Malgré un bilan satisfaisant en dix ans de présidence de Akinwumi Adesina, la Banque africaine de développement, qui tient depuis ce mardi 27 mai 2025 ses assemblées annuelles à Abidjan, doit se réinventer pour affronter les défis présents et à avenir. Le président sortant a fait sa part en triplant le capital de la Banque et en maintenant au vert sa notation de crédit « triple A ». Et c’est à son successeur dont le nom sera connu ce jeudi 29 mai qu’incombera la lourde responsabilité de préserver les acquis.

Akinwumi Adesina, président sortant de la BAD, a dressé un bilan satisfaisant de son action à la tête de la Banque

«L’heure n’est plus à la dépendance à des fragments d’aide étrangère.  L’Afrique doit débloquer ses propres ressources, humaines, financières et naturelles, et construire des chaînes de valeur intérieures qui favorisent une croissance inclusive», a exhorté « L’heure n’est plus à la dépendance à des fragments d’aide étrangère », a exhorté Adesina, président de la BAD à l’ouverture de ses assemblées annuelles ce 27 mai à Abidjan ; exprimant sa gratitude aux  dirigeants du continent et au  personnel de la Banque pour avoir contribué à concrétiser la stratégie des « High 5 » de l’institution. Un programme qui a contribué en 10 ans à améliorer, dit-il, les conditions de vie de 565 millions d’Africains.

«55 milliards de dollars consacrés aux infrastructures»

Officiels et participants des assemblées annuelles de la BAD posant à l’ouverture pour la postérité, ce 27 mai 2025 à Abidjan

En effet, au cours de la dernière décennie, la Banque a investi quelques 102 milliards de dollars, soit 46 % du montant total de ses financements depuis sa création en 1964. Un montant qui comprend 55 milliards de dollars consacrés aux infrastructures ;  un soutien à la «Mission 300», une initiative audacieuse toujours en cours destinée à fournir un accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici à 2030  et 225 milliards de dollars d’intérêts d’investissement mobilisés grâce à l’Africa Investment Forum.

Il est à noter aussi que le capital de la BAD est passé, en dix ans, de 93 milliards de dollars à 318 milliards de dollars. Par ailleurs l’ancien ministre de l’Agriculture du Nigéria a été un acteur de la promotion du réacheminement des droits de tirage spéciaux du FMI par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement, permettant aux pays africains d’accéder aux ressources dont ils ont tant besoin.  «Nous avons parcouru un long chemin, et nous l’avons fait pour l’Afrique. «L’Afrique est toujours debout. Et fière de l’être», s’est-il félicité devant le gratin du monde économique et financier du continent.

Contribution de Adesina saluée à sa juste valeur

Le président ivoirien Alassane Ouattara a salué le rôle transformateur de  Banque africaine de développement  sous le leadership de Adesina

Cette contribution du président sortant de la BAD été saluée à sa juste valeur par les officiels à l’ouverture des présentes assemblées annuelles de la Banque placée sous le thème «Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement».

Présidant la cérémonie d’ouverture, le président ivoirien Alassane Ouattara a salué le rôle transformateur de  Banque africaine de développement  sous le leadership de Adesina. «Malgré les défis auxquels l’Afrique a été confrontée ces dernières années, il est clair que la situation aurait été bien pire sans l’intervention de la BAD», a-t-il rappelé.

«Les Nations unies vous remercient et se réjouissent de pouvoir s’appuyer sur votre remarquable bilan pour les années à venir.  Merci pour tout ce que vous avez réalisé pour faire progresser le développement inclusif et un ordre financier mondial plus équitable», a indiqué dans une vidéo pour sa part le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

La BAD face à de nouveaux défis à relever 

Qui des 5 candidats en lice prendra la succession de Akinwumi Adesina à la Présidence de la BAD ? Réponse attendue ce jeudi 29 mai

Dans le nouveau contexte international marqué par un certain recul du multilatéralisme, avec notamment la montée des nationalismes, la baisse de l’aide internationale au développement et la hausse des risques d’inflation ; la BAD se voit dans l’obligation de revoir sa stratégie de mobilisation des ressources. Des défis titanesques qui incomberont de plein droit au successeur de Adesina.

Alors, qui des cinq candidats en lice, à savoir le Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre de l’économie et ancien vice-président de la BAD ; le mauritanien Sidi Ould Tah, président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique ; le tchadien Abbas Mahamat Tolli, ancien président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale ; la sud-africaine Bajabulile Swazi Tshabalala et le zambien Dr Samuel Maimbo, vice-président de la Banque mondiale et expert reconnu en développement économique, héritera de cette lourde responsabilité ?

La réponse à cette préoccupation est en principe est attendue ce jeudi 29 mai 2025.

Affaire à suivre…

Martin Philippe

Burkina Demain