unité de partenariat public privé ;

– Monsieur Alain SIRI, Mle 56 696, Economiste, est nommé Secrétaire exécutif national de la Politique nationale de développement ;

– Monsieur Léon Hermann BAKOLO, Mle 98 283 T, Conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Directeur de la communication et des relations

presse.

D AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION

– Madame Aissaioulè Pauline MILLOGO/DAH, Mle 253 528 L, Chercheur, catégorie P3, 1ère classe, 1er échelon, est nommée Directrice du développement institutionnel et de l’innovation.

E  AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT

– Monsieur Thomas YAMPA, Mle 220 666 G, Administrateur civil,

1ère classe, 7ème échelon, est nommé Directeur de Cabinet ;

– Monsieur Bouraïma KOUANDA, Mle 216 309 H, Ingénieur du génie rural, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Secrétaire général ;

– Madame Josephine SIMPORE/COMPAORE, Mle 208 116 D, Conseiller en gestion des ressources humaines, 1ère classe, 5ème échelon, est nommée Directrice des ressources humaines.

F  AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION, DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU TOURISME

– Monsieur Atéridar Galip SOME, Mle 98 281 Y, Conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Directeur de Cabinet ;

– Monsieur Bétamou Fidèle Aymar TAMINI, Mle 88 796 S, Ingénieur du cinéma et de l’audiovisuel, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Secrétaire général.

III 2 NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE LA COOPERATION REGIONALE ET DES BURKINABE DE L’EXTERIEUR

Le Conseil a adopté trois (03) décrets.

Le premier décret nomme les personnes ci-après, Administrateurs au Conseil d’administration de l’Institut des hautes études internationales (INHEI) pour un premier mandat de trois (03) ans.

ADMINISTRATEURS REPRESENTANT L’ETAT

Au titre du ministère de la Défense et des anciens combattants :

– Monsieur Souleymane OUEDRAOGO, Officier.

Au titre du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur :

– Monsieur Saïdou ZONGO, Mle 49 036 H, Conseiller des affaires étrangères ;

– Monsieur Moustapha Fafing Nicolas DIABATE, Mle 105 215 G, Conseiller des ressources humaines.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LE PERSONNEL ENSEIGNANT DE L’INHEI

– Monsieur Samson Arzouma III OUEDRAOGO, Mle 118 846 N, Conseiller des affaires étrangères.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LES STAGIAIRES DE L’INHEI

– Monsieur Geoffroy OUEDRAOGO, Elève conseiller des affaires étrangères, pour la durée de son mandat de délégué général.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LE PERSONNEL ADMINISTRATIF, TECHNIQUE ET DE SOUTIEN DE L’INHEI

– Monsieur Karim LINGANI, Agent financier.

Le deuxième décret renouvelle le mandat des personnes ci-après, Administrateurs représentant l’Etat au Conseil d’administration de l’Institut des hautes études internationales (INHEI) pour une dernière période de trois (03) ans.

Au titre du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation :

– Monsieur Ludovic Ouhonyioué KIBORA, Mle 52 124 J, Maître de recherche ;

– Monsieur Florent SONG-NABA, Mle 231 946 P, Maître de conférences.

Le troisième décret nomme Monsieur Saïdou ZONGO, Mle 49 036 H, Conseiller des affaires étrangères, Président du Conseil d’administration de l’Institut des hautes études internationales (INHEI) pour un premier mandat de trois (03) ans.

Le Porte-Parole du Gouvernement

Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO

COP27 : Forum africain sur les énergies renouvelables

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Une vue des panélistes de ce premier forum africain sur les énergies renouvelables dans une COP

En Afrique, les efforts d’atténuation et d’adapter aux impacts du changement climatique doivent aller de pair avec ceux concourant à la transition énergétique. «Nous devons intensifier nos initiatives, assurer une transition énergétique juste et une finance durable qui permettront à l’Afrique d’atténuer et de s’adapter aux impacts du changement climatique tout en accélérant son ambition de développement», souligne, ce 15 novembre à Charm-el-Sheikh, Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’économie, de la planification et de la coopération internationale, lors du premier Forum africain sur les énergies renouvelables organisé en marge de la COP27.

Une vue des panélistes de ce premier forum africain sur les énergies renouvelables dans une COP

«L’Afrique est un acteur essentiel en ce qui concerne l’action climatique et nous avons maintenant la possibilité de propulser le développement vert sur le continent », a déclaré Ahunna Eziakonwa, sous-secrétaire générale des Nations unies et directrice du bureau régional du PNUD pour l’Afrique, au cours du premier Forum africain sur les énergies renouvelables organisé ce 15 novembre 2022 à Charm-el-Sheikh en marge de la COP27.

«Nous devons intensifier nos initiatives, assurer une transition énergétique juste et une finance durable qui permettront à l’Afrique d’atténuer et de s’adapter aux impacts du changement climatique tout en accélérant son ambition de développement», a soutenu pour sa part, Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’économie, de la planification et de la coopération internationale

568 millions de Subsahariens n’ont pas accès à l’électricité

L’Afrique subsaharienne est la région où le déficit d’accès à l’énergie est le plus élevé au monde. On estime que 568 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Cela représente les trois quarts de la population mondiale sans électricité.

Et Ahunna Eziakonwa de souligner l’engagement du PNUD à garantir que 500 millions de personnes – dans le monde – aient accès à l’électricité renouvelable. Ce programme qui sera déployé dans le cadre du programme Africa Minigrids, lancé lors de la COP27 le 15 novembre, «jouera un rôle important dans l’amélioration des moyens de subsistance et la lutte contre la pauvreté».

Et ce n’est pas tout, environ 80 % des habitants de l’Afrique subsaharienne n’ont pas accès à des combustibles et à des technologies propres et sûrs pour cuisiner, ce qui représente 40 % de la population mondiale qui n’a pas accès à une cuisine propre.

Ce déficit énergétique substantiel enferme dans la pauvreté certaines des communautés les plus vulnérables du monde, la plupart d’entre elles vivant en Afrique.

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

Négociations à la COP27 : Des amazones francophones bien présentes

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Elles sont des centaines de négociatrices francophones qui participent à la COP27

Elles sont des centaines de négociatrices sur les questions de climat issues du monde francophone qui ont régulièrement participé aux conférences des Nations-Unies sur le climat (COP) grâce au soutien de la Francophonie. Elles sont encore plus nombreuses à la COP27 qui se tient depuis le 6 novembre à Charm-el-Sheikh, en Egypte.

Elles sont des centaines de négociatrices francophones qui participent à la COP27

Alors que la COP27 s’acheminait vers une phase décisive avec notamment la question de la finance climat qui devrait être abordée le lendemain, les négociatrices francophones étaient en répétition générale le 12 novembre dernier dans le stand de la Francophonie pris d’assaut à cette occasion.

Parole aux officiels

Les officiels pendant la rencontre d’échanges avec  les négociatrices francophones à Charm-el-Sheikh

Du côté des officiels, l’on notait la présence de l’administrateur de la Francophonie Geoffroi Montpetit ; de la secrétaire d’État française chargée du développement, de la Francophonie et des partenariats internationaux auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Chrysoula Zacharopoulou ; du ministre d’Etat de la Principauté de Monaco Pierre Dartout ; du président du Groupe Afrique des Négociateurs Ephraim Shitima et du président de l’Organe subsidiaire du Conseil scientifique et technique (SBSTA) Tosi Mpanu Mpanu.

Ils ont tour à tour pris la parole pour saluer l’initiative de la Francophonie de favoriser la pleine participation des négociatrices francophones aux COP et pour encourager les bénéficiaires à faire bon usage de ces opportunités à elles offertes pour mieux défendre leurs préoccupations climatiques, celles de leurs pays.

200 négociatrices francophones outillées pour la COP27

Les femmes bénéficiaires de l’appui de la Francophonie sont formées par les experts de l’IFDD en vue de leur participation active à la COP

Comme les précédentes conférences, l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (IFDD), en partenariat avec le Groupe Afrique des Négociateurs (AGN), a renforcé les capacités d’un certain nombre de négociatrices de francophones en prélude à cette COP27 de Charm-el-Sheikh. Selon Issa Bado, un des formateurs, ce sont au total 200 négociatrices francophones qui ont vu leurs capacités renforcées. En outre, une quarantaine d’entre elles ont vu les frais de participation à la COP27 pris en charge. L’objectif visé à travers ces appuis, c’est de permettre à ces représentantes des pays francophones d’Afrique d’y participer activement et de défendre leurs priorités nationales aux négociations sur le climat. Et l’initiative a été réalisée grâce à l’appui financier d’Environnement et Changement climatique Canada, du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de France (MEAE) et de la Principauté de Monaco.

Témoignages et expressions de gratitude des bénéficiaires

Kadiatou Dalein Dallio, directrice générale du Bureau des stratégies et de développement

Des bénéficiaires espèrent pouvoir tirer leur épingle du jeu au cours de cette COP27. C’est le cas de Kadiatou Dalein Dallio, directrice générale du Bureau des stratégies et de développement du Ministère de l’environnement et de développement durable en Guinée Conakry. Mme Dalein Diallo est à sa première COP mais elle entend jouer pleinement sa partition.

«On est venu avec un catalogue de projets, surtout d’adaptation et d’atténuation. Nous sommes à la recherche d’institutions ou partenaires financiers potentiels pour financer nos projets. Pour le moment, nous ne sommes qu’au début mais, quand même, nous comptons aller jusqu’au bout», nous confie-t-elle .

Et d’ajouter : «Les femmes et les enfants sont la couche la plus vulnérable. Dans mon pays, on est en train de voir comment élaborer une stratégie genre et changement climatique. C’est-à-dire comment impliquer les femmes, les jeunes et les personnes handicapées dans le processus de changement climatique pour que chaque couche sache son rôle et jusqu’où peut aller ce rôle».

 »Très reconnaissante envers l’IFDD »

Prisca Jimaja Ablet, cheffe de service adaptation au ministère béninois de l’environnement

Prisca Jimaja Ablet, cheffe de service adaptation au ministère béninois de l’environnement, est pour sa part une habituée du soutien de la Francophonie. Et elle ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits de l’institut de développement durable, en termes notamment de de renforcement des capacités sur les questions climatiques.

«Je suis en train d’implémenter le plan national d’adaptation de mon pays, j’ai pu obtenir des financements pour élaborer le plan national d’action genre et changement climatique.  Je suis vraiment très reconnaissante envers l’IFDD parce que, partout où je passe, je porte la voix de mon pays, le Bénin, pour parler de changement climatique», se félicite-t-elle.

Et de confier : «La formation de l’IFDD m’a permis d’avoir d’abord confiance à moi-même. Je suis à ma cinquième COP.  Il y a peut-être quelques années de cela, si vous approchiez votre caméra, votre micro de moi, j’allais vous dire que je ne peux pas. Mais, aujourd’hui, je n’ai plus cette peur de prendre la parole devant n’importe quelle assemblée pour parler de mes expériences.  Cette formation de l’IFDD m’a permis non seulement de rentrer dans les négociations, de savoir les groupes et les enjeux des négociations à chaque COP».

Philippe Martin

Burkina Demain