Pour l'ambassadeur de Turquie, Korkut Tufan, aucune décision n'a encore été prise allant dans le sens d'un rétablissement de la peine de mort en Turquie.

Pour expliquer aux Hommes de médias ce qui s’est passé ou se passe dans son pays avec la tentative de coup d’état matée dans le sang, l’ambassadeur de Turquie au Burkina Faso, Korkut Tufan a animé ce lundi à Ouagadougou une conférence presse.

Pour l’ambassadeur de la Turquie, Korkut Tufan, ce qui s’est passé dans son pays dans la nuit du vendredi au samedi dernier, n’est ni moins, ni plus que le fait de terroristes, d’apatrides qui ont trouvé en face d’eux le peuple turc, déterminé à défendre ses acquis démocratique. Car, «dans ce siècle ne peut rien contre la volonté du peuple». Son Excellence Tufan établit même une comparaison entre la situation en Turquie et ce que le Burkina Faso a connu lors du putsch manqué du 16 septembre 2015.
«Cela ressemble à ce qui s’est passé au Burkina. Ce n’est pas toute l’armée. C’est une faction de l’armée qui a tenté de prendre le pouvoir contre la volonté populaire».
. Mais, au Burkina, l’on n’avait pas enregistré autant de repressions et de morts.
Car, «pendant les opérations menées contre le groupe terroriste, plus de 6 000 personnes ont été arrêtés à ce jour et plus de 100 comploteurs ont été capturés morts. (…) Malheureusement, plus de 190 de nos citoyens sont morts et plus de 1 400 ont été blessés», confie le diplomate turc. L’ampleur du désastre dépasse bien le tableau présenté car les opérations étaient toujours en cours pour démanteler le réseau terroriste. Mais, que s’est-il réellement passé dans la nuit du 15 au 16 juillet en Turquie ?

L’œuvre de l’iman Fethullah Gülen, selon Ankara

Pour les autorités d’Ankara, cette tentative de putsch est l’œuvre de l’iman Fethullah Gülen et son organisation terroriste FETO. «Et les terroristes seront punis, conformément à la loi».
Sur les tenants et les aboutissants de ce qui s’est passé, voici ce qu’a déclaré l’ambassadeur Korkut Tufan aux journalistes, reprenant en fait la note d’information officielle émise par les autorités d’Ankara :
«Le soir du 15 juillet, une faction des Forces armées turques a tenté un coup d’Etat dans diverses villes de Turquie, notamment à Ankara et à Istambul. Il s’est avéré très rapidement que cela était plus qu’un complot perfide : C’était une campagne terroriste. Les auteurs ont tiré sur leur propre peuple, poignardé leurs commandants dans le dos et ont bombardé le Parlement national et le Bureau de la présidence.
Dès le début, la chaîne de commandement et une vaste majorité des forces armées turques ont résisté contre la tentative de coup d’état. Seuls quelques membres des forces aériennes, de la gendarmerie et des unités blindées ont pris part à cette conspiration violente. La police et les procureurs ont immédiatement pris les mesures nécessaires pour déjouer la tentative. Ce fut par-dessus tout, la nation turque qui a contrecarré le complot. Ils ont fait preuve d’une solidarité historique en descendant dans les rues et sont restés tenaces. Ils se sont tenus courageusement devant les chars et ont revendiqué leurs droits démocratiques».

«Couper le bras pour sauver le corps»

Interroger sur l’impact que pourraient avoir les actions menées contre les putschistes sur le climat social, l’ambassadeur a eu cette réponse : «Il faut parfois couper le bras pour sauver le corps»
Sur les conséquences que pourrait avoir un rétablissement de la peine de mort sur le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, Korkut Tufan assure qu’une décision n’est pas encore prise dans ce sens. Et il ne se sentait pas du tout  à l’aise pour commenter une décision qui n’est pas encore prise.
Grégoire B. Bazié
Félicité Sawadogo
Burkina Demain

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