Le président guinéen, Alpha Condé a déclaré, le 15 mai 2016, lors d’une conférence de presse, qu’il revient au peuple de décider de son avenir politique. Depuis lors, rapporte Jeune Afrique, la question est devenue le sujet favori dans les médias locaux, les taxis, tous les lieux publics.
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« Dans un pays, ce n’est pas à vous de décider, c’est le peuple. Personne, je dis bien, personne ne me dira ce qu’il faut faire, excepté le peuple de Guinée. J’ai un programme de cinq ans que j’applique pour satisfaire le peuple de Guinée. Je ne rentrerai pas dans ce débat de limitation de mandats », a répondu Alpha Condé à la question de savoir si le fait pour lui de fréquenter des pays à démocratie douteuse n’augurait pas de son ambition à se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel.

Réaction de Cellou Dalein Diallo

De son côté, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, craint que « cette déclaration donne lieu à une nouvelle transition. Les Guinéens ne voudront pas du tout que leur Constitution soit modifiée. Il y aura un choix à faire avec des conséquences et j’espère que Alpha Condé fera le bon choix, pour la démocratie et pour lui-même. »

Il s’est réjoui de la réaction de l’ambassadeur des États-Unis en Guinée, Dennis Hankins, qui s’est dit convaincu qu’ après les révolutions burkinabè et sénégalaise aucun projet de modification du mandat présidentiel ne prospérerait en Afrique de l’Ouest.

« À la différence des autres pays, en Guinée, les dispositions constitutionnelles relatives au nombre et à la durée du mandat présidentiel sont intangibles. Elles ne peuvent en aucun cas faire l’objet de révision », coupe court le juriste Mohamed Camara, citant d’abord l’article 27 de la Constitution qui dispose qu’ « en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutifs ou non ».

Enfin, l’article 154 verrouille le dispositif : « La forme républicaine de l’État, le principe de la laïcité, le principe de l’unicité de l’État, le principe de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, le pluralisme politique et syndical, le nombre et la durée des mandats du Président de la République ne peuvent faire l’objet d’une révision ».

« L’idée d’un troisième mandat est sans objet en Guinée. C’est juste un essai pour tâter le terrain ou détourner l’attention populaire des questions brûlantes du scandale de corruption soulevé par Global Witness et la revendication syndicale sur la baisse du prix du carburant… », renchérit Mohamed Camara.

Anderson Koné
Burkina Demain

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