Ce rapport Africa's Pulse A été présenté par Alfred Zeufac (micro), économiste en Chef de la Banque mondiale pour la région Afrique

La Banque mondiale a rendu publique, ce 19 avril depuis Washington, via une visio- conférence, la 15e édition de sa publication semestrielle «Africa’s Pulse». De ce rapport, l’on retient que la croissance économique en Afrique sub-saharienne enregistrera un léger bond en 2017 pour atteindre un taux de croissance de 2,6% contre 1,3% en 2016.

Ce rapport Africa’s Pulse A été présenté par Alfred Zeufac (micro), économiste en Chef de la Banque mondiale pour la région Afrique

Le Groupe de la Banque mondiale a présenté ce mercredi 19 avril par visioconférence, la quinzième édition de sa publication semestrielle dénommée «Africa’s Pulse», qui analyse les tendances économiques du continent africain. La présentation a été assurée depuis le siège de la Banque à Washington DC par Alfred Zeufack, économiste en Chef de la Banque mondiale pour la région Afrique. M. Zeufack était assisté d’autres économistes dont Punam Chuhan-Pole, Economiste principale pour la Région Afrique. Pour la première fois, la présentation du rapport Africa’s Pulse a été faite directement en français. Ce qui a beaucoup facilité les échanges entre l’équipe de la Banque mondiale et ses interlocuteurs dans les différentes capitales francophones : Abidjan, Antananarivo, Bamako, Brazzaville, Bujumbura, Cotonou, Dakar, Kinshasa, Lomé, Niamey, Ouagadougou.

Un rebond de 2,6% de croissance économique attendu en 2017

Comme ici à Ouagadougou autour de Lionel Yaro, chargé de communication de la Banque mondiale, des confrères….

La croissance économique en Afrique subsaharienne est en train de rebondir en 2017, avec un taux de croissance attendu de 2,6%. Contre un taux de croissance de 1,3% enregistré en 2016, le niveau le plus bas depuis plus de deux décennies. Ce sont là les principales conclusions de la 15e édition d’Africa’s Pulse.

Mais, pour Alfred Zeufack, économiste en Chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, il faut continuer à réformer pour consolider les acquis, surtout que cette croissance de 2,6% reste inférieure au taux de croissance de la population africaine, estimé à 2,7%. Sans oublier que cette prévision de croissance économique reste menacée par des risques externes (montée de protectionnisme au niveau de certaines puissances, la volatilité des cours des matières premières) et externes (instabilité politique des Etats africains, insuffisances de réformes structurelles pour booster durablement la croissance économique).

La solution passe par les infrastructures dont l’énergie

… dans d’autres capitales francophones ont assisté à la présentation du rapport

La 15e édition Africa’s Pulse consacre un dossier spécial aux infrastructures, un secteur dans lequel l’Afrique est à la traîne par rapport aux autres régions en développement. Or, l’accroissement et l’amélioration des infrastructures pourraient avoir des effets considérables sur la croissance. Le rapport estime ainsi que si l’Afrique parvenait à atteindre un niveau d’infrastructure égal à celui de la médiane des autres régions en développement, son PIB par habitant pourrait progresser de 1,7% point de pourcentage supplémentaire chaque année. Et si elle se hissait au niveau des «meilleurs élèves» en la matière, les profits se chiffreraient à 2,6 points de pourcentage de plus par an.

Des gains de croissance potentiels qui résident en grande partie dans le développement de la capacité de production électrique, souligne le rapport.

Selon les données budgétaires de 24 pays africains sub-sahariens, ces Etat ont consacré seulement 2% de leur PIB aux dépenses d’infrastructure sur la période 2009-2015. Avec des disparités. Les routes se taillent la part du lion et absorbent les deux tiers des investissements. Le secteur de l’électricité bénéficie de 15% du volume total des dépenses d’équipement, à l’instar de celui de l’eau et de l’assainissement.

En outre, toujours selon le rapport, le budget alloué aux dépenses d’infrastructure est sous-exécuté, c’est-à-dire qu’elles sont en réalité bien inférieure au niveau prévu.

Miser les partenariats public-privé pour combler le gap infrastructurel

Selon les auteurs du rapport, les partenariats public-privé peuvent aider à combler le déficit des infrastructures en Afrique sub-saharienne

Pour remédier à ces problèmes, les auteurs préconisent entre autres le recours aux partenariats public-privé pour tenter de combler le gap infrastructurel du continent. A ce jour, seuls quelques pays africains, notamment l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Kenya et l’Ouganda ont recours aux partenariats public-privé dans la réalisation des infrastructures. Or, comme l’explique Punam Chuhan-Pole, économiste principale de la Banque mondiale pour l’Afrique, «notre analyse montre que l’investissement public pourrait avoir des effet plus positifs sur la croissance économique si les pays prenaient des mesures pour le rendre plus efficace». Pour sa part Alfred Zeufack a insisté sur la mise en place de mécanismes transparents et efficaces (pas de monopoles, pas de corruption) de passation et d’exécution des commandes   publiques pour tenter de résorber l’énorme déficit infrastructurel de l’Afrique sub-saharienne. Pour tendre vers cet objectif, l’économiste d’origine camerounaise a évoqué un besoin astronomique de financement de  48 milliards de dollars par an ; tout en mettant en garde contre l’endettement incontrôlé qui pourrait compromettre la croissance économique. Et quand il a parlé d’ajustement fiscal dans la mobilisation des ressources internes, M. Zeufack a insisté sur la nécessité de protéger les pauvres dans ces réformes structurelles.

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

 

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