Le siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba, abrite ce 30 juin et 1er juillet une importante réunion technique de haut niveau destinée à faire bouger les lignes dans la mise en œuvre du Marché unique africain de l’électricité, lancé il y a quatre ans.

Les membres du présidium à l’ouverture de la réunion technique de haut niveau sur le marché unique de l’électricité

«Faire progresser la mise en œuvre de l’AfSEM et du CMP ; Renforcer les marchés régionaux de l’électricité pour un avenir électrique africain unifié et durable». C’est sous ce thème qu’a débuté ce lundi 30 juin à Addis-Abeba, en Ethiopie, une réunion technique de haut niveau qui va plancher deux jours durant sur la mise en œuvre du Marché unique africain de l’électricité et du Plan directeur du système électrique continental.

Fleuron de l’Agenda 2063 pour relever le défi de 600 millions d’Africains sans électricité

Dr Wale Shonibare, directeur du Département des solutions financières, des politiques et de la réglementation énergétiques de la BAD

Dans son discours d’ouverture de la réunion, Dr Wale Shonibare, directeur du Département des solutions financières, des politiques et de la réglementation énergétiques de la BAD, a su situé le contexte et les enjeux. «Nous sommes ici à Addis-Abeba»,  dira-t-il, «au cœur des aspirations collectives de notre continent, pour promouvoir une vision fondamentale pour l’avenir de l’Afrique : le marché unique africain de l’électricité . Cette initiative, aux côtés de son Plan directeur continental, est un fleuron de l’Agenda 2063. Elle représente notre ambition commune de transformer le paysage énergétique fragmenté de l’Afrique en un marché de l’électricité véritablement intégré, compétitif et durable».

«Le défi qui nous attend est immense. Plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité et plus d’un milliard n’ont pas accès à une cuisine propre. Ce déficit énergétique limite la productivité et coûte à l’Afrique 2 à 4 % du PIB par an. Il s’agit d’une taxe cachée sur la croissance économique et la compétitivité», a-t-il ajouté.

«Moment charnière de la transformation du  paysage énergétique africain»

Dr. Kamugisha Kazaura, directeur aux infrastructures et à l’énergie de la Commission de l’Union africaine

S’adressant dans son  mot de bienvenue aux participants,  Dr. Kamugisha Kazaura, directeur aux infrastructures et à l’énergie de la Commission de l’Union africaine, a eu ces mots : «Votre présence ici aujourd’hui marque un moment charnière dans notre quête collective visant à transformer le paysage énergétique de l’Afrique à travers la pleine opérationnalisation du marché unique africain de l’électricité (AfSEM) et du Plan directeur du système électrique continental (CMP), la réponse la plus audacieuse de notre continent à l’appel à l’accès à l’énergie, à la durabilité et à l’intégration économique dans le cadre de l’Agenda 2063». Et de poursuivre : «La réunion d’aujourd’hui est historique non seulement parce qu’il s’agit de la première réunion technique continentale de haut niveau dans le cadre de l’AfSEM, mais aussi parce qu’elle marque l’inauguration officielle du Comité de surveillance technique de haut niveau de l’AfSEM, le moteur de gouvernance qui pilotera la mise en œuvre de l’AfSEM, suivra ses progrès et guidera l’alignement technique avec le Conseil ministériel. Ce rassemblement est notre opportunité de jeter les bases institutionnelles et opérationnelles d’un marché africain de l’électricité véritablement unifié, qui fournit une énergie propre, fiable et abordable aux quatre coins de notre continent».

Plusieurs sujets au menu de la Réunion de haut niveau

Au cours des deux jours de travaux, les participants à la présente réunion de haut niveau, valideront les principales stratégies de mise en œuvre du Projet et définiront une voie commune à suivre pour combler les lacunes techniques et réglementaires critiques. Ils exploreront les stratégies continentales pour le déploiement, le commerce et la fabrication des énergies renouvelables.

En outre, ils engageront des discussions franches sur la manière de réduire les risques liés aux investissements dans les infrastructures électriques et de renforcer la préparation institutionnelle aux niveaux national et régional. Et enfin, ils entendent consolider les mesures pratiques pour aligner le Marché unique africain de l’électricité et son Plan directeur sur les priorités politiques plus larges de l’UA ; y compris la ZLECAf, l’Initiative du marché africain du carbone et le Programme d’industrialisation verte de l’Afrique.

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain