Après les retards consécutifs à la pandémie du Covid-19, l’Union Africaine, sa Commission et son Agence de Développement (AUDA-NEPAD), ainsi que ses partenaires dont la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) ; s’apprêtent à redonner un coup d’accélérateur à la dynamique de réalisation d’infrastructures sur le continent. Ce sera à l’occasion de la huitième édition de la Semaine du PIDA-Programme de Développement des Infrastructures en Afrique-qui s’ouvre officiellement ce mardi 26 novembre 2024 à Addis Abeba, en Ethiopie.
«Favoriser des infrastructures résilientes et inclusives pour la croissance durable de l’Afrique : tirer parti du financement transformateur et de l’intégration régionale». C’est le thème central de la huitième Semaine du PIDA qui s’ouvre officiellement ce mardi 26 novembre 2024 dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
En principe, l’ouverture de l’évènement devant le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed devrait consacrer le lancement officiel du second Plan d’action prioritaire du PIDA (PIDA PAP 2) couvrant la période 2021-2030.
Avant de parler un peu plus de ce PIDA PAP 2, c’est plus indiqué de jeter un regard sur le premier Plan d’Action Prioritaire du PIDA (PIDA PAP 1) mis en œuvre sur la période 2012-2020 et qui, malgré les difficultés (financements, Covid-19), a permis d’engranger des résultats intéressants dans les secteurs d’intervention du Programme continental.
Une Décennie de Transformation des infrastructures en Afrique
Le contenu du Rapport sur le premier Plan décennal de mise en œuvre est on ne peut plus explicite sur la contribution du PIDA PAP1 sur la transformation positive vers le développement. «Au cours de ces dix dernières années, le PIDA a servi de catalyseur du changement, favorisant l’intégration régionale, renforçant la compétitivité et libérant l’immense potentiel du commerce intra-africain. Grâce à des investissements ciblés dans les secteurs des transports, de l’énergie, des eaux transfrontalières et des technologies de l’information et de la communication (TIC), le PIDA a créé un environnement propice au développement économique, à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté. Les réalisations du PIDA témoignent de la détermination, de la collaboration, de la coordination, et de des partenariats efficaces entre tous les acteurs concernés, notamment l’AUDA-NEPAD, la Commission de l’Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD), et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA)», indique en effet ce Rapport de grande portée dirigé par Amine Idriss Adoum, Directeur en charge des Infrastructures, de l’Industrialisation, du Commerce et de l’Intégration Economique à l’AUDA-NEPAD, avec le soutien du Dr Towela Nyirenda-Jere, Cheffe de la Division Infrastructure et Connectivité. «Les plans d’action prioritaires du PIDA (PAP 1) ont permis d’accélérer les projets prioritaires régionaux et de propulser l’Afrique vers un avenir plus connecté et plus prospère. Dans le cadre du PIDA PAP 1, des avancées significatives ont été réalisées, avec le développement de milliers de kilomètres de routes et de lignes ferroviaires, la mise en place de postes frontaliers à guichet unique et les progrès considérables réalisés en matière de production et de distribution d’énergie. Ces réalisations ont jeté des bases solides pour la poursuite de nos progrès», a précisé ledit Rapport.
161 milliards de dollars pour PIDA PAP 2
Pour ce qui est de l’avenir, le 2e Plan d’Action Prioritaire du PIDA (2021-2030) tirera partie des succès de PIDA PAP1, en alignant notamment les projets sur nos aspirations collectives à l’intégration régionale, à l’industrialisation et à la réalisation de l’Agenda 2063. D’un coût global de 161 milliards dollars pour 69 projets, PIDA PAP 2 est dans sa conception plus réaliste et innovateur.
Les innovations concernent notamment la plus grande implication du secteur privé africain dans le financement, la réduction de la durée des projets, le recours massif aux technologies pour plus d’efficience et de réduction des coûts, l’utilisation à plus grande échelle des énergies renouvelables pour réduire l’empreinte carbone dans les projets industriels-que ce soit dans la production énergétique, dans les transports publics, ou dans la production et gestion des données et centres de données numériques-.
Ainsi, avec une mise en œuvre efficace et efficient du plan d’action prioritaire du PIDA, l’on favorisera le développement durable, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté sur l’ensemble du continent.
Le développement des infrastructures étant indispensable au développement du commerce intra-africain, comme le prévoit l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), les principales parties prenantes ont réaffirmé leur détermination sur leur ambition de départ.
Le PIDA focus sur ses objectifs d’ici 2040
Bref, le PIDA reste donc focus sur son objectif à long, voire très long terme, à savoir relever les défis de la connectivité régionale et intrarégionale en Afrique grâce au développement des infrastructures. Dans son acception la plus large, le PIDA vise à fournir non seulement un nombre suffisant d’infrastructures, mais aussi des infrastructures de transformation qui permettront à l’Afrique de passer à un niveau supérieur de développement et de se positionner en tant qu’acteur reconnu dans l’économie mondiale. Grâce notamment à la mise en œuvre réussie de ses différentes phases, ce qui devra permettre au PIDA d’améliorer la connectivité à travers le continent et à faciliter ainsi la croissance des échanges intra-africains de marchandises et de services, ainsi que la circulation des personnes. L’atteinte de cet objectif devra in fine se faire à travers, entre autres, la réduction du coût de la conduite des affaires et la libre circulation des capitaux financiers et humains sur le continent. En chiffres et termes clairs, à l’horizon 2040, ces résultats en matière de réalisation d’infrastructures devraient être atteints sur le continent : 30 700 km d’autoroutes modernes ; de 30 200 km de voies ferroviaires modernes ; de 16 500 km de lignes de transmission ; 54 GW de production d’hydroélectricité et 20 101 hm3 nouvelle capacité de stockage d’eau. Coût estimatif global de ces projets gigantesques à long terme : 360 milliards de dollars US.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain