Quatre jeunes de Kongoussi dont trois rastas, suspectés de complicité de vol, ont été arrêtés, le lundi 16 mai 2016, par des Koglweogo venus de Fada qui les ont maltraités et humiliés deux jours durant, avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’une ‘’erreur’’.
kolweogo

Tout à commencer en début de matinée. Un groupe d’auto défense Koglweogo (au moins 10 personnes) en provenance de Fada N’Gourma (Nakeboini) est arrivé sur le site d’orpaillage de Alga (commune de Bourzanga), où ils ont ligoté trois rastamen. En route pour Kongoussi, ils ont marqué une escale à Nakindougou (Bam) où ils ont interpelé Nourou Tall à son domicile.

La raison, il le saura à Fada. Les Koglweogo arrivent à Kongoussi avec «leurs délinquants» ligotés derrière des motos Sanili. Ils font escale au commissariat central de Kongoussi et à la brigade territoriale de gendarmerie.
Alors que des photos et des vidéos des mis en cause circulent toujours sur les réseaux sociaux, nous apprenons dans la soirée du 17 mai 2016 leur libération par les Koglweogo.

Joint au téléphone ce matin (18 mai) pour en savoir davantage sur le cours des évènements, Nourou Tall relate sa mésaventure.
«J’étais couché chez moi le lundi matin (16 mai) quand on est venu me réveiller avec des armes pour me ligoter. J’ai cherché à comprendre et on m’a répondu que je le saurai une fois à destination.
Arrivés à Kongoussi, on est passé à la police et à la gendarmerie. Des gens venaient de partout pour nous filmer et nous photographier. Après Kongoussi, on a fait encore escale à Sabcé où ils nous ont payé du riz.
Après Sabcé, c’est à Nagréongo qu’on nous a encore payé à boire et à manger. Et toute la journée nous avons roulé et nous sommes arrivés à Fada entre 23 h et 00 h. Mais en cours de route, un groupe a bifurqué avec un des rastas.

Il restait deux rastas et moi. A Fada, on nous a servi du café au lait et on a continué à Nakeboini à environ 40 km de Fada. Arrivés, ils nous ont enchaînés sous un hangar.

Hier matin, ils nous ont envoyé dans un endroit spécifique aux Koglweogo en me signifiant qu’ils ont arrêté un voleur de moto qui m’a dénoncé. (Le voleur a dit que c’est moi qui lui ai donné la moto).
Pourtant, le voleur en question (qui a volé la moto à Alga) est venu chez nous il y a environ deux mois pour demander à passer la nuit parce qu’il revenait de Alga.

Mon père qui est l’iman de Nakindougou m’a dit de lui trouver une place pour dormir. D’ailleurs, il est parti très tôt le matin sans que je ne sache. Ils nous ont tous déshabillés pour nous chicoter.

C’est là qu’un d’entre eux leur a dit de commencer par le présumé voleur. Quand ils l’ont bastonné, il a avoué qu’il ne connaissait personne de nous trois. Pour ma part, il dit m’avoir cité parce qu’il a passé la nuit chez moi. Pour les autres, il a laissé entendre qu’il les a indexés au hasard sur le site.

C’est ainsi qu’ils nous ont remis nos portables tout en s’excusant des préjudices que nous avons subis. Moi, j’ai encore passé la nuit chez eux mais sans chaine. Ce matin (18 mai), je me suis retrouvé chez mon frère (Moussa Tall) qui est agent d’agriculture à Fada et j’attends qu’il m’aide à trouver les frais du transport pour revenir à Kongoussi.

Une fois à Kongoussi, je verrai comment me plaindre auprès de la justice parce que j’ai été humilié et jusqu’à présent, mes images circulent toujours sur internet comme étant un voleur», a-t-il conclu.

Burkina Demain
Source: Agence d’Information du Burkina

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